Cadillac DTS, la limousine de Donald
Lors du dévoilement de la nouvelle Cadillac DTS dans le cadre du Salon de l’auto de New York 2005, l’incontournable Robert Lutz était sur place pour remettre les clés de la première limousine dérivée de la nouvelle Cadillac DTS. Et c’est à nul autre que Donald Trump qu’il a remis les clés. Il est certain que le beau Donald déplace beaucoup d’air et que les médias sont constamment à l’affût de ses déplacements. Pour Cadillac, cette présentation était une occasion en or de faire la une des journaux de New York.
Et si on a eu recours à une célébrité pour mettre cette voiture à l’avant-scène, c’est tout simplement que le véhicule n’avait rien de bien excitant à nous proposer. Il est vrai que la « Caddy » DTS est nouvelle et améliorée, mais il semble que les ingénieurs ont utilisé plusieurs des éléments de la défunte DeVille pour réaliser cette grosse berline. Plusieurs causes peuvent expliquer cette utilisation d’une plate-forme existante au lieu de se tourner vers la propulsion comme l’ont fait les modèles CTS et STS. Il est certain que des considérations économiques font partie de cette équation. Par les temps qui courent, les dollars sont comptés chez le géant américain qui continue à vendre beaucoup de véhicules, mais qui ne réussit pas à engranger les profits.
Il faut de plus savoir que la DTS remplace la DeVille, un modèle qui a accaparé plus de cinquante pour cent de son segment depuis plus de deux décennies. La stratégie est logique : le modèle le plus vendu est modifié pour s’adapter à la silhouette des deux autres berlines de la gamme. Mais pour faire plus d’argent ou, si vous aimez mieux, pour économiser, on remanie une plate-forme existante et vous avez là un nouveau produit. Enfin, cela permet également à Cadillac de conserver une traction dans sa gamme de produits. Ce qui pourrait inciter les personnes qui ne veulent pas d’une propulsion à opter pour la DTS. Il semble donc que cette nouvelle venue soit le fruit d’une stratégie prônant la sagesse.
Les chiffres parlent
Il faut en premier lieu souligner qu’il n’y a rien de mal à utiliser une plate-forme déjà en service lorsque vient le temps de lancer un nouveau modèle. Chez Toyota par exemple, la Camry a assez peu progressé à ce chapitre au cours des deux dernières générations et la clientèle n’a pas semblé en être offusquée. Le fait que l’empattement et la largeur du véhicule demeurent les mêmes que ceux de la DeVille est un indice que la plate-forme originale a été conservée. Ces chiffrent ne peuvent mentir. Elle a sûrement été améliorée et révisée. De plus, le moteur est boulonné à un nouveau berceau qui est fixé à son tour sur les longerons de la plate-forme, assurant ainsi une meilleure rigidité.
Le moteur Northstar 4,6 litres est de retour. Il est de nouveau associé à la boîte automatique Hydra-Matic 4T80-E spécialement conçue pour les versions transversales de ce V8 qui a fait ses preuves au cours des années. Par ailleurs, une version à cinq ou six rapports de cette boîte aurait permis de raffiner le produit davantage. Heureusement, cette transmission est d’une grande efficacité en plus d’être fiable et d’effectuer les passages des rapports en douceur.
Ce moteur Northstar est proposé en deux versions : L37 avec une puissance de 291 chevaux et LD8 avec 275 chevaux. Vous avez sans doute remarqué que le moteur L37 a perdu quelques chevaux en cours de route alors qu’il en possédait neuf de plus l’an dernier. C’est tout simplement que la nouvelle grille de calandre modifie l’admission d’air dans le moteur et en affecte ainsi la puissance. Le LD8 possède un couple supérieur à bas régime mais sa puissance est moindre.
Toujours au sujet de la mécanique, il est certain que les freins ABS, l’antipatinage et le système de contrôle de stabilité latérale StabiliTrak sont en équipement de série tout comme des disques de frein plus larges.
Sobre mais équipée
La Cadillac CTS possède une silhouette angulaire inspirée des avions furtifs de la US Air Force et cette allure ne plaît pas à tous. La STS reprend le même thème, mais les stylistes ont arrondi les angles. Après tout, la clientèle est censée être plus conservatrice et plus âgée. En outre, ce modèle sera utilisé comme limousine par les carrossiers qui en feront des versions allongées. Il est donc normal qu’elle soit plus sobre. Pour la décrire, il suffit d’affirmer que c’est une DeVille déguisée en STS. C’est caricatural certes, mais pas loin de la vérité.
Le tableau de bord est encore plus sobre que celui de la STS. Cette fois par contre, l’écran à affichage par cristaux liquides est plus bas tandis qu’il est surplombé par une horloge analogique de forme rectangulaire. Et grande nouvelle, il semble que GM ou du moins Cadillac se soit finalement converti aux vertus du plastique tactilement souple.
Et si la tenue de route promet d’être correcte avec un roulis et un tangage moins prononcés que sur la DeVille, le propriétaire d’une DTS sera vraiment gâté par un équipement de série plus que complet allant du démarreur à distance au régulateur de vitesse adaptatif géré par radar en passant par les jets chauffants du lave-glace. C’est Donald qui doit être content d’apprendre cela !
Feu vert
Mécanique éprouvée
Finition sérieuse
Équipement complet
Suspension confortable
Bonne habitabilité
Feu rouge
Dimensions toujours encombrantes
Silhouette terne
Visibilité arrière moyenne
Transmission à quatre rapports