Jaguar XJ 2019: 50 ans et une refonte en approche
Règle générale, lorsqu’un constructeur commercialise une édition commémorative, c’est souvent signe que la fin de la route se pointe à l’horizon pour ce modèle.
La Jaguar XJ célèbre son cinquantième anniversaire en 2018, un demi-siècle après l’arrivée de la XJ Series 1, en 1968. Pour marquer l’occasion, Jaguar a présenté une nouvelle déclinaison XJ50 en première mondiale au Salon de l’auto de Pékin. Pour le marché nord-américain, cette édition spéciale sera disponible seulement en version à empattement allongé, avec un moteur V6 suralimenté par compresseur adoptant le rouage intégral ou la propulsion, ou encore avec le bloc V8 suralimenté par compresseur qui ne sera disponible qu’en propulsion seulement.
La XJ50 fait surtout le plein d’éléments décoratifs soulignant l’anniversaire du modèle, mais marque aussi sa spécificité en adoptant des boucliers avant et arrière redessinés, une calandre de couleur noire et des jantes inédites. Quatre couleurs de carrosserie sont au programme, soit Blanc Fuji, Noir Santorini, Bleu Loire, et Rouge Rosello. Curieusement, pas de British Racing Green, une couleur pourtant emblématique des voitures anglaises.
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La fin de la route?
Règle générale, lorsqu’un constructeur commercialise une édition commémorative, c’est souvent signe que la fin de la route se pointe à l’horizon pour ce modèle et qu’une refonte complète est imminente. Dans le cas de XJ, ce scénario semble très probable, notamment si l’on considère que la génération actuelle date de 2009, et qu’elle n’a subi que quelques retouches mineures en 2015. S’il y a refonte, quelle voie sera choisie par le constructeur britannique? La question se pose à l’heure où Jaguar lance le VUS I-PACE à motorisation électrique, et où la plupart des marques rivales proposent des variantes à motorisation hybride rechargeable de leurs voitures de grand luxe. La prochaine XJ sera-t-elle partiellement, voire totalement électrique? Histoire à suivre.
Pour l’heure, la gamme XJ est composée de quatre déclinaisons, trois d’entre elles étant animées par le V6 suralimenté par compresseur jumelé au rouage intégral, en variantes à empattement régulier ou allongé. Au sommet de la pyramide, la XJR a été remplacée par la XJR575, laquelle reprend le fabuleux moteur de la F-TYPE SVR développant 575 chevaux et un couple de 517 livres-pied. Il n’est donc pas étonnant de constater que cette berline de grand luxe puisse abattre le 0-100 en 4,4 secondes, une performance impressionnante doublée d’une trame sonore très mécanique, la suralimentation par compresseur étant plus expressive que celle livrée par des turbocompresseurs.
Si la motorisation de la XJR575 développe 25 chevaux de plus que celle de la XJR qui l’a précédée, c’est d'abord en raison d’une cartographie mise à jour et non à cause de changements mécaniques. La boîte automatique à huit rapports provenant de l’équipementier ZF est toujours au programme, mais la XJR575 ne dispose pas d’un rouage intégral, puisqu’il s’agit d'une simple propulsion qui est, par ailleurs, dotée d’un différentiel actif à glissement limité afin d’optimiser sa dynamique en virages. Comme toutes les XJ, la XJR575 est élaborée sur une architecture qui fait un usage intensif d’aluminium; son poids plume de 1 885 kilos fait ainsi d’elle une voiture plus légère que ses rivales directes.
Les variantes à moteur V6 et rouage intégral font preuve d’un comportement routier sûr et équilibré avec des mouvements de caisse assidûment bien contrôlés. On regrette toutefois que la pédale de freins manque parfois de fermeté et que la direction soit plutôt légère, bien qu’elle demeure vive et précise, et la présence du rouage intégral livré de série sur les variantes à moteur V6 est gage d’une stabilité accrue en conduite hivernale.
Besoin d’une infusion de technologie
Le look de la Jaguar XJ fait encore et toujours preuve d’originalité dans le créneau des grandes berlines de luxe avec sa calandre imposante et sa ligne de toit fuyante, deux éléments qui lui permettent d’afficher une présence affirmée. Par contre, dès que l’on monte à bord, on constate immédiatement que la XJ montre son âge. L’écran du système multimédia a beau être passé de huit à dix pouces, cela ne suffit pas à pallier les lacunes de la XJ qui marque un retard considérable si on la compare aux Audi A8, BMW Série 7, Mercedes-Benz de Classe S et Porsche Panamera. Ces dernières font le plein d’équipements à la fine pointe de la technologie. Au volant de la XJ, on retrouve le strict minimum côté techno pour cette voiture qui propose une conception plutôt old school du luxe avec ses sièges capitonnés. Un sérieux rattrapage est de mise.
On espère que l’éventuelle refonte complète du modèle, et même sa métamorphose possible vers la motricité électrique, lui permettent de combler l’écart qui ne cesse de se creuser entre la XJ et ses rivales directes en matière de technologies embarquées. Avec le I-PACE, Jaguar trace une nouvelle voie. La XJ sera-t-elle en mesure de suivre? Ça reste à voir.
Feu vert
- Look toujours actuel
- Moteur performant (XJR575)
- Habitacle luxueux
- Rouage intégral de série (moteur V6)
Feu rouge
- Refonte imminente
- Retard côté techno
- Pas de rouage intégral avec le moteur V8
- Consommation importante (V8)