Cadillac CT6 2019: La Cadillac des Caddy!
Comment se fait-il qu’une marque de luxe comme Cadillac abandonne, cette année, l’ATS de catégorie compacte, tout en multipliant les versions de la berline CT6 vendue chez nous au compte-gouttes? Y voyez-vous une certaine logique? Bien sûr, on pourrait croire que les profits engendrés par la vente d’une CT6 sont plus élevés, ce qui se révèle totalement vrai.
Or, l’ATS a vu ses ventes chuter ces dernières années, pour n’être écoulée qu’à seulement 2 164 unités au Canada l’année passée. Pire, seulement 13 100 unités avaient trouvé preneur aux États-Unis, alors que la BMW vendait presque dix fois plus de modèles de sa Série 3. Une véritable honte pour un constructeur domestique qui avait pourtant juré, il y a six ans, que l’avenir de Cadillac se jouait avec l’ATS…
Paradoxalement, Cadillac réussissait l’an dernier à vendre presque autant de CT6 que d’ATS aux États-Unis, et un nombre encore plus élevé du côté de la Chine, où elle est aussi assemblée. Vous aurez donc compris que les acheteurs canadiens ont droit à une multiplicité de versions de la CT6 pour la simple et bonne raison qu’à 80 000 $ ou 100 000 $ l'unité, on parvient à en écouler des milliers sur d’autres marchés.
Cinq options mécaniques
Cadillac n’y va pas avec le dos de la cuillère dans l’offre de ses versions. Néanmoins, pour une berline ayant autant de prestance, vous avouerez qu’un quatre cylindres de 2,0 litres n’a pas sa place. Même l’option du V6 de 3,6 litres est plutôt « ordinaire » dans cette approche, surtout si vous faites l’exercice de comparaison avec le moteur 3,0 litres biturbo. Alors là, c’est du sérieux. Ce moteur est fougueux, nerveux et propose une plage de puissance exceptionnelle. Jumelé à une automatique très efficace, il s’harmonise à merveille avec le comportement de la voiture qui saura convaincre plusieurs sceptiques.
Vous dire que la CT6 est aussi raffinée qu’une Classe S ou qu’une Audi A8 serait exagéré. Nous n’y sommes pas encore. Or, la forte utilisation de l’aluminium, qui contribue à la diminution de poids, le rouage intégral efficace et la présence de quatre roues directionnelles permettent d’obtenir une maniabilité et une agilité insoupçonnée. La suspension magnétique réglable contribue également au confort et au plaisir de conduire de cette berline qui, hélas, n’est toutefois pas exempte de bruits de caisse.
Et les autres mécaniques? Il y a l’hybride rechargeable vendue à quelques unités seulement, pour une question de prix, mais surtout parce qu’elle n’est pas dotée du rouage intégral. Celui-ci est donc mal adaptée aux acheteurs canadiens, ce qui explique pourquoi Cadillac ne la publicise que peu. Toutefois, la grande nouveauté pour 2019 consiste en l’arrivée d’une version V-Sport. Dévoilée au dernier Salon de New York, j’ai pu apercevoir cette berline mise à l’essai par des ingénieurs de GM en plein cœur de l’Arizona, alors que j’effectuais personnellement un périple sur la mythique Route 66. Croyez-moi, cette berline est intimidante. Elle gronde, gémit et impose le respect comme aucune autre berline américaine. Il faut dire que cette Cadillac s’attaque ici à des joueurs de renom. Pensez à la Mercedes-AMG S 63 4MATIC, à la BMW Alpina B7 et à la Porsche Panamera Turbo. Sous le capot se retrouve un V8 biturbo de 550 chevaux qui promet de faire mordre la poussière à celles qu’on croit intouchables.
Super Cruise
Outre son habitacle feutré et son extraordinaire chaîne audio Bose Panaray de 34 haut-parleurs, la CT6 propose des technologies réellement convaincantes. Parmi elles, le système Super Cruise, qui consiste en un dispositif de conduite semi-autonome. Fonctionnant avec une lecture de carte géographique, ce système s’avère particulièrement efficace sur les autoroutes. En revanche, il ne nécessite aucune intervention de la part du conducteur, qui doit tout de même demeurer alerte.
Cela dit, le fonctionnement du système est franchement efficace. Pas de vacillement à l’intérieur d’une voie ou lors d’un ralentissement prématuré. Toutes les manœuvres se font en douceur, dans la mesure où la route demeure « praticable ». Autrement dit, inutile d’essayer sa mise en fonction dans le tronçon qui sépare aujourd’hui le pont Champlain et l’échangeur Turcot.
La CT6 est-elle convaincante? Chose certaine, elle est très généreuse compte tenu du prix demandé, et ce, même si une très forte dépréciation est à prévoir. Des rabais? Absolument. Au moment d’écrire ces lignes, on octroyait des réductions allant jusqu’à 13 000 $ sur des modèles 2017 neufs invendus, et même 19 000 $ pour une version rechargeable. Voilà qui prouve deux choses : il peut s’agir d’une sacrée aubaine, mais il vous sera bien difficile de vous en départir si jamais vous êtes de ceux qui changent de voitures aux six mois, sur un coup de tête!
Feu vert
- Élégance des lignes
- Comportement routier remarquable
- Moteur 3,0 litre biturbo très agréable
- Confort et finition intérieure
Feu rouge
- Forte dépréciation garantie
- Quelques craquements à bord
- Dégagement limité à la tête
- Plusieurs versions intéressantes