Smart Fortwo, joie de vivre
Malgré les nombreux problèmes financiers affectant le marché automobile et plus particulièrement les pertes monétaires engendrées par la division Smart, la petite Fortwo s’est tout de même refait une beauté cette année afin de stimuler des ventes un peu trop stagnantes aux goûts des actionnaires. Elle sera dorénavant un accessoire in pour ceux qui veulent faire un statement, car en plus de sauver la planète, les nouveaux propriétaires afficheront leur style, comme certains le font en portant des vêtements griffés.
En fait, la principale raison de cette refonte découle des exigences de nos voisins du Sud qui verront arriver prochainement sur leur marché la petite coqueluche européenne. Il fallait alors la présenter adéquatement pour ne pas offusquer les Américains. On a donc laissé tomber (pour l’instant), la motorisation diesel pour se concentrer sur une version à essence d’une cylindrée d’un litre, ce qui représente 0,2 litre de plus que celle de l’ancienne motorisation diesel. Outre ce changement majeur, peu de gens verront les différences entre le nouveau et l’ancien modèle. Les concepteurs ayant travaillé sur la nouvelle version nous avoueront d’ailleurs qu’ils ne voulaient surtout pas altérer l’image originale de la microvoiture, celle qui est facilement identifiable partout où elle passe.
Mon cher Watson
L’œil perspicace remarquera cependant les nombreux changements apportés à la voiture. Tout d’abord, afin de permettre aux corpulents Américains de s’y sentir à l’aise, mais surtout de rencontrer les spécifications légales de sécurité américaines, les dimensions extérieures et intérieures de la Fortwo ont été augmentées. En longueur, la voiture gagne donc 195 mm (chaque millimètre est calculé !) qui sont répartis judicieusement entre les trois sections de la voiture. Vue de profil, la section avant gagne 72 mm, l’empattement affiche 55 mm de plus et la partie arrière du coffre propose 68 mm supplémentaires. Malgré l’augmentation des dimensions du coffre, il faut tout de même encore voyager léger. Le dossier des sièges est maintenant réglable vers l’arrière et se penche vers l’avant pour faciliter l’accès au coffre. Le tableau de bord a également bénéficié d’une refonte majeure et arbore un style plus sobre et classique. Sa présentation est fort bien réussie et les commandes sont disposées de façon plus ergonomique. La Fortwo dispose de nouvelles poignées de porte disposées horizontalement. On notera aussi la présence d’un capot amovible pour avoir accès aux quelques modules s’y logeant et donnant accès au réservoir de lave-glace. Smart a également corrigé une lacune importante en dotant la voiture d’un toit rétractable complètement automatisé. Il ne sera donc plus nécessaire de débarquer afin de terminer manuellement l’ouverture du toit.
Olé !
L’autre point majeur ayant subi une attention toute particulière est sans aucun doute la transmission. Autrefois critiquée pour sa lenteur à changer les vitesses, elle est aujourd’hui… encore critiquée pour la même chose ! Avouons cependant qu’il y a une nette amélioration et que le temps de passage des rapports est meilleur. Toutefois, s’étant fié aux informations préliminaires rapportées par les ingénieurs, on s’attendait à une amélioration beaucoup plus notable. Lors du lancement du nouveau modèle, nous avons testé la voiture dans différentes situations. Aucune surprise du côté de la suspension qui est encore aussi rigide. On a également constaté que le vent latéral affecte toujours la voiture mais que sur l’autoroute, la Fortwo se débrouille admirablement bien en tenant la route de façon surprenante. Sa nouvelle vitesse de pointe (145 km/h) est atteinte avec facilité et la conserver ne tient pas de la folie, car les ingénieurs ont réussi à bien doser l’ensemble de la mécanique. Les voies avant et arrière élargies jumelées à un plus grand empattement et un centre de gravité abaissé permettent d’atteindre un niveau de stabilité étonnant pour une si petite voiture. On s’est également attardé à limiter les bruits de vent et insonoriser adéquatement le compartiment moteur. L’ensemble est à ce point bien ficelé que l’on se surprend quelques fois à piloter la Smart comme un kart de course. C’est toutefois en ville que la Fortwo démontre tout son potentiel. Inutile de mentionner qu’elle se faufile fort bien dans la circulation et qu’elle se gare pratiquement n’importe où. Avec de telles dimensions, tout endroit devient accessible ! Il faut alors faire attention où l’on circule, car les policiers n’aiment guère voir une voiture sur le trottoir, ni dans un parc !
Il serait ridicule d’affirmer que la voiture impose le respect et qu’elle inspire la sécurité. Bien qu’elle ait passé avec succès tous les tests de collision, plusieurs conducteurs avoueront avoir une certaine crainte à la conduire. Et même avec quatre roues, deux portes et un volant, il est impensable de la comparer à d’autres sous-compactes. La Fortwo restera toujours une voiture marginale, originale mais agréable à conduire.
Feu vert
Moteurs plus puissants, transmission améliorée,
espace intérieur plus généreux, présentation agréable,
maniabilité ahurissante
Feu rouge
Consommation à la hausse, suspension ferme,
sensible aux vents latéraux, reprises décevantes,
entretien onéreux