Volvo C70, un bel effort !
Je me souviens encore du moment où j’ai pour la première fois aperçu la C70, alors qu’elle faisait ses débuts en tant que modèle 1998. Je n’avais eu pour elle rien de moins qu’un véritable coup de foudre, tant pour ce qu’elle était que pour ce qu’elle apportait à la marque suédoise. Mais hélas, peu d’acheteurs ont semblé être du même avis. Le coupé, généralement en déclin à ce moment, a par sa faible popularité obligé les concepteurs à présenter peu de temps après, un élégant cabriolet qui en était dérivé. Mais là encore, le succès n’a guère été plus convaincant…
En ramenant ce modèle en 2006, Volvo avait donc tout un défi à relever. D’une part, il fallait séduire la clientèle avec une belle carrosserie, pouvant répondre aux besoins du plus grand nombre d’acheteurs possible, puis il fallait que le tout soit compétitif face à la concurrence déjà bien établie. Et ceci était bien sûr sans compter le fait qu’il fallait convaincre les concessionnaires de la pertinence du modèle, eux qui avaient dû supporter les C70 d’ancienne génération invendues pendant plusieurs mois. C’est ainsi que les ingénieurs ont eu l’idée de concevoir un véhicule adoptant la formule du deux pour un, c’est-à-dire pouvant offrir à la fois les avantages d’un coupé avec le charme du cabriolet.
Est-ce vraiment la solution ?
Depuis l’arrivée l’an dernier de la C70, bon nombre de cabriolets dotés d’un toit rigide rétractable ont vu le jour. On peut notamment penser à la BMW de Série 3, à la Volkswagen Eos ou même à la Chrysler Sebring. Bref, il semble que ce type de configuration soit désormais très à la mode. Mais après avoir conduit la totalité des voitures dotées de ce type de toit, je me demande réellement s’il s’agit d’une solution idéale. Dans tous les cas, et cela inclut la C70, on doit composer avec un surplus de poids considérable, une étanchéité discutable et une symphonie de craquements et bruits de caisse. Et si dans le cas de la C70, on réussit à offrir une ligne aussi élégante à ciel ouvert que couvert, il en va autrement pour certaines rivales. En un mot, le sentiment de sécurité apporté par la présence d’un toit rigide se paie au prix de nombreuses concessions à faire. Car il faut savoir qu’en plus, un toit de ce genre n’est ni plus isolé ni plus insonorisé qu’une capote souple de qualité, comme on retrouve aujourd’hui sur la quasi-totalité des décapotables.
Ceci étant dit, le coupé-cabriolet C70 est loin d’être la pire exécution du genre. Il est d’ailleurs surprenant de voir la voiture pendant qu’on la décapote : les trois panneaux s’emboîtant les uns sur les autres, presque de façon chorégraphique. Mais au-delà du spectacle, la voiture cache sous une ligne totalement charmante un concept ingénieux qui permet, malgré l’importance du volume utilisé par le toit, d’obtenir quatre places assises et un volume de chargement raisonnable. Plus élégante que sportive, la ligne typiquement Volvo évoque bien que le confort et le côté pratique n’ont pas été négligés.
Et en se glissant à bord, on le constate au premier contact, à commencer par ces sièges divinement sculptés qui font honneur à la réputation du constructeur en la matière. La planche de bord n’a pour sa part rien de bien surprenant, pour quiconque aurait fait connaissance avec un produit Volvo au cours des cinq dernières années. On y retrouve une instrumentation classique et bien disposée, des commandes simples à utiliser ainsi que cette désormais célèbre console flottante, très belle mais pas nécessairement des plus pratiques. C’est qu’en fait, même si cette dernière nous donne droit à une bonne ergonomie, elle limite l’espace accordé aux compartiments de rangement.
T5 seulement
La C70 ne nous est offerte qu’avec le moteur cinq cylindres turbocompressé de 218 chevaux, utilisé dans une panoplie d’autres modèles Volvo. Vous ne pourrez donc pas opter pour un modèle 2.4i qui aurait pu être moins onéreux, pas plus que pour un modèle à moteur six cylindres. Le cinq cylindres turbo est heureusement un moteur agréable, tant pour sa sonorité que pour son couple généreux à bas régime. Néanmoins, le poids supplémentaire de la C70 par rapport à celui d’une S40 (doté du même moteur) se fait vite remarquer, les accélérations étant moins fougueuses et la consommation étant sensiblement plus élevée. Avec un modèle à boîte manuelle, prévoyez une moyenne approximative de 12 litres aux 100 kilomètres.
Souple, le moteur ne refuse jamais d’être malmené. La boîte manuelle est également agréable et bien étagée. Cependant, la C70 n’est pas une voiture avec laquelle on tente de jouer les Schumacher. Certes, la tenue de route est excellente, mais la voiture est handicapée par une direction peu communicative qui affiche en plus un important cercle de braquage. En accélération, un agaçant effet de couple se fait sentir, nous faisant du même coup remarquer que le débattement des amortisseurs est peut-être un peu trop important. Bien sûr, cela n’empêche pas la voiture d’être confortable et éminemment agréable lorsque décapotée, mais l’on s’adresse ici bien plus aux adeptes de boulevardières qu’aux sportifs.
Bref, on ne se procure pas la C70 pour le pur plaisir de conduire. Son toit rigide, qui sera sûrement l’élément décisionnel de plusieurs n’est à mon sens pas non plus sa plus grande qualité, quoiqu’il permet à la voiture de se différencier des A4, CLK et 9-3 concurrentes. En revanche, l’acheteur adepte de grand confort en quête d’une bonne expérience sensorielle sera séduit à coup sûr. Oh, et en terminant, si vous êtes du genre à vous laisser tenter par quelques options, le système avec haut-parleurs Dynaudio est sans doute la première à cocher…
Feu vert
Habitacle confortable
Très belle qualité de finition
Ligne élégante
Toit rigide bien conçu
Chaîne Dynaudio exceptionnelle
Feu rouge
Effet de couple agaçant
Agrément de conduite décevant
Nombreux craquements (toit rigide)
Rapport poids/puissance défavorable