BMW 650i 2011: Luxueuse, élégante et embourgeoisée
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En général, lorsqu’on lance un nouveau coupé et un cabriolet dérivé de ce même coupé, c’est le modèle à toit rigide qui est commercialisé en premier, alors que la version à toit souple arrive souvent quelques mois plus tard. Cette fois, avec la nouvelle Série 6, c’est le contraire qui se produit. Sans doute pour profiter du lucratif marché printanier pour les cabriolets, BMW a introduit ce modèle en premier.
Pour ce qui est du Québec, on peut se demander si les pluies diluviennes qui se sont abattues sans relâche au cours du mois de mai et du mois de juin ont influencé les ventes de décapotables, toutes marques confondues. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle venue a beaucoup à offrir, tant au niveau de sa silhouette toute neuve que de son fabuleux moteur V8.
Un look qui en impose
Les lignes de la dernière génération de cette décapotable étaient assez contestées, elles qui émanaient des philosophies de design mises de l’avant par le très controversé Chris Bangle. Ce dernier a toutefois pris sa retraite et une nouvelle équipe a pris la relève du département de la stylique. Cette fois, c’est Nader Faghihzadeh qui a dessiné la voiture.
On peut faire plusieurs liens avec la première génération apparue en 1976. Plus basse, plus large et exhibant une partie avant plus agressive, ce cabriolet affiche un air menaçant. Par contre, ses dimensions sont imposantes, à tel point que si on ne sait pas que BMW est une marque allemande, on pourrait croire qu'il s'agit là d'une grosse voiture américaine. Les phares de route sont de forme effilée et se déportent sur les ailes, conférant plus de caractère au véhicule. Plus important encore, les incontournables naseaux de la grille de calandre sont plus grands, tandis qu'on retrouve sur la section inférieure du pare-chocs de petits déflecteurs, qui donnent à ce bolide un air à la fois agressif et sportif. La partie supérieure de la paroi latérale est en relief et se prolonge vers l'arrière.
Même si on peut croire à une tendance forte en faveur des toits amovibles rigides, on a pourtant décidé à Munich de conserver le toit souple. Cette décision donne une silhouette plus typée au véhicule, en plus d'offrir d'un peu plus d'espace dans le coffre à bagages lorsque la capote est remisée. La partie arrière du toit est constituée de deux arcboutants, bien peu élégants, qui ont sans doute été utilisés pour affiner la silhouette.
Sophistiquée et complexe
Pour tous les véhicules de cette catégorie, c’est la course à la sophistication électronique. La 650i n'y fait pas exception et les gadgets de tous genres pullulent dans l’habitacle, notamment le système i Drive, qui permet de régler une foule de composantes, de l’audio à la climatisation, sans oublier la navigation. BMW a été le premier constructeur à commercialiser ce mode de contrôle et les reproches ont afflué. Au fil des générations, le i Drive est devenu beaucoup plus convivial, mais il faut tout de même faire preuve de patience pour l’apprivoiser.
Une chose m’irrite sur cette voiture : la prolifération de commandes qui fonctionnent dans le sens contraire de la logique. Par exemple, pour ouvrir le toit, il faut appuyer sur le bouton, puis le soulever pour refermer la capote. Ma logique personnelle commanderait plutôt que je pousse pour fermer et soulève pour ouvrir. J’ai peut-être tort, mais j'assume pleinement cette critique.
La planche de bord est nettement plus intéressante pour le pilote, puisque la plupart des commandes et instruments sont axés vers la gauche. Les deux principaux cadrans indicateurs n'ont pas tellement changé avec leurs chiffres blancs sur fond noir et ils sont cerclés de chrome, un détail d'une belle élégance. Le volant, pour sa part, à été changé et son moyeu est nettement plus gros qu'auparavant. Il se prend bien en main et il est très facile de trouver une bonne position de conduite compte tenu des multiples ajustements à notre disposition. Bien entendu, la qualité de l'assemblage de la finition est impeccable. Bien que présenté comme un cabriolet quatre places, les sièges arrière sont réservés à des gens de petite taille, sans compter qu'il est difficile d’y accéder lorsque le toit est en place. Soulignons au passage que la planche de bord de notre voiture d’essai était habillée de cuir fin, rehaussé de surpiqûres rouges. Les autres surfaces étaient recouvertes d'une laque noir marbrée d’un bel effet.
Tout un moteur, monsieur!
Il est possible d’énumérer une longue liste de caractéristiques techniques hors norme, comme les différents éléments de luxe ou encore la silhouette fortement transformée. Mais c’est le moteur qui est la vedette de ce cabriolet. Ce moteur V8 4,4 litres à double turbo produit 400 chevaux et 450 lb-pi de couple. Il est associé à une transmission automatique à huit rapports, ce qui en fait l'un des groupes propulseurs les plus modernes sur le marché. Pour ceux qui aiment prendre les choses en main, il est également possible de commander la voiture avec une boîte manuelle à six rapports. Dans les deux cas, il faut 5,1 secondes pour boucler le 0-100 km/h. Détail intéressant, ce moteur occupe tellement de place sous le capot que les ingénieurs ont dû ancrer les barres de renfort à une poutre transversale placée à l'avant du moteur.
Puisque cette voiture est passablement lourde et imposante, le feedback de la conduite est quelque peu mitigé. Cela signifie qu'on n'a pas nécessairement affaire à une sportive, malgré un moteur d'anthologie dont le rendement est exceptionnel. On sent qu'on pilote une grosse voiture, d'autant plus que la direction nous semble déconnectée de la route. Toujours au chapitre de la conduite, il est possible de programmer un avertisseur sonore lorsqu'on dépasse une certaine vitesse.
Pour résumer, le luxe prévaut, et malgré un comportement routier exemplaire, la 650i n’est pas vraiment une voiture qui nous gâte au niveau des sensations de conduite. Bref, une belle bourgeoise dotée d'une mécanique sportive.