Porsche Macan 2019: Cibles mouvantes
Déjà perchés au sommet de leur catégorie, les Macan auront droit, cette année, à des moteurs et des contrôles plus puissants et modernes.
Porsche a percé, avec son Cayenne, une brèche dans laquelle se sont engouffrées depuis toutes les marques de luxe et de prestige, sans exception ou presque. Les magiciens de Zuffenhausen ont ensuite remis ça avec le premier Macan, plus agile et sportif, qui demeure la référence chez les utilitaires sport compacts de luxe. Des versions plus performantes et une autre, plus abordable, ont consolidé depuis sa position au sommet de cette catégorie. De toute évidence, Porsche entend le maintenir là et le prouvera cette année.
Construit autour de la même ossature de base que l’Audi Q5, le Macan est pur Porsche pour tout le reste. Y compris les moteurs et autres composantes que ce grand spécialiste met toujours à sa main, de toute manière. La réussite a été instantanée dès son arrivée, en 2015. À sa première année complète, il était déjà le modèle le plus populaire de la marque chez nous. L’histoire s’est répétée, l’an dernier, et de façon très marquante, alors que ses ventes augmentaient encore de 28,4%.
- À lire aussi: Porsche Cayenne S 2019 : pas encore assez
- À lire aussi: Le Porsche Macan Turbo 2020 de retour avec 434 chevaux
En outre, le Macan a été classé premier de sa catégorie en 2018, par l’équipe du Guide, pour ce qui est des utilitaires sport de plus de 40 000 $. Il devance ses cousins et ses plus sérieux rivaux, les Audi Q5 et SQ5, d’un seul point, même si ces derniers ont été entièrement remodelés l’an dernier. C’est dire à quel point il était encore solide, à son quatrième tour de piste.
Le prix à payer
Si le Macan ne trône pas, également, au sommet des palmarès de ventes dans la catégorie des VUS compacts de luxe, contrairement à la série Q5, c’est qu’il est beaucoup plus cher. Même avant d’ajouter la moindre option ou de se laisser tenter par la multitude d’accessoires et de touches de finition afin de le « personnaliser ». Porsche connaît ses acheteurs et en profite pleinement. Qui le lui reprocherait? Certainement pas les concurrents, qui l’imitent le plus souvent.
Le Macan ne survole donc pas ses concurrents uniquement en matière de performance et de comportement, comme on s’y attend immanquablement d’un véhicule qui porte cet autre écusson au cheval cabré, celui dont le fond est doré, tout comme les profits que le Macan permet à ses créateurs d’engranger à pleines caisses depuis son lancement.
Le seul Macan qui échappe, un tant soit peu, à cette dictature du prix est la soi-disant version de base, propulsée par un quatre cylindres turbocompressé, qui n’a évidemment pas tout le luxe, la puissance et l’équipement de série de ses frères. La finition de son tableau de bord s’avère nettement moins riche que celle du Macan S, un cran au-dessus. Son écran de contrôle actuel est clair, bien que petit, et on n’y retrouve pas de système de navigation de série. Pas de boutons pour mettre en mémoire les réglages des sièges non plus mais, au moins, deux douzaines de boutons sur la console centrale.
Une question de génétique
Malgré tout, n’écoutez pas les snobs, les puristes et les envieux qui jugent le Macan-tout-court indigne de la marque. Son comportement et les sensations qu’il transmet prouvent le contraire. Sans être vive et fine comme celle du Macan S, sa direction est nette et sa tenue de cap, constante. Il est bien campé sur ses roues, stable, raisonnablement agile et reste solide, même sur une surface brisée. La position de conduite est sans reproche, le siège aussi. Ses performances sont très correctes, et pour 2019, la puissance de son 2,0 litres turbo devrait demeurer inchangé à 252 chevaux.
Toutefois, le Macan S recevrait le V6 biturbo de 3,0 litres et 355 chevaux de la nouvelle Panamera, un gain de 20 chevaux. Le Macan GTS, qui sera réintroduit plus tard, aurait éventuellement droit à une version un peu plus musclée du même moteur. Sous le capot du Macan Turbo, en sommet de gamme, un nouveau V6 turbo de 2,9 litres et 434 chevaux remplacerait le groupe de 3,6 litres. C’est 40 chevaux de plus et autant que le groupe Performance actuel, pour une cylindrée moindre. On est chez Porsche, après tout. Côté mécanique, toujours, les ingénieurs ajouteraient des jambes de suspension en aluminium pour réduire le poids et améliorer du coup la qualité de roulement, qui n’est pas la première force du Macan.
En plus de boucliers avant et arrière redessinés, les Macan seraient dotés aussi d’un grand écran tactile central comme celui qu’on retrouve maintenant dans la Panamera. Placé au cœur du système de communication, il serait compatible avec les interfaces Apple CarPlay et Android Auto, en plus de faciliter l’intégration des ordiphones et l’utilisation de Porsche Connect, qui offrirait une série d’autres services, dont une borne wifi et des données de circulation.
Chose certaine, la concurrence n’a pas fini de courir après le petit tigre de Porsche. Eh oui, c’est ce que signifie Macan, en javanais.
Feu vert
- Comportement routier impeccable
- Performances très relevées (V6)
- Boîte PDK précise et rapide
- Finition et qualité de grand calibre
- Capacité de remorquage sérieuse
Feu rouge
- Multitude de boutons sur la console
- Très cher même avant la moindre option
- Roulement ferme (Turbo)
- Accès étriqué aux places arrière
- Certains réglages égarés