Subaru Tribeca, juste ce qu'il fallait
Lorsque Subaru a dévoilé le Tribeca en 2005, plusieurs s’inquiétaient du fait que le public serait sans doute réservé face à cette grille de calandre un peu spéciale qui faisait immédiatement songer à une Alfa Romeo. S’il est vrai que cette présentation était originale, c’est surtout le manque de vigueur du moteur et une transmission automatique réticente qui a rendu les acheteurs hésitants. Cette fois, les décideurs de la compagnie ont posé les gestes qu’il fallait dans le but d’harmoniser la silhouette et donner un peu de pep au moteur.
En plus de nombreuses améliorations et révisions, les responsables de la mise en marché ont simplifié l’offre en proposant trois modèles : base, Limited et Premier. Les deux premiers sont des versions cinq places, tandis que la Premium est nécessairement un modèle sept places doté de banquettes en cuir, d’une troisième rangée de sièges, d’un système de navigation et de divertissement. Il faut également souligner que toutes les Tribeca vendues au Canada arrivent de série avec des phares à décharge à haute intensité (HID) alors qu’aucun modèle vendu aux É.-U. n’en est équipé.
Avant redessiné
La première chose qui saute aux yeux, c’est que la controversée grille de calandre a pris le bord pour être remplacée par une autre nettement plus traditionnelle. En fait, il est facile de la confondre avec celle du Chrysler Pacifica. Malgré ce bémol, le résultat est positif, car cette grille rectangulaire a pour effet d’élargir la silhouette et rapprocher l’apparence de cette Subaru à un celle d’un VUS. Les stylistes en ont profité pour redessiner les ailes, le capot avant et les feux. En harmonie avec ce design, les rétroviseurs extérieurs sont nettement plus grands. Mais s’ils rehaussent l’esthétique, ceux-ci assurent surtout une meilleure vision pour le conducteur. En se dirigeant vers l’arrière, la glace de custode est plus longue tandis que les feux arrière sont plus proéminents. Même si la Tribeca semblait avoir été dessinée pour passer pour un véhicule multisegment, elle se range cette fois dans le clan des VUS. Ce qui explique sans doute pourquoi le bouclier sous le hayon a été redessiné.
L’habitacle n’a nullement été modifié et c’est compréhensible puisque le tableau de bord a remporté plusieurs prix pour son design. C’est le statu quo. Par contre, les plastiques sont relativement durs pour un véhicule de cette catégorie. Différentes teintes de gris départagent les sections horizontales tandis qu’une bande en plastique de couleur titane traverse la planche de bord. Cet artifice ressemble trop à du plastique bon marché pour faire bonne impression. Toutefois, la finition est impeccable tout comme la qualité des matériaux des sièges et de la peinture extérieure.
Un six cylindres plus musclé
Personnellement, je n'avais aucun problème avec l’esthétique de la grille de calandre, toute contestée soit-elle. Par contre, la puissance du moteur me dérangeait beaucoup plus, tout comme les hésitations de la boîte automatique cinq rapports. En roulant seul au volant d’une Tribeca, les 245 chevaux du moteur six cylindres à plat paraissaient adéquats. Mais avec trois passagers et leurs bagages, la situation se détériorait... Quant à la boîte automatique, il fallait quasiment un sablier pour mesurer le temps des passages des rapports. OK ! J’exagère ! Mais ses hésitations étaient très perceptibles.
Heureusement pour la Tribeca, les ingénieurs de Subaru ont planché pour remédier à cette situation en augmentant le couple du moteur de 215 lb-pi à 247 lb-pi tandis que la puissance a été portée à 256 chevaux. C’est surtout l’augmentation du couple qui est l’amélioration la plus marquée car cela permet des accélérations plus franches. Autre bonne nouvelle, la boîte automatique a été reprogrammée afin d’éliminer ces hésitations entre les passages des rapports. Ces améliorations permettent de boucler le 0-100 km/h en 8,5 secondes et le 80-120 km/h en 7,2 secondes.. Je dois avouer avoir été impressionné par la première génération de la Tribeca lors de son lancement. Le véhicule proposait une silhouette originale, un habitable luxueux alors que la présence du rouage intégral de Subaru garantissait sa polyvalence. Enfin, la marque était réputée pour la fiabilité de ses produits.
Malheureusement, pour les raisons énoncées précédemment, les impressions de conduite étaient mitigées. Il est vrai que le nouveau moteur 3,6 litres est plus performant que le précédent, mais la grande nouvelle est qu’il travaille dorénavant en harmonie avec la boîte de vitesses. Les hésitations de jadis sont disparues. Par contre, en mode normal, le premier rapport demeure engagé fort longtemps, ce qui a pour effet d’augmenter le niveau sonore dans l’habitacle. En mode manumatique cependant, le passage des vitesses est rapide et sans à-coup. Le moteur pourrait profiter d’une vingtaine de chevaux supplémentaire, mais c’est nettement mieux qu’auparavant.
Sur la route, le véhicule est prévisible, neutre en virage et le roulis de caisse bien contrôlé. Quant à la direction, elle est quelque peu engourdie, mais de peu. Somme toute, c’est un véhicule possédant les qualités propres à Subaru, et les améliorations apportées à l’édition 2008 permettent de le rendre beaucoup plus intéressant.
Feu vert
Esthétique améliorée, traction intégrale efficace,
finition impeccable, moteur plus puissant,
boîte automatique améliorée
Feu rouge
places arrière moyennes, plastiques à revoir,
manque de feedback de la direction,
certaines versions coûteuses