Volvo XC90 2019: Là où tout a recommencé
Le XC90 se distingue de ses rivaux allemands très cléricales, japonais souvent inesthétiques et américains parfois trop chromés.
Au moment d’écrire ces lignes, je suis encore à contempler la nouvelle berline S60, dévoilée depuis peu. Une voiture splendide qui, pour moi, constitue un vent de fraîcheur dans un segment où les Allemands semblent pourtant indétrônables. Or, il en va autrement chez les VUS de luxe intermédiaire, où la concurrence se montre plus féroce. Ici, la plupart des constructeurs tirent bien leur épingle du jeu, Volvo y compris. Maintenant, les ventes sont toujours loin derrière celles des meneurs, ce qui s’explique en partie par un réseau de concessionnaires inégal, dans lequel Volvo doit encore mettre beaucoup d’énergie.
Il faut dire que Volvo partait de très loin lorsqu’il a introduit, en 2016, cette génération du XC90, qui allait ouvrir le bal sur une véritable refonte de l’entreprise et de ses produits. L’exercice visait alors à reprendre une position de leader en matière de sécurité, mais aussi à éliminer l’image un peu austère du constructeur pour créer un réel engouement grâce à des modèles aguichants, séduisants et technologiquement à la fine pointe. Chose dite, chose faite.
Et le véhicule, lui?
Sérieusement convaincant. D’abord, parce qu’il a fière allure et qu’il dégage une personnalité unique, bien distincte de celle d’un rival allemand très clérical, d’un japonais souvent inesthétique et d’un américain parfois trop chromé. Mais également parce que son habitacle est l’un des plus accueillants et des plus spacieux. Un authentique havre de paix où tous les membres de la famille sont logés en première classe, à l’exception du passager central de deuxième rangée, qui sera gêné par une console centrale trop envahissante. Cela dit, le confort de sièges, l’accessibilité et le dégagement demeurent des atouts majeurs, même face à des VUS comme l’Audi Q7 et le l’Infiniti QX60. On exploite d’ailleurs très facilement l’espace cargo, où la finition est aussi belle qu’à l’avant.
De bons mots lui sont en outre attribuables sur le plan ergonomique, le conducteur bénéficiant d’une planche de bord sobre, avec une partie centrale inclinée en sa direction où l’essentiel des commandes est logé dans l’écran tactile de 9,3 pouces, et du système Sensus. Oui, ce dernier demande adaptation, par contre, il devient rapidement simple et intuitif à utiliser, les menus étant tous facilement accessibles en une seule étape. Quelques irritants? Un levier de vitesses nécessitant parfois une double action, une colonne de direction à réglage non assistée et l’absence de ports USB aux places arrière. Parce qu’à plus de 60 000 $, ce n’est pas un luxe…
T5, T6 ou T8?
À près de 2 000 kilos, il est clair que la version T5 (250 chevaux) manque de puissance. Au plus, on l’estimerait juste. Or, en passant à la version T6, on obtient une mécanique plus convaincante. Rappelons que le seul moteur offert, un quatre cylindres turbo de 2,0 litres, est appliqué à différentes formules. À la version T6 s’ajoute donc un compresseur volumétrique qui permet, bien sûr, d’offrir une meilleure répartition du couple, tout en faisant grimper la puissance du quatre cylindres à 316 chevaux.
Sinon, il reste l’option de la version T8, hybride rechargeable. Dans ce cas, un moteur électrique, logé sur l’essieu arrière, permet d’obtenir une puissance maximale combinée de 400 chevaux tout en éliminant l’arbre de transmission central. Le moteur à combustion interne et l’électrique travaillent ainsi de pair pour distribuer leur puissance sur chacun des essieux, maximisant au passage le couple et la performance. Qui plus est, le bloc de batterie de 10,4 kWh contribue, pour sa part, à 27 kilomètres d’autonomie en mode 100% électrique.
Confortable et proposant un équilibre remarquable, le XC90 n’est cependant pas un sportif dans l’âme. Certes, vous pouvez activer le mode Power afin d’obtenir une conduite plus vive, cependant, celle-ci ne vous permettra pas de négocier un virage à la façon d’un Porsche Cayenne. Maintenant, le XC90 reste très maniable, offrant à la fois une belle flexibilité en milieu urbain et un confort royal sur route, surtout si vous optez pour la suspension pneumatique optionnelle. Et, croyez-moi, son rouage intégral est franchement efficace en situation hivernale. Évidemment, pour l’ensemble de l’œuvre, la version T8 demeure la plus convaincante, incluant sa consommation de carburant. Par exemple, quelqu’un qui parcourrait quotidiennement 100 kilomètres avant la recharge devrait prévoir une consommation d’à peine 5,5 L/100 km.
Reste donc la question de la fiabilité, jusqu’ici dans la moyenne, mais que les années sur le marché nous prouveront plus tard. En attendant, est-ce que l’option de la location, pour une période de quatre ans, serait plus sage? Tout dépend de votre niveau de tolérance au risque. Or, la même question s’applique à Audi, BMW, Cadillac, Mercedes-Benz et j’en passe…
Feu vert
- Personnalité unique
- Confort exceptionnel
- Performances et rendement énergétique (T8)
- Très efficace en situation hivernale
Feu rouge
- Version T5 trop peu puissante
- Options nombreuses et coûteuses
- Fiabilité à long terme encore énigmatique
- Réseau de concessionnaires toujours inégal