Acura MDX, trop sophistiqué?
Plusieurs d’entre vous seront certainement intrigués par la présence d’un point d’interrogation dans le titre. Mais si vous me suivez dans mon raisonnement, vous trouverez une réponse à cette question. Il est certain que la pertinence du renouvellement du MDX s’imposait résolument. Après avoir été la référence de la catégorie pendant des années, cet utilitaire commençait à mal cacher son âge et les ingénieurs de cette division de Honda ont mis les bouchées doubles pour combler le retard.
Mais avant de parler du nouveau modèle apparu à l’automne 2007, il est intéressant de savoir que la version précédente s’est révélée d’une ennuyante fidélité. Deux collègues de travail ont opté pour des MDX identiques après s’être lassés du manque de fiabilité de leur BMW, une Série 3 et un X5. Le résultat : rien à signaler comme on est en droit de s’y attendre avec un produit Acura.
Plus d’audace
Les stylistes d’Acura deviennent de plus en plus audacieux. Après le conservatisme sans histoire du premier MDX, cette nouvelle version se démarque surtout en raison de sa grille de calandre bien en évidence qui est sans aucun doute la signature visuelle de ce VUS, sans pour autant faire l’unanimité. De plus, les feux arrière avec LED intégrés et la lunette arrière fortement arrondie sont deux autres traits de caractère visuel. Du moins en photo, car lorsqu’on est en sa présence, l’ensemble est assez sobre pour ne pas dire fade. Il ne possède pas encore ce petit quelque chose qui fait tourner les têtes. Par contre, c’est équilibré, élégant et…discret.
Le tableau de bord respecte les normes esthétiques en vigueur avec un écran LCD en plein centre, dominant les commandes de climatisation qui sont placées immédiatement en dessous. Un centre d’information, comprenant un affichage sur deux lignes, placé juste sous cet écran, nous indique les différents réglages de climatisation choisis à l’aide de touches placées sur le pourtour. Elles surplombent les commandes du système audio regroupées dans un espace triangulaire de couleur titane, comme le veut la tendance actuelle. Le système audio est ambiophonique et propose deux lecteurs DVD, un pour l’audio et le vidéo et l’autre pour le système de navigation. Celui-ci est très intuitif et d’une grande facilité d’utilisation. Je n’ai nullement la prétention de m’y connaître dans ce domaine et, croyez-moi, si je suis capable de l’opérer sans problème, tout le monde le peut!
Comme l’exigent la catégorie et le public, les occupants des places arrière peuvent visionner films et vidéos sur un écran LCD placé derrière les sièges avant. Toujours au chapitre de la disposition des places, les quatre premières sont constituées de deux baquets avant, d’une banquette arrière 60/40 permettant d’accommoder confortablement deux adultes ou trois enfants, tandis que la troisième banquette de type 50/50 est réservée pour accueillir deux personnes sur de courtes distances. À souligner également la qualité des matériaux et de la finition, ainsi que de plusieurs pièces de la carrosserie en aluminium, notamment le capot.
Déluge techno
Mais le point fort de cette nouvelle Acura est sa fiche technique qui est étoffée comme pas une ou presque. Il est bien certain que les ingénieurs ont raffiné la plate-forme en la rendant plus rigide, et ils ont de plus concocté une suspension réglable constituée d’amortisseurs à action modulable offerts sur le groupe d’options sport. Le plus impressionnant demeure toutefois le moteur V6 3,7 litres d’une puissance de 300 chevaux, ce qui en fait le moteur V6 atmosphérique le plus puissant sur notre marché, du moins au moment d’écrire ces lignes. Il est couplé à une boîte automatique séquentielle à cinq rapports dotée également du système de contrôle de pente. Il est néanmoins curieux qu’une boîte à six rapports ne fasse pas partie de ce déluge technologique. Par contre, la présence du rouage intégral Super Handling All-Wheel Drive compense aisément.
Emprunté à la berline de luxe RL, ce mécanisme propose une répartition intelligente du couple afin d’obtenir une meilleure traction en plus d’intervenir lorsque la voiture dérape dans un virage. Alors que les autres systèmes font appel aux freins pour redresser le véhicule, c’est la distribution du couple aux roues qui permet adhérence et performance. Des tests effectués sur le sec et sur la neige m’ont convaincu de l’efficacité de ce système.
Malgré toutes ces qualités, la conduite du MDX n’est pas une expérience transcendante. Le véhicule tient bien la route, accélère comme si on avait un V8 sous le capot, tandis que le comportement sur chaussée enneigée est rassurant. Par contre, si vous vous attendez à une expérience de conduite pointue, vous risquez de demeurer sur votre appétit... La sophistication de ce MDX est sans doute trop poussée car elle gomme trop efficacement les sensations de conduite. Un peu comme le fait le Lexus RX350. Si vous recherchez sophistication, silence de roulement et fiabilité, vous serez comblé.
Feu vert
Moteur puissant
Rouage intégral sophistiqué
Finition impeccable
Équipement complet
Groupe d’options intéressant
Feu rouge
Prix corsé
Grille de calandre controversée
Agrément de conduite mitigé
Troisième rangée exiguë
Boîte cinq rapports