Cadillac XTS 2019: Toujours en vie
La XTS est énergique avec son moteur biturbo de 410 chevaux, mais c’est son confort qui plaira davantage à son profil d’acheteurs.
La berline XTS démontre bien à quel point il y a encore beaucoup de travail à faire chez Cadillac. Lorsqu’il était à la tête de la marque, John de Nysschen avait annoncé la mort de cette voiture en 2019, et pourtant, la XTS figure encore dans la gamme.
On devra revoir la stratégie de produits chez Cadillac, puisque ses quatre berlines se chevauchent dans une tranche de prix de 60 000 $ à 80 000 $, selon la déclinaison et l’équipement, même si elles sont destinées à des acheteurs légèrement différents. Malgré sa modernité, la XTS représente le choix pour la clientèle traditionnelle.
Deux turbos de trop?
À une époque où l’électrification du parc automobile et la réduction des émissions polluantes prennent de l’ampleur, le moteur V8 fait en retour fracassant dans les voitures Cadillac. C’est la CT6 qui en profite, alors que du côté de la XTS, on mise toujours sur un V6 biturbo de 3,6 litres, produisant 410 chevaux. On obtient également un couple généreux de 369 livres-pied, disponible entre 1 900 et 5 600 tr/min. C’est une boîte automatique à six rapports qui a la tâche d’acheminer cette puissance aux quatre roues de la XTS V-Sport.
Y a-t-il vraiment des acheteurs de XTS qui demandent une telle motorisation? Probablement, mais la majorité des propriétaires seront bien heureux avec le V6 de 3,6 litres de base, qui livre 304 chevaux.
Outre le dynamisme évident de la variante V-Sport, la XTS se démarque par son grand confort de roulement. Sa suspension est bien calibrée pour absorber les imperfections de nos belles routes, sans être trop ferme ni trop molle, et la direction bien dosée pour le caractère de la berline. Heureusement pour la XTS, ce sont ces sœurs qui doivent confronter les berlines plus sportives et pointues de chez Audi, BMW et Mercedes-Benz.
Trop techno?
Si l’on assume que les clients plus âgés de Cadillac se tourneront vers la XTS, on devra peut-être simplifier l’utilisation du système multimédia CUE. Il propose beaucoup de fonctionnalités ainsi qu’une intégration Apple CarPlay et Android Auto, mais beaucoup de réglages de climatisation doivent être effectués à l’écran, ce qui nécessite plusieurs étapes et devient distrayant en conduite. La planche centrale avec ses commandes à effleurement, et surtout, son affreux contrôle à glissoir pour le volume de la radio, réagit parfois avec un délai d’exécution et l’on doit quitter la route des yeux pour appuyer sur le bon bouton...
En revanche, on aime bien le panneau d’instrumentation numérique pour le conducteur dans les versions haut de gamme de la XTS, qui affiche la carte de navigation droit devant nos yeux. La qualité de finition est appréciable, avec un choix d’agencements de couleurs et une apparence pas trop moderne ni trop rétro. On obtient des sièges confortables à l’avant, avec ventilation et fonction de massage en option, alors qu’à l’arrière, on profite d’un bon dégagement pour les jambes. L’espace arrière est d’ailleurs un des points en faveur de la XTS, tout comme son coffre immense, expliquant en partie pourquoi elle est un choix populaire pour les flottes de limousine. À ce propos, pour se démarquer de celles-ci, on suggère fortement de choisir une couleur de carrosserie autre que le noir…
Cadillac propose plusieurs déclinaisons de la XTS, et les mieux équipées frisent les 80 000 $. C’est beaucoup de sous, et surtout, on peut se procurer une CT6 plus spacieuse à ce prix. La version Luxe, à laquelle on peut ajouter une transmission intégrale pour l’hiver ainsi qu’un ensemble d’aides avancées à la conduite sécuritaire, se détaillera aux alentours de 60 000 $, un meilleur rapport prix-équipement.
Il faut dire que la valeur de revente de la XTS n’est pas très reluisante, mais c’est le cas de bon nombre de voitures de luxe. Voilà une autre raison pour ne pas trop d’emballer avec les options dans cette berline. En revanche, à l’achat d’une Cadillac, on obtient un programme d’entretien de base sans frais sur une période de quatre ans ou 80 000 km, qui comprend les vidanges d’huile, la rotation des pneus et des changements de filtres à air.
La XTS a beau cibler des acheteurs désintéressés par la conduite trop sportive d’une voiture allemande, il reste que cette Cadillac doit tout de même affronter la Lincoln Continental, qui fournit un confort absolu, et l’Acura RLX qui, sans être particulièrement excitante, jouit d’une réputation de fiabilité et d’une valeur de revente supérieure. Sans oublier la Genesis G80 et la Volvo S90. Et alors que Cadillac tente toujours de plaire à une clientèle plus jeune, la XTS figure difficilement dans les plans d’avenir de la marque.
Toutefois, pour ceux qui n’aiment pas le changement, cette berline est celle qui colle le plus aux valeurs traditionnelles de la compagnie.
Feu vert
- Puissance du V6 biturbo
- Finition et confort de l’habitacle
- Superbe routière
Feu rouge
- Système CUE désagréable
- Version V-Sport dispendieuse
- Image trop associée aux flottes commerciales