Volkswagen EOS, le vent de l'aurore
Avec la EOS, Volkswagen entre dans le bal des coupés-cabriolets à toit rigide, une catégorie qui était autrefois la chasse gardée des marques de luxe. Aujourd’hui, plusieurs constructeurs proposent cette configuration, même sur la petite deux places Nissan Micra vendue sur le marché européen. La EOS remplace donc la défunte Golf Cabrio, et le nouveau modèle emprunte plusieurs composantes à la Golf actuelle mais également à la Passat.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Volkswagen s’est lancé un défi de taille avec la conception d’un toit rigide rétractable, le plus complexe de l’industrie à l’heure actuelle : cinq panneaux, moteurs hydrauliques et capteurs en tous genres, et fonctionnement entièrement automatique ! En effet, une seule pression sur le bouton de commande est requise pour activer un ballet mécanique d’environ trente secondes qui transforme ce coupé en cabriolet ou vice versa. Volkswagen peut également se targuer d’avoir réussi l’exploit d’intégrer un toit ouvrant coulissant à commande électrique dans le panneau principal du toit, ce qui permet au conducteur de profiter d’un toit ouvrant habituel en mode coupé. Pendant mon essai de la EOS, je n’ai relevé aucun problème au sujet du fonctionnement du toit rigide rétractable comme tel, mais j’ai constaté que l’habitacle n’était pas parfaitement étanche avec le toit en place lors d’un passage dans un lave-auto sans contact, équipé de jets d’eau. Il arrive parfois que des jets d’eau pénètrent dans l’habitacle d’une décapotable à toit souple, mais dans le cas d’un coupé-cabriolet à toit rigide, cela ne m’était jamais arrivé auparavant avec les modèles en provenance de chez BMW(Série 3 Cabrio), Volvo (C70) et Pontiac (G6 Cabriolet).
Considérations pratiques
Pour ce qui est des considérations pratiques, précisons que l’espace requis pour accueillir un toit de ce type est nécessairement plus vaste que celui d’un toit souple ordinaire, et dans le cas de la EOS, le volume du coffre passe ainsi de 380 litres en mode coupé à 210 litres en mode cabriolet, ce qui est surprenant. Les passagers assis à l’arrière trouveront cependant que l’espace accordé pour les jambes est un peu juste, et que les dossiers sont un peu trop droits pour assurer un grand confort.
Sur le plan technique, le châssis de la EOS est beaucoup plus rigide que celui de la défunte Golf Cabrio ou de la New Beetle Cabrio, mais j’ai tout de même noté quelques bruits de caisse lors d’un parcours sur des routes dégradées, la EOS n’étant pas sans faille à cet égard. De plus, le fait que les 90 kilos du toit rigide rétractable logent dans la partie supérieure du coffre affecte le centre de gravité de la EOS qui est plutôt élevé, ce qui n’autorise pas une conduite sportive sur routes sinueuses. Il faut plutôt s’en tenir à la première vocation de la EOS : une voiture agréable à conduire à deux sur une petite route tranquille à des vitesses laissant admirer le paysage.
Une motorisation évoluée
Là où la EOS marque des points, c’est du côté de sa motorisation évoluée qui est assurée par la conjonction du moteur 4 cylindres de 2,0 litres turbocompressé de 200 chevaux à la boîte séquentielle DSG (Direct Shift Gearbox) développée par Audi ou à une boîte manuelle ordinaire à six rapports. Compte tenu de sa vocation de véhicule de promenade, la EOS est mieux servie par la boîte DSG qui permet à la fois une conduite en mode automatique ou le passage manuel des rapports avec sélecteurs au volant. Malgré le fait que Volkswagen présente cette boîte avec l’appellation TipTronic utilisée depuis longtemps par ce constructeur allemand, il est important de préciser qu’elle n’a rien à voir avec la boîte automatique avec sélecteurs au volant que l’on retrouve sur les autres modèles de la marque. En effet, la boîte DSG est une boîte séquentielle à double embrayage infiniment plus avancée sur le plan technique et qui autorise des passages plus rapides des rapports, sans perte de puissance durant les accélérations, tout en synchronisant parfaitement le régime-moteur à la vitesse de la voiture lors des rétrogradages. Cette boîte séquentielle figure au catalogue des options (1 400 dollars), tout comme plusieurs équipements et accessoires qui peuvent facilement faire grimper la facture à un montant supérieur à quarante-trois mille dollars...
L’habitacle affiche une belle qualité de finition, et même si la EOS emprunte la planche de bord de la Rabbit, les concepteurs ont pris soin de l’habiller de touches de chromes à certains endroits afin de donner un aspect luxueux à ce nouveau modèle. Longtemps affectée par une réputation peu enviable au chapitre de la fiabilité, discrédit dont elle souffre encore, Volkswagen se doit de satisfaire parfaitement sa clientèle afin de remonter la pente, et malheureusement, le bilan de la EOS n’est pas parfait...
Feu vert
Moteur bien adapté, boîte DSG efficace,
modèle original, prix avantageux
Feu rouge
Toit pas parfaitement étanche, fiabilité à démontrer,
coffre peu pratique, coûts des options