Mitsubishi Galant, éclipsée
L’arrivée de la très attendue et superbe Lancer fera assurément ombrage à la Galant. Il faut cependant dire que les ventes de la Galant n’ont jamais été très reluisantes et que l’allure du véhicule, la réputation de la marque Mitsubishi et les difficultés financières récentes du constructeur sont également des éléments qui ont repoussé les acheteurs par le passé. Pourtant, la Galant est une voiture très bien conçue et qui a été pendant longtemps un des véhicules les mieux cotés au monde. Malheureusement, le marché concurrentiel du Québec fait en sorte que la Galant y trouve difficilement sa place.
Face aux modèles bien campés que sont la Accord, la Camry, la Mazda 6 et la Sonata, pour ne citer que les gros joueurs de la catégorie, la Galant ne fait tout simplement pas le poids. La réputation et la fiabilité des concurrents se situent à un niveau beaucoup plus élevé dans la perception générale qu’en a la population. Mauvaise publicité, mauvaise stratégie marketing ou trop marginale dans son concept, reste que Mitsubishi offre un véhicule très bien conçu mais très peu connu.
Gamme logique
Si l’idée de vous acheter une Galant est bien arrêtée, il vous faudra ensuite choisir parmi les différents modèles. Une version à moteur quatre cylindres, la ES, une version V6, la LS et le modèle Ralliart pour assouvir son côté Rapides et dangereux. En offrant une version à moteur quatre cylindres on s’assure de combler les acheteurs voulant économiser l’essence. Pour un peu plus de puissance et de commodités, la version à six cylindres s’avère le choix juste alors que celui qui désire davantage s’afficher pourra opter pour le modèle Ralliart. Ce dernier cache un moteur V6 plus puissant et possède une suspension abaissée, des pneus de 18 pouces à profil bas, un ensemble de jupes extérieures, un intérieur en cuir, un système audio très performant ainsi que plusieurs autres détails exclusifs au modèle. On regrette cependant l’allure extérieure qui manque nettement de panache et qui ne fait pas le poids devant la Lancer GTS.
Notre voiture d’essai, la Ralliart, s’avère toutefois la plus attirante de la gamme et devrait être, selon nous, ce que le modèle de base propose. Malgré qu’elle soit la plus intéressante, la voiture affiche de nombreux irritants, à commencer par la suspension un peu trop rigide qui nous fait sursauter au moindre défaut de la route... En contrepartie, cette suspension a été vraisemblablement calibrée plus rigidement afin de favoriser une tenue de route solide et un roulis minime en virage et à ce point, c’est très bien réussi. On notera également un certain effet de couple (assez prononcé) au moment où la transmission rétrograde suite à une forte accélération. La voiture a alors tendance à tirer de gauche à droite et la surprise est telle qu’on relâche immédiatement l’accélérateur. Bien dosées, les accélérations sont toutefois vives et franches, ne laissant aucunement sur son appétit. Quant à la direction, elle aurait pu être un peu plus précise compte tenu de la vocation sportive de la Ralliart. On semble avoir privilégié la mollesse typiquement rencontrée sur les anciens modèles américains. Dommage, car certains concurrents offrent une direction beaucoup plus sportive ! En revanche, la transmission effectue un bon travail et la version semi-automatique de notre Ralliart nous a agréablement surpris. Il ne s’agit évidemment pas de la plus rapide et de la mieux synchronisée sur le marché, mais elle s’avère un bon compromis entre une version manuelle et une transmission automatique.
Demi rétro?
Bien qu’on ait voulu insuffler une apparence sportive à l’extérieur avec des ajouts aérodynamiques et une couleur orange brûlée, l’aménagement intérieur vient un peu ternir l’ensemble. Hormis les sièges en cuir, la présentation n’impressionne guère. Le design rappelle celui des voitures des années 90 alors que l’emplacement de l’écran du système de navigation laisse croire qu’on a pensé à l’intégrer au tableau de bord à la dernière minute. Heureusement, le confort des sièges, les appliques en aluminium brossé et les cadrans blancs viendront un peu estomper le manque d’originalité de la Galant. Notons, à l’opposé, la très bonne insonorisation de l’habitacle et la douceur de roulement sur chaussées fraîchement pavées.
C’est cependant sur la route qu’on s’aperçoit de la conception un peu désuète de la Galant. Tout d’abord, un rayon de braquage énorme qui ne facilite guère les manœuvres de stationnement. Également un appuie-tête placé beaucoup trop loin à l’arrière qui ne permet pas de s’installer confortablement lors de longs trajets. On remarquera aussi que les sièges arrière de la Galant ne s’abaissent pas pour permettre d’agrandir l’aire de chargement. À sa défense toutefois, bon nombre de concurrents offrent le même principe de la banquette arrière fixe. Seule une trappe au milieu de la banquette arrière permet le transport de longs éléments. Quelques points mériteraient une attention particulière notamment le coffre qui ne présente aucune finition et dont les éléments d’insonorisation sont absents. Même constat pour les portières qui ferment sèchement avec un bruit de tôle qui ne rassure guère quant à la solidité au moment d’un impact...
Avec une garantie solide et une fiabilité mécanique éprouvée, la Galant représente un très bon achat pour quiconque désire une voiture agréable à conduire en toutes circonstances. Cependant, avec le choix de modèles présenté, il ne faut pas vous laisser tenter par un modèle qui ne conviendra pas à vos besoins. En version de base, la Galant propose peu, mais assure une utilisation générale correcte alors que les versions plus onéreuses semblent plus attrayantes mais n’offrent pas nécessairement beaucoup plus.
Feu vert
Sièges avant confortables,
espace arrière généreux, garantie rassurante,
look Ralliart intéressant, mécanique éprouvée
Feu rouge
Suspension trop ferme (Ralliart), design intérieur vieillot,
coffre mal insonorisé, rayon de braquage trop grand,
direction trop assistée