Subaru Legacy/Outback, pour rompre le secret
Selon l’avis du président de Subaru Canada, M. Katsuhiro Yokoyama, la marque Subaru est l’un des secrets les mieux gardés de l’industrie automobile canadienne. Et le duo Legacy/Outback mérite donc d’être plus connu et par conséquent plus visible. Ce qui explique pourquoi l’édition 2008 de ces deux véhicules a été revue et corrigée afin d’améliorer la donne. Par la même occasion, la gamme de ces produits a été simplifiée et l’équipement de série bonifié, tandis que les prix de détail 2008 sont similaires à ceux de 2007. Avant d’analyser les changements, il faut souligner que les ingénieurs sont demeurés fidèles aux caractéristiques qui démarquent ces voitures, notamment un moteur à cylindres à plat, une transmission intégrale symétrique et une excellente fiabilité anticipée. Et comme le veut la tradition chez ce constructeur, le style est classique.
Les changements
Il y a quelques années, la silhouette d’une Subaru était presque à coup sûr baroque, ou tout au moins en désaccord avec les canons esthétiques de son époque. De nos jours, les voitures de ce constructeur proposent des lignes plus conservatrices qu’autre chose. Personne ne s’en plaindra, car les acheteurs de Subaru sont davantage intéressés par les qualités pratiques de ces produits que par leur silhouette. Cela n’a pas empêché de modifier l’extérieur de ces deux modèles alors que toute la partie avant a été redessinée. En fait, « redessiner » est un bien grand mot même si la grille de calandre, les phares de routes, les feux avant, les rétroviseurs extérieurs et les pare-chocs ont été modifiés. Malgré ces changements, l’allure générale ressemble de près aux versions 2007. Par contre, au premier coup d’œil, les deux sont rajeunies. Sachez aussi que la Legacy familiale est dorénavant une exclusivité canadienne puisque nos voisins du Sud ne peuvent choisir qu’entre la berline Legacy et l’Outback familiale.
Dans l’habitacle, le tableau de bord a été quelque peu révisé et le volant est tout nouveau : il est maintenant possible de le régler en hauteur et en profondeur. Mais sur la version 2,5 GT à boîte automatique, des commandes de passage de rapports y ont été ajoutées. Ce serait mal connaître les ingénieurs de ce constructeur de penser qu’ils auraient laissé les stylistes et les responsables du marketing modifier l’apparence de ces véhicules sans pour autant apporter d’améliorations à la mécanique ! En tout premier lieu, le moteur quatre cylindres à plat de 2,5 litres offre dorénavant une courbe du couple plus homogène en raison de plusieurs modifications au jeu de soupapes et au système d’échappement. Le moteur six cylindres 3,0 litres, lui aussi un moteur boxer, bénéficie également d’une répartition plus efficace du couple. Des changements au système de combustion du carburant et d’évacuation des gaz ont permis de réduire la consommation de carburant, car ce H6 est un peu plus gourmand que la moyenne. Enfin, certains éléments de la suspension ont été revus, mais il s’agit de détails.
Du solide !
La famille Legacy/Outback a été modifiée du tout au tout il y a maintenant trois ans et la plate-forme n’a pas pris une ride. Et pour ceux qui se demandent pourquoi nous évaluons ces deux modèles simultanément, c’est parce que les différences se limitent surtout à la garde au sol, le choix des pneus et la présentation extérieure. Mécaniquement, c’est similaire ou presque sauf que le moteur six cylindres est réservé à l’Outback. Les deux modèles peuvent être commandés avec le système SI-Drive qui permet de régler le rendement du moteur et de la transmission selon la performance recherchée. La plupart du temps, le système sera automatiquement placé en mode intelligent afin d’optimiser la consommation de carburant. Le réglage Sport permet d’accélérer plus rapidement tandis que la position Sport Sharp ne devrait être sélectionnée que pour s’énerver derrière le volant !
Lors de la présentation de ces nouveaux modèles, j’ai piloté une Legacy familiale dotée du moteur 2,5 litres Turbo, et le résultat est toujours impressionnant. Les changements d’ordre esthétique sont une affaire de goût, mais au chapitre de la conduite, ce modèle est homogène alors que ses 243chevaux permettent de tirer un meilleur parti de la très rigide plate-forme. Même si des améliorations ont été apportées, le moteur 2,5 litres atmosphérique est correct, mais il faut encore planifier ses dépassements à l’avance. Le tableau de bord comprend certains ajustements qui font plus moderne, notamment une commande multifonction de la radio. En fait de conduite, la tenue de route est saine et la plate-forme est apparue très solide sur mauvaise route.
L’Outback possède les mêmes qualités routières et son centre de gravité plus élevé ainsi que ses pneus plus gros n’affectent pas l’agrément de conduite. Le rouage intégral nous a permis de rouler plus rapidement qu’avec une traction sur les routes non pavées. Le moteur 3,0 litres assure des performances similaires à celle du quatre cylindres 2,5 litres turbo mais avec plus de douceur. Somme doute, ces deux Subaru ont connu des améliorations esthétiques et mécaniques qui permettent de raffiner encore davantage deux modèles déjà forts homogènes. Et même si l’Outback n’est pas un vrai 4X4, il est capable de se débrouiller quasiment partout.
Feu vert
Solidité éprouvée, plate-forme rigide,
équipement plus complet, rouage intégral efficace,
choix de moteurs
Feu rouge
Silhouette anonyme, moteur H6 toujours gourmand,
système SI-Drive moyennement pratique,
changements modestes