Cadillac SRX, c'est du sérieux
Dans le créneau des véhicules sport utilitaires, on peut diviser les concurrents en deux catégories, soit celle des véhicules élaborés et construits à partir de plates-formes de camions ou encore celle des véhicules dont les origines s’apparentent à celles d’une voiture. Le Cadillac SRX, lancé en 2004, appartient à cette deuxième catégorie et s’inscrit en concurrence directe avec les Acura MDX, BMW X5, Infiniti FX35 et 45, Jeep Grand Cherokee, Lexus RX330, Mercedes-Benz Classe M, Volkswagen Touareg et Volvo XC90, pour ne nommer que ceux-là.
L’arrivée du SRX a été précédée par le dévoilement du véhicule concept Vizon au Salon de l’auto de Détroit en janvier 2001, et déjà les concepteurs de Cadillac nous signifiaient clairement leurs intentions de développer un véhicule représentant un croisement entre un utilitaire sport et une familiale qui porterait leur nouvelle signature visuelle. En présentant une carrosserie ciselée avec des angles droits et des lignes carrées, le SRX réussit à se démarquer de la concurrence tout en assurant la filiation avec les autres modèles de la marque, notamment la berline sport CTS.
Même si le SRX est disponible en version à traction intégrale, qui est d’ailleurs la version la mieux adaptée à notre climat, il faut préciser qu’il n’a pas été conçu pour traverser des cours d’eau ou pour escalader des montagnes, mais plutôt pour circuler dans la jungle urbaine et sur les routes asphaltées. Dans cet environnement, il devient rapidement évident que le SRX se comporte pour ainsi dire comme une berline sport, en faisant montre d’une bonne tenue de route. De plus, le SRX est un véhicule équilibré en raison du fait que sa répartition des masses est presque idéale, puisque 51,4 pour cent du poids repose sur le train avant et 48,6 pour cent sur le train arrière, ce qui est assez exceptionnel dans le cas d’un véhicule de cette catégorie. Ajoutez à cela une direction précise qui permet de bien sentir la route, et vous avez là une recette gagnante pour obtenir un bon agrément de conduite. En fait, le seul reproche que l’on peut adresser à la direction est son grand rayon de braquage qui vient compliquer les manœuvres de stationnement.
Sous le capot, on retrouve le V8 Northstar de 4,6 litres et ses 320 chevaux ou encore le V6 de 3,6 litres qui en développe 260. Si les performances en accélération sont meilleures avec le V8, avec un temps de 7,9 secondes pour le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure, le V6 s’acquitte tout de même fort bien de sa tâche en raison du poids moins élevé de cette version (1 960 kilos versus 2 015), tout en livrant des cotes de consommation plus favorables. Quant au système de traction intégrale, précisons qu’il s’agit d’un viscocoupleur qui livre en temps normal une motricité égale aux trains avant et arrière mais qui peut varier cette répartition en fonction des conditions d’adhérence qui prévalent.
Le côté pratique du SRX est rehaussé par le fait qu’il est un des rares véhicules de la catégorie offrant une troisième banquette, bien que l’espace accordé aux passagers qui y monteront est compté, sans parler de l’accès qui est plutôt laborieux. À l’avant, on apprécie le fait que la hauteur des sièges soit moins élevée que sur plusieurs véhicules concurrents, ce qui facilite l’accès, mais on déplore que la distance soit grande entre l’assise des sièges et les bas de caisse du véhicule, ce qui fait que l’on a tendance à salir ses pantalons lors de la descente du véhicule ou de la montée à bord. La présentation intérieure est de bon goût et adopte l’allure plus sportive retenue pour la berline sport CTS, tout en intégrant des moulures de bois. Quant à la qualité de la finition, précisons qu’elle est sans reproches. Cet agencement de l’habitacle est toutefois appelé à être remanié prochainement puisque l’évolution de ce modèle amènera justement une révision de l’habitacle et de la présentation intérieure qui est maintenant prévue pour l’année modèle 2007. Ces modifications seront mises de l’avant en attendant l’arrivée de la deuxième génération d’un SRX entièrement redessiné, qui devait faire ses débuts dès les premiers mois de 2008, mais dont le développement a été retardé en raison des problèmes financiers qui affligent présentement General Motors, ce qui a entraîné une révision des priorités en ce qui concerne la mise au point de nouveaux modèles. Comme le modèle actuel du SRX possède plusieurs qualités et que les ventes sont satisfaisantes, la haute direction a décidé d’aller fouetter d’autres chats et songe même à introduire un nouveau joueur de plus petite taille dans ce créneau.
Actuellement connu sous le nom de Cadillac BRX, ce nouveau sport utilitaire de taille compacte deviendrait un concurrent direct du X3 de BMW, et serait épaulé dans cette tâche par une version jumelle commercialisée par Saab et dont le nom serait 9-4x. Les premiers échos perçus au sujet de ce nouveau modèle, présentement en attente d’un feu vert de la direction de GM, font état d’un véhicule à deux rangées de sièges qui serait animé par des moteurs V6 de 2,8 litres et de 3,6 litres, et qui serait élaboré à partir de la prochaine génération de la plate-forme Epsilon (aussi utilisée pour la Saab 9-3) qui permettra également l’adoption de la traction intégrale. Nous aurons donc à suivre l’évolution du SRX au cours des prochaines années, tout en gardant un œil sur l’arrivée éventuelle d’un nouveau modèle de la gamme des véhicules sport utilitaires de Cadillac.
Feu vert
Châssis très rigide
Motorisations bien adaptées
Direction précise
Style réussi
Feu rouge
Suspensions fermes
Grand rayon de braquage
Espace limité – troisième banquette
Prix élevé du modèle