Volkswagen Passat 2019: Américaine, et puis après?
Hélas, dans le cas de la Passat, le constructeur allemand a négligé les amoureux de la conduite en 2019.
L’année 2012 a représenté un tournant pour Volkswagen et sa berline intermédiaire, la Passat. Cette dernière a mis de côté ses origines allemandes et est devenue plus américaine que jamais. Bien que les puristes de la marque aient avalé de travers cette décision radicale, Volkswagen peut affirmer qu’elle a réussi son pari.
Alors que sur le marché canadien, les ventes ont connu une certaine croissance, elles ont carrément explosé aux États-Unis. De 2011 à 2012, le nombre d’unités vendues chez nos voisins du Sud est passé de 23 000 à 117 000. Force est d’admettre que la progression est fulgurante.
Pour 2019, Volkswagen fait table rase avec sa Passat actuelle. On coupe dans le gras pour n’offrir qu’une seule version: la Wolfsburg. Si vous suivez de près la stratégie de ce constructeur, vous aurez compris que lorsque l’édition Wolfsburg d’un modèle est annoncée, c’est que la fin approche. Ainsi, on a éliminé les Trendline+, Comfortline et GT que l’on connaissait bien.
La déclinaison Wolfsburg est construite à partir de l’ancienne Comfortline. À cette dernière, on a notamment ajouté les pare-chocs R-Line (suppression des antibrouillard), les sièges électriques, le système audio Fender, les palettes de vitesses au volant, le régulateur de vitesse adaptatif de même que les roues en alliage de 19 pouces.
La Wolfsburg est animée par un moteur à quatre cylindres de 2,0 L turbocompressé, jumelé à une boîte automatique à six rapports. Ce moulin développe une puissance de 174 chevaux et un couple de 184 livres-pied, ce qui est nettement suffisant pour une conduite dite civilisée.
Depuis qu’elle est assemblée à Chattanooga, au Tennessee, nombreux sont ceux qui reprochent à la Passat un comportement routier trop américanisé, voire trop aseptisé. Or, ce n’est pas à ce point frappant et choquant. Certes, les belles années du modèle sont fort probablement derrière nous, mais dans l’ensemble, il demeure bien plus agréable à conduire que plusieurs de ses rivales. Sa direction est précise et ses suspensions sont suffisamment rigides.
La Passat partage l’une de ses grandes qualités avec la plupart des autres berlines intermédiaires et même avec celles de pleine grandeur. Non seulement les places avant sont très confortables, mais on peut en dire tout autant de la banquette arrière. Un adulte peut aisément s’y asseoir et personne ne l’entendra râler. Le dégagement pour les jambes est exemplaire, et ça, on l’apprécie énormément.
Sur le plan de la consommation d’essence, Ressources naturelles Canada annonce 9,3 L/100 km en conduite urbaine et 6,5 sur la route, pour une moyenne mixte de 8,1 L/100 km. Ces cotes s’apparentent à celles observées lors de l’essai.
Bien qu’elle ne soit pas le véhicule le plus moderne au sein du catalogue du constructeur allemand, la Passat n’est pas dépassée par la technologie actuelle. En effet, son système multimédia, très intuitif, est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto, permettant ainsi d’afficher l’interface du téléphone intelligent de l’utilisateur sur l’écran central.
Pas de transmission intégrale
Personne ne sera surpris de lire que, dans l’ensemble, l’âge d’or de la berline conventionnelle est derrière nous. C’est tellement facile à comprendre! Jetons un rapide coup d’œil à l’exemple de la Passat. Auparavant, la Passat offrait son efficace rouage intégral 4MOTION sur certaines versions de sa berline. Ce n’est plus le cas et c’est dommage. On peut se permettre d’imaginer que le constructeur allemand veuille orienter les adeptes du rouage intégral vers les Tiguan ou Atlas. Et, inutile de parler de la familiale. Elle est, hélas, passée à la trappe il y a plusieurs années aussi.
Il en est de même pour la boîte manuelle. Bien qu’elle soit de plus en plus délaissée, elle permettait à la Passat de se distinguer – quelle autre berline intermédiaire offre ce type de boîte? Face aux Chevrolet Malibu, Ford Fusion, Toyota Camry et autres, la Passat se différenciait, jusqu’à très récemment, grâce à une motorisation diesel. Malheureusement, Volkswagen s’est elle-même tirée dans le pied avec le scandale qui a fait les manchettes à plus d’une reprise...
Disparition du moteur VR6
Jusqu’en 2018, Volkswagen offrait la possibilité à ses clients d’équiper la Passat du moteur VR6, lequel développait 280 chevaux-vapeur et 258 livres-pied. Elle avait aussi l’avantage de pouvoir compter sur la présence d’une boîte automatique à six rapports à double embrayage, ce qui lui conférait une solide avance par rapport aux autres déclinaisons du modèle. L’an dernier, cette combinaison était offerte de série pour la déclinaison GT, qui n’aura fait que passer en 2018, et en option pour la Highline. Hélas, le constructeur allemand a négligé les amoureux de la conduite en 2019.
Feu vert
- Comportement routier étonnant
- Habitable spacieux
- Coffre volumineux
- Consommation d’essence raisonnable
Feu rouge
- Une seule déclinaison pour 2019
- Absence de rouage intégral
- Disparition du moteur diesel
- Disparition du moteur VR6