Kia Sorento 2019: Il a tracé la voie
On s’est jadis moqué de Kia, nullement considéré comme un rival sérieux. Or, on surpassait l’an dernier, avec le Sorento, les ventes des Pilot, Pathfinder et Highlander.
Nous sommes en 2002. Kia n’a que quelques années d’expérience sur le marché canadien et rivalise avec des marques comme Daewoo et Suzuki, en proposant des modèles comme la Sephia/Spectra, le Sportage et la Rio. Puis, débarque un second utilitaire sport, plus gros, qui a bonne mine et qui semble en mesure de faire chaudement concurrence aux Pathfinder et Explorer de ce monde. Ce deuxième VUS, c’est le Sorento. Celui à qui Kia doit beaucoup. Car depuis sa venue, on a cessé de se moquer de la marque coréenne.
Le Sorento de première génération n’était évidemment pas une merveille en soi. Glouton, il empruntait plusieurs de ses composantes à Ford et reposait sur un châssis à échelle qui, à ce moment, était encore la norme. Aujourd’hui, c’est toutefois différent. Le Sorento est un produit raffiné qui fait face à une concurrence féroce, dans un segment non seulement transformé, mais aussi plus populaire que jamais. Et vous savez quoi? L’utilitaire coréen s’y défend toujours très bien.
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Bye bye turbo!
Quel est l’avantage d’un moteur turbocompressé de petite cylindrée? Offrir la puissance normalement attribuable à une plus grosse cylindrée, tout en minimisant la consommation d’essence. Tel était l’objectif du moteur 2,0 litres turbo que le Sorento proposait jusqu’à l’an dernier. Le problème, c’est que l’on consommait autant sinon plus de carburant qu’avec le V6, sans obtenir la douceur et la souplesse de ce dernier. Pour 2019, Kia l’abandonne donc définitivement, pour offrir le V6 à une plus grande échelle. De toute manière, la plupart des véhicules rivaux proposent ce genre de motorisation. Et lorsque le choix est plus grand, le V6 demeure le plus souvent sélectionné.
Il faut dire que chez Kia, le V6 de 3,3 litres est efficace. Sa douceur, son couple et sa puissance très linéaire permettent d’obtenir un rendement des plus agréables, tout en conservant une consommation d’essence relativement raisonnable. Cette dernière se voit d’ailleurs abaissée très légèrement, pour 2019, grâce à l’apport d’une nouvelle boîte automatique à huit rapports. L’autre option mécanique, un quatre cylindres atmosphérique de 2,4 litres, qui tire également son épingle du jeu. Avec elle, pas question de remorquer 2 268 kilos (5 000 lb), néanmoins, si on a besoin de confort et d’espace, mais la puissance ne constitue pas une priorité, ce moteur est franchement adéquat.
En novembre dernier, Kia annonçait non seulement le retrait du quatre cylindres turbo, mais également l’arrivée, pour 2019, d’un nouveau moteur turbodiesel. C’est ce moteur que j’avais pu mettre à l’épreuve il y a quelques années, sur les autoroutes allemandes, dans un périple nous transportant de Genève vers Francfort. Et honnêtement, j’affirme que cette mécanique a tout pour convaincre par sa personnalité frugale, généreuse en couple et plutôt discrète. Maintenant, il semble que comme du côté de Mazda, l’homologation soit problématique. Aurait-on jeté l’éponge? Ou tout simplement changé d’avis? Chose certaine, les modèles 2019 sont arrivés chez les concessionnaires depuis plusieurs mois, et il n’y a pas l’ombre d’un diesel, même dans les carnets de commandes…
Pour la famille
Il n’est pas tâche facile de rivaliser avec les innombrables joueurs de ce segment. Certains sont plus spacieux, d’autres, plus puissants, alors que quelques surdoués s’élancent en plus avec brio hors des sentiers battus. Cela dit, il faut admettre que l’utilitaire intermédiaire d’aujourd’hui vient souvent remplacer ce qui, à une autre époque, aurait été une fourgonnette. Parce que le besoin d’espace est éminent, parce que la polyvalence est au cœur des préoccupations, mais aussi parce qu’en 2019, maman et papa ne VEULENT PLUS rouler en fourgonnette.
Comme bien des rivaux, le Sorento se défend bien. Il est vrai que les places de troisième rangée sont étroites, un peu plus qu’avec un Chevrolet Traverse, bien qu’un peu moins qu’avec un Mazda CX-9. Or, l’espace demeure généreux et facilement exploitable, avec des sièges coulissants à la rangée centrale, qui sont également repliables à plat pour faciliter le chargement de gros objets. Devant, le confort des sièges est résolument remarquable. On attribuerait en outre les mêmes flatteries à l’ergonomie générale du poste de conduite, magnifiquement dessiné, qui n’a pas vieilli d’un seul jour. Quant à l’équipement, il s’avère généreux qu’importe la version choisie. Or, il est clair que les versions SX et SXL sauront vous offrir un niveau de luxe exceptionnel, que les rivaux peinent parfois à égaler. Surtout à ce prix.
Je termine avec un mot sur la garantie de base de cinq ans du Sorento, qui constitue un réel avantage par rapport à la concurrence, surtout si vous le louez pour une période relativement longue…
Feu vert
- Présentation charmante/retouches esthétiques réussies
- Moteur V6 franchement efficace
- Aménagement du poste de conduite à prendre en exemple
- Garantie de base
Feu rouge
- Places de troisième rangée exiguës
- Moteur de base parfois limite
- Dépréciation plus forte que la moyenne