Cadillac Escalade/ESV/EXT, quand l'image prime
Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous, de façon plus ou moins marquée, victimes de notre image. Du squeegee à la chevelure bleue à la femme d’affaires en tailleur en passant par le jeune père de famille qui promène fièrement sa progéniture en poussette, l’image projetée fait partie d’un message. Une personne qui se balade avec un véhicule énorme, luxueux et visiblement dispendieux claironne, elle aussi, un message. Un sociologue pourrait mieux qu’un journaliste automobile définir ce message. Mais Cadillac, toujours soucieux de l’évolution de la société, propose l’Escalade à ce public en manque de visibilité.
L’Escalade se décline en trois séries, soit l’Escalade ordinaire, le ESV et le EXT. L’Escalade « de base » est construit sur le châssis du Yukon Denali tandis que le ESV provient du Suburban. Si l’Escalade vous semblait gros, dites-vous que le ESV est allongé de 52 cm ! Le EXT, lui, est plutôt une camionnette. En fait, il s’agit d’un Chevrolet Avalanche. Mais peu importe les origines puisque les ingénieurs de Cadillac ont, dans tous les cas, réussi à leur donner un tempérament bien particulier, mieux accordé au prestige traditionnel de la marque.
Un seul moteur et une seule transmission ont pour mission de déplacer l’imposante masse. Le V8 Vortec de 6,0 litres développe 345 chevaux et un généreux couple de 380 livres-pied, ce qui est largement suffisant pour imprimer au véhicule de plus de 2 600 kilos des accélérations et reprises convenables… ainsi qu’une consommation d’essence indécente, surtout depuis que le litre se vend pratiquement au même prix qu’un litre de boisson gazeuse. La transmission automatique ne compte que quatre rapports mais son fonctionnement ne s’attire pas de commentaires négatifs, tandis que le mode Tow/Haul permet de remorquer de lourdes charges (l’Escalade ordinaire peut tirer jusqu’à 3 675 kilos ou 8 100 livres, c’est comme vous voulez !). Par contre, si elle présentait un rapport supplémentaire la consommation d’essence en bénéficierait. Tous les modèles sont mus par un rouage intégral et la version propulsion (roues arrière motrices) du Escalade de base n’est pas importée au Canada. Le système intégral, transparent pour le conducteur, ne fait pas de l’Escalade un amateur de sentiers trop accidentés. Mais pour sortir de l’entrée bloquée par un banc de neige, il n’y a rien de mieux !
UN ESCALADE AU ROYAUME DES PETITS
À cause de leur gabarit hors-norme et, surtout, de leur poids avoisinant celui d’un Boeing, on peut facilement imaginer que le comportement routier de ces différents Escalade est tout ce qu’il y a de plus placide. En fait, c’est le confort qui a préséance sur la sportivité. La tenue de route n’est pas mauvaise mais le roulis est impressionnant. De plus, la direction n’est pas très précise. Au moins, le système de stabilité latérale StabiliTrack demeure l’un des plus efficaces sur le marché et le moindre dérapage entraîne l’application sélective des freins et une réduction du couple moteur. Parlant de dérapages, mentionnons que l’essieu rigide arrière, s’il fait des miracles lorsque vient le temps de remorquer, rend le véhicule plutôt instable si poussé plus que de raison sur une route en mauvais état. Pour corriger cette situation, il suffit de ralentir. En ville, les dimensions de l’Escalade, ESV ou pas, sont intimidantes. Heureusement, la direction très assistée, le rayon de braquage étonnamment court et un système d’aide au stationnement facilitent grandement la vie même si, au centre-ville, on envie secrètement les propriétaires de Smart ! Curieusement, la visibilité ne cause pas de problèmes grâce aux larges surfaces vitrées et aux rétroviseurs de bonnes dimensions.
S’il est un domaine où l’Escalade impressionne, c’est bien au niveau de l’espace dans l’habitacle. Que c’est grand ! Grandiose serait sans doute plus approprié. Le dégagement pour la tête, les jambes et les coudes est agréable, autant à l’avant qu’à l’arrière. Même si les origines très Chevrolet sont apparentes, les bois et les cuirs fins rendent justice au prix beaucoup plus élevé des produits arborant fièrement la couronne de laurier. Par contre, la qualité des plastiques n’est pas digne du reste mais cette affirmation vaut pour l’ensemble des produits Cadillac. L’habitacle est silencieux et confortable et si vous réussissez à remplir l’espace de chargement, ce ne sont pas des vacances dont vous avez besoin, c’est d’une fin de semaine pour déménager !
ET LA EXT?
Depuis le début de cette analyse, nous traitons surtout des Escalade et Escalade ESV. L’Escalade EXT est une camionnette beaucoup plus raffinée que l’Avalanche dont elle est dérivée. Même sa boîte de chargement est plus étudiée ! La cloison entre cette caisse et l’habitacle s’abaisse pour augmenter l’espace de chargement. Cet ingénieux système appelé Mid Gate est offert en équipement standard. Parmi les différences entre l’Avalanche et la EXT, la plus notable porte sur le rouage d’entraînement intégral pour cette dernière alors qu’il s’agit d’un véritable mode 4X4 dans la Chevrolet. Si les nouveautés pour 2006 sont inexistantes pour les Escalade et ESV, la EXT propose, en option, un couvercle de boîte rétractable électriquement et, en équipement standard, un plancher rétractable.
On ne peut tout simplement pas comprendre comment une personne peut investir plus de 70 000 $ pour un gros véhicule utilitaire sport. Il y a certes des besoins d’espace, de confort et de remorquage. Mais il y a plus, comme le luxe et le prestige. Malgré tout ce qu’on pourrait en dire, le Cadillac Escalade répond à un réel besoin sur le marché. Sinon, il ne se vendrait tout simplement pas !
Feu vert
Habitacle luxueux et confortable
Moteur puissant
Système StabiliTrak
Équipement complet
Prestige indubitable
Feu rouge
Consommation indécente
Valeur de revente peu intéressante
Essieu arrière sautillant
Quelques erreurs ergonomiques
Accès à bord difficile