Bugatti Chiron 2019: Lorsqu’une voiture devient une œuvre d’art
Il y a la Joconde, et il y a la Bugatti Chiron.
Il y a des bolides pour les gens fortunés, et il y a des superbolides pour les gens superfortunés. La Bugatti Chiron en fait partie et s’il est rare de pouvoir en admirer un exemplaire en personne, en posséder une relève encore plus de l’improbable, non seulement en raison de son prix exorbitant, mais aussi de sa diffusion plus que limitée. La Bugatti Chiron, c’est une véritable œuvre d’art sur quatre roues avec en son cœur un moteur W16 qui se veut une merveille d’ingénierie.
Présentée au Salon de Genève en 2016, la Chiron, dont le nom est inspiré du célèbre coureur Louis Chiron, succédait à la Veyron, l’ancien superbolide de la marque française. D’ailleurs, il faut savoir que depuis 1998, Bugatti appartient au groupe Volkswagen, tout comme Audi et Lamborghini. La notoriété apportée par une marque aussi renommée n’est pas à dédaigner, mais la petite équipe de Bugatti travaille pratiquement en vase clos et peu de technologies sont partagées ou empruntées au reste du groupe. Vous voudriez d’une interface multimédia de chez Audi dans une voiture de plus de trois millions?
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Une version Sport de la Chiron, vous voulez rire?
Assemblée à la main dans les studios de Bugatti à Molsheim en France, la Chiron se distingue par son design unique qui n’est pas à des lieues de celui de la défunte Veyron. L’apparence générale et la section avant avec sa grille tout en rondeurs sont de retour, mais on reconnaît rapidement la Chiron avec ses phares carrés de type projecteur et son motif semi-circulaire, la « Signature Line », dans les flancs qui s’intègre à la ligne du toit. L’arrière est assez différent également, les feux ronds font place à une bande aux DEL ultramince qui s’étire sur toute la largeur du bolide, alors que d’imposantes grilles de sortie d’air aux motifs alvéolés occupent une bonne partie du reste de l’espace. Le bolide est tout simplement spectaculaire.
Hyundai vend une Elantra Sport? Bugatti a décidé de son côté de commercialiser une version « Sport » de la Chiron, ce qui nous semble un euphémisme, mais bon... Cette version n’est pas très différente mécaniquement, mais on a rehaussée sa tenue de route. Elle hérite d’une réduction de poids, 18 kilos retranchés avec des détails aussi poussés que des bras d’essuie-glaces en carbone. Ses amortisseurs sont un peu plus fermes, alors que des jantes distinctives et un échappement quadruple complètent son design.
Si d’autres voitures exotiques se contentent d’émuler l’aspect d’une voiture de course à bord, la Chiron marie sportivité, luxe et richesse, que ce soit dans le choix des matériaux ou dans la présentation. Les commandes et les contrôles sont facilement accessibles pour le conducteur, et la majeure partie d’entre eux sont regroupés dans une bande étroite au centre du tableau de bord. Le reste est accessible directement à partir du volant, et plusieurs seront surpris de voir l’indicateur de vitesse gradé jusqu’à 500 km/h! Ce n’est rien de très commun. La fameuse « Signature Line » est aussi présente à bord, séparant le conducteur de son passager.
Un moteur unique
Au cœur des performances de ce bolide, on retrouve une pièce technologique remarquable, un moteur W16 de 8,0 litres. Cette mécanique absolument unique est constituée de deux blocs V8 disposés à 90 degrés sur le même vilebrequin. Dans le cas de la Chiron, il développe une puissance incroyable de 1 500 chevaux. Juste pour vous situer, c’est pratiquement dix fois la puissance du quatre cylindres d’une Honda Civic!
Afin de générer autant d’énergie, le moteur bénéficie de quatre turbocompresseurs, dont le premier s’enclenche dès les 1 900 tr/min et le deuxième à 3 800 tr/min, le tout procurant un couple exceptionnel sur toutes les plages de régime. Vous vous imaginez les coûts reliés au remplacement des composantes d’un tel moteur? D’ailleurs, le système de refroidissement à fort à faire pour maintenir le moteur à sa température de fonctionnement idéale et pour l’aider, il dispose au total de trois radiateurs montés à l’avant de la carrosserie, c’est 800 litres qui circulent dans le système chaque minute.
Pas de boîte manuelle au catalogue, la puissance est déployée par le biais d’une boîte à sept rapports à double embrayage dont la robustesse doit être à toute épreuve afin d’envoyer efficacement le couple aux quatre roues. Elle dispose en fait des disques d’embrayage les plus imposants jamais construits pour une voiture de production. Côté performance, si vous enfoncez l’accélérateur, le 0-100 km/h ne sera l’affaire que de 2,4 secondes, impossible de décoller vos épaules du siège durant ce laps de temps. Malgré ses prétentions, la Chiron demeure somme toute une voiture civilisée qui peut être appréciée en conduite quotidienne. Mais, bien franchement, qui voudrait laisser sur la route une voiture qualifiée de tous les superlatifs?
Feu vert
- Prestige assuré
- Qualité d’assemblage et de finition
- Mécanique unique
- Performances démesurées
Feu rouge
- Diffusion ultra limitée
- Vous ne serez pas admis au club des écolos
- On n’ose imaginer les coûts d’entretien
- Espace de chargement pratiquement inexistant