Lamborghini Urus 2019: Sono una bestia
L’Urus représente l’effort le plus sérieux mené par Lamborghini pour attirer une nouvelle clientèle dans le giron de la marque.
L’Urus n’est pas le premier VUS de Lamborghini, puisque cette distinction a été acquise par le LM002, surnommé «The Rambo Lambo », qui a fait l’objet d’une production très limitée en 1986. Avec son look à la Hummer H1, le LM002 ne faisait pas dans la dentelle et marquait un clivage évident avec la superbe Countach de l’époque. L’Urus représente toutefois l’effort le plus sérieux mené par Lamborghini pour attirer une nouvelle clientèle dans le giron de la marque. Sono una bestia. Je suis une bête. Voilà ce qu’il dirait, s’il était doté de la parole.
L’Urus exerce un pouvoir d’attraction qui ne se dément pas, comme en témoigne l’intérêt qu’il suscite auprès de nouveaux acheteurs, 68% d’entre eux n’ayant jamais possédé de Lamborghini auparavant. Si l’Urus existe aujourd’hui, c’est grâce à la synergie déployée par le groupe Volkswagen, puisqu’il est élaboré sur la plate-forme MLB Evo qui sert également de base aux Audi Q7, Bentley Bentayga et Porsche Cayenne, entre autres. L’Urus repose donc sur une base commune, mais celle-ci a été adaptée pour atteindre les objectifs fixés par la marque italienne.
Idem pour le moteur, dont le bloc est un V8 biturbo de 4,0 litres développé par Porsche, qui reçoit cependant des culasses, des arbres à cames, des turbocompresseurs, et des pistons conçus par Lamborghini. La boîte est une automatique ZF à huit rapports, partagée avec les autres VUS du groupe, et le rouage intégral est de série. Toutefois, ces deux éléments font l’objet d’un paramétrage spécifique à l’Urus qui conserve, en temps normal, une répartition de couple de 40% sur l’avant et de 60% sur l’arrière, afin de prioriser la sportivité propre aux modèles de la marque. Cette répartition peut néanmoins atteindre jusqu’à 70% sur l’avant ou 87% sur l’arrière, en cas de besoin.
Un roulis contrôlé par 48 volts
L’Urus emprunte au Bentley Bentayga son système de contrôle actif du roulis avec système de 48 volts agissant sur la barre stabilisatrice arrière au moyen de moteurs électriques afin de limiter le roulis en virage sur ce VUS qui pèse plus de deux tonnes métriques. Les liaisons au sol sont assurées par une suspension pneumatique à hauteur variable, établie en fonction des six modes de conduite proposés, ou encore paramétrables par la fonction EGO localisée à droite du bouton du démarreur et du clapet rouge qui le protège.
L’Urus adopte aussi le système de roues arrière directrices, inauguré par Porsche sur la 911 Turbo et repris par l’Aventador S. Ce dispositif permet de braquer les roues arrière de un degré en phase avec les roues avant lorsque l’Urus roule à moyenne et haute vitesse, et de les braquer en contre-phase jusqu’à trois degrés lors de manœuvres à basse vitesse pour réduire le rayon de braquage. Ce qui est évidemment souhaitable si l’on considère que le VUS de Lamborghini mesure plus de cinq mètres de longueur.
La notion de confort, presque absente des voitures de la marque, n’est pas un concept abstrait à bord de l’Urus dont l’habitabilité impressionne, notamment concernant le dégagement accordé aux places arrière, en raison d’un empattement de trois mètres. L’acheteur peut choisir une banquette à trois places ou une configuration à deux sièges et le coffre peut facilement accueillir deux sacs de golf. La console centrale est massive, tout comme celle de l’Aventador, et les sièges avant offrent un excellent soutien latéral. Une Lamborghini pour tous les jours? Pourquoi pas, d’autant plus que Pirelli a mis au point des pneus d’hiver spécifiquement adaptés à l’Urus…
Urus comme Crésus
Avec un prix de départ de 232 000 $, qui sera majoré par l’ajout de plusieurs options dans la plupart des cas, il faut être riche comme Crésus pour se payer l’Urus, et surtout se montrer patient, la capacité de production devant rattraper la demande. Avec l’Urus, Lamborghini ne se limite plus à fabriquer quelques milliers de voitures sport par année, et l’arrivée de ce nouveau modèle va doubler l’envergure de la marque dans un scénario évoquant celui de Porsche avec l’arrivée du Cayenne il y a plusieurs années. Lamborghini faisant partie du portefeuille du groupe Volkswagen, le constructeur italien pourra aussi compter sur les composantes et le savoir-faire des autres marques du groupe pour développer une déclinaison à motorisation hybride de l’Urus qui devrait suivre très bientôt.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le créneau des VUS de très grand luxe est appelé à croître avec l’arrivée prochaine de l’Aston Martin Varekai, du Rolls-Royce Cullinan et des futurs VUS conçus par Bugatti et Ferrari qui viendront s’ajouter à une longue liste comprenant le récent Bentley Bentayga. La richissime clientèle aura, une fois de plus, l’embarras du choix…
Feu vert
- Performances top niveau pour un VUS
- Pratique et polyvalent
- Bonne habitabilité
- Exclusivité assurée
Feu rouge
- Prix stratosphérique
- Tarif des options
- Diffusion limitée