Aston Martin Rapide, surprise! Elle s’est matérialisée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2010

Lorsque la Rapide fut dévoilée en tant que voiture concept au Salon de l’auto de Détroit en 2006, tous ont admiré ses lignes séduisantes et ont rêvé à son potentiel sur la route, pour ensuite hausser les épaules en se disant : « Jamais cette voiture ne sera produite en série! » Et ces gens n’avaient pas tort, car Ford avait mis cette marque en vente et on ne donnait pas cher de son avenir. Même lorsqu’un consortium avec le controversé David Richards en tête a racheté cette prestigieuse enseigne, les sceptiques étaient nombreux.

Tout de go, la nouvelle direction avait alors souligné que la Rapide serait produite même si le propriétaire n’était plus le même et n’avait pas les mêmes ressources financières et techniques. Là encore, il y a eu plusieurs haussements d’épaules chez les membres de la presse spécialisée. Ces annonces positives n’étaient à leurs yeux rien d’autre qu’un effort de relations publiques afin de calmer le jeu à la suite du rachat de la compagnie par un groupe de gens pas tellement connus du public et dont on ignorait les intentions réelles.

Si l’administration présente est capable de poursuivre le projet de la Rapide, c’est que la production est confiée à un tiers parti, ce qui réduit considérablement les frais. En effet, c’est la compagnie Magna Steyr située à Graz en Autriche et propriété de l’Austro-Canadien Frank Stronach qui a obtenu le contrat de fabrication. Cela fera de la Rapide la première Aston Martin à ne pas être produite en Grande-Bretagne.
La désignation Rapide est inspirée de la Lagonda du même nom qui a été commercialisée dans les années 60. Il s’agissait d’une berline qui s’est vendue à 55 exemplaires de 1961 à 1964, tandis qu’une version cinq portes de type break a été également produite. Quant à Lagonda, c’est une marque britannique de prestige qui a créé sa première automobile en 1907 et qui avait été intégrée en 1947 dans le giron d’Aston Martin par David Brown qui venait de se porter acquéreur de la compagnie. La première Rapide a fait ses débuts au milieu des années 30. Comme c’est souvent la coutume dans l’industrie automobile britannique, c’est le passé qui dicte les appellations des nouveaux modèles.

Elle ne sera pas seule

L’idée pour un constructeur de voiture sport de luxe de produire un modèle cinq portes peut sembler quelque peu farfelue. Dans un premier temps, nombreux ont été les exemples de shooting breaks chez les compagnies britanniques de voitures de luxe. Cette curieuse appellation s’explique par l’utilisation par le passé de véhicules spécialement conçus pour la noblesse britannique qui allait à la chasse ou tout simplement s’exercer au tir. De nombreuses variantes ont existé, mais il s’agissait ni plus ni moins d’une familiale de luxe.

Comme ce dernier modèle n’est pas tellement apprécié de nos jours, on a préféré donner à la Rapide une silhouette se rapprochant davantage d’une automobile traditionnelle. Et il est important de souligner qu’Aston Martin ne sera pas le premier ni le dernier à proposer un tel véhicule puisque Porsche est présent sur ce  marché depuis l’automne 2009 avec la Panamera tandis que Lamborghini a dévoilé son projet de sportive quatre portes avec la Reventon. Toujours dans cette catégorie, on peut aisément incorporer la Maserati Quattroporte, bien que celle-ci n’ait pas la forme d’un coupé. Quant à Aston Martin, il devrait commencer la commercialisation de la Rapide au début de 2010.

Mais l’élément le plus important dans cette voiture demeure sa partie avant qui reprend la grille de calandre très particulière qui est la signature visuelle de toutes les Aston. Cette grille est encadrée par des blocs optiques exclusifs équipés de LED tandis que le capot bombé avec des prises d’air fait songer à la DBS. La partie arrière est également inspirée de cette dernière avec l’utilisation de feux horizontaux blancs alors qu’une étroite bande de chrome traverse l’arrière de part en part. Bref, le design de Marek Reichman devrait faire l’unanimité. D’autant plus que rien au chapitre du confort et du caractère pratique n’a été altéré afin de pouvoir offrir une belle silhouette. En pratique, quatre adultes et leurs bagages pourront partir en voyage sans problème tout en bénéficiant de performances très pointues et d’une tenue de route supérieure.

Technologie de pointe

La Rapide est non seulement élégante, mais sa caisse et sa plate-forme font appel à une architecture mécanique très pointue, déjà utilisée sur les autres Aston Martin. Appelée VH pour verticale-horizontale, cette façon d’assembler les éléments de la carrosserie repose sur des structures en aluminium extrudé collées les unes aux autres de manière à créer un tout à la fois léger et rigide. Sous le capot, on retrouve un gros V12 de 6,0 litres délivrant une puissance de 480 chevaux! Une mécanique suffisante pour propulser l’engin à plus de 290 km/h et boucler le 0 100 km/h en cinq secondes et des poussières, selon les données du constructeur! Ce gros bloc sera couplé à une transmission automatique Touchtronic à 6 rapports et palettes au volant.

Pendant des années, la fiabilité des Aston Martin était jugée « catastrophique », même par les Britanniques qui en ont pourtant vu d’autres en fait de voitures qui sont toujours en panne. La venue de Ford dans le portrait a permis de corriger la situation et il semble que les propriétaires actuels ont bien envie de continuer sur cette lancée. Cela explique les nombreux essais effectués un peu partout de par le monde afin de permettre à cette voiture d’affronter sans ennui les pires conditions climatiques.

Comme les autres Aston Martin, il s’agit d’un modèle de Grand Tourisme capable d’avaler des kilomètres d’autoroute à de grandes vitesses. Sur une route plus sinueuse, la lourdeur de l’ensemble et le châssis de la DB9 allongé de 300 mm en feront une voiture moins agile.

Feu vert

Silhouette remarquable
Moteur puissant
Habitacle ultra luxueux
Configuration pratique
Performances musclées

Feu rouge

Fiabilité inconnue
Faible diffusion
Prix fort élevé
Forte consommation

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires