Jeep Renegade 2019: Un renégat, c’est le cas de le dire
Le Renegade se positionne comme un petit gaillard voulant séduire les acheteurs en quête d’un véhicule bon marché pouvant les mener au boulot ou au centre commercial.
Si ça sonne cool du côté de chez Donald Trump, le terme Renegade, disons que ça a un tout autre sens en français. Le renégat est celui qui renie sa patrie ou sa religion. Et s’il y a une marque automobile qui s’apparente à un culte plus qu’une autre, c’est bien Jeep. Depuis des décennies, la marque est synonyme de prouesses hors-piste et d’un sens de l’utilité qui va au-delà de toute considération du confort ou du raffinement.
C’est tout le contraire du Renegade, qui se positionne en surface comme un costaud petit gaillard, mais qui se trouve plutôt à vouloir séduire les acheteuses et acheteurs de la banlieue en quête d’un véhicule bon marché pouvant les mener au boulot, au centre commercial et, occasionnellement, au chalet. Une description qui ne change pas, en 2019, ce modèle n’héritant d’aucune nouveauté notoire pour marquer le nouveau millésime.
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Une mécanique qui se cherche… au propre comme au figuré
Comme souvent dans l’industrie, la version de base du Renegade est dépouillée de tout ce qui peut valoir réellement la peine afin d’en abaisser, le plus possible, le prix de détail à son minimum. Et à environ 22 000 $, avant les frais de transport et de préparation, force est d’avouer que ce véhicule est abordable, bien que très peu garni. À preuve : il faut allonger plus de 2 200 $ de plus pour hériter du système multimédia Uconnect 4, compatible avec les plugiciels Android Auto et Apple CarPlay.
L’anémique cylindrée de 1,4 litre et 160 chevaux qui anime ces versions d’entrée de gamme est jumelée exclusivement à une boîte manuelle à six rapports pas particulièrement agréable à manipuler, et tout ça commence à sentir le vieux. La puissance motrice est dirigée vers les deux roues avant seulement, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas ce qu’on recherche quand on achète un Jeep.
À un peu plus de 28 000 $, le Renegade a droit au système 4x4 Active Drive de Jeep, qui répartit aux quatre roues les 180 chevaux d’une cylindrée légèrement plus musclée, le MultiAir de 2,4 litres provenant de chez Fiat. Avec celui-ci, Jeep peut se targuer d’offrir la plus grande capacité de remorquage dans la catégorie des VUS sous-compacts, soit de 907 kilos (2 000 livres).
Malgré le recours à une boîte automatique à neuf rapports, qui ne semble jamais savoir sur quel rapport danser, rendant la conduite peu assurée et fort désagréable, ce petit VUS peine à respecter la cote affichée sur sa fiche technique, qui se trouve quelque part entre 8,2 et 11,2 litres aux 100 kilomètres. En réalité, un cocktail typiquement banlieusard d’autoroute et de boulevards épicés des inévitables feux rouges fera rapidement grimper sa consommation moyenne aux alentours des 12 litres aux 100 kilomètres.
Visibilité nulle, dans un sens comme dans l’autre
Au volant, on remarque, sans tarder, deux choses. D’abord, les piliers de coin à l’avant, comme à l’arrière, sont imposants. On ne voit donc pas très bien quand on prend un virage à une intersection, ou quand on tente de se garer en marche arrière.
Ensuite, sur l’autoroute, on fait vite connaissance avec une assistance à la conduite qui, sans trop avertir, donne un dangereux coup de volant pour éviter le changement de voie sans signalement, au préalable, en activant le clignotant. On comprend le principe, fort louable, cependant, dans la vraie vie, où il arrive qu’on doive enfourcher une ligne au sol sans nécessairement avoir à le signaler, ça devient agaçant.
Ajoutons à cela une insonorisation perfectible, et vous comprendrez que le Renegade n’est pas le Pogo le plus dégelé de la boîte, pour reprendre une expression du moment.
En revanche, le volume utile du coffre, lui, est attrayant. Le format très carré de l’habitacle permet d’offrir un peu plus d’espace qu’un Mazda CX-3, disons. Le hayon s’ouvre grand et dégage aisément l’ouverture y donnant accès. Son seuil est aussi relativement bas, ce qui plaira aux habitués du Ikea et de ses boîtes larges, longues et plutôt lourdes.
Au début de l’été dernier, Jeep a dévoilé, en Europe, un nouveau Renegade à peine plus moderne, à la silhouette un brin raffinée, qui hérite de nouvelles cylindrées et d’une fiche technique plus à l’avenant. Peut-être verra-t-on ces nouveautés chez nous en 2020? En attendant, disons qu’il n’y a rien, ici, pour renier mère et patrie…
Feu vert
- Bouille sympathique
- Édition TrailHawk faite pour le sous-bois
- Système Uconnect 4
- Finition intérieure sans flafla
Feu rouge
- Capricieuse boîte à neuf rapports
- Visibilité avant et arrière pas optimale
- Consommation élevée
- Futilité de la version de base