Lexus IS250/250 AWD/300, le rêve inachevé
Il nous est tous arrivé de se faire réveiller alors que notre cerveau nous jouait un très beau rêve… On a beau essayer de se rendormir mais rien n’y fait. L’impression d’inachevé convient parfaitement à la Lexus IS qui tente de séduire les cœurs passionnés. Au-delà des promesses et des lignes qui permettent les rêves les plus fantasques, que reste-t-il ? Beaucoup de positif, mais le quotidien reprend vite ses droits...
Mentionnons tout d’abord que la génération actuelle de la IS (la deuxième) est sur le marché depuis déjà trois ans sans grands changements. La première génération tirait à bout portant sur la sportive série 3 de BMW. Mais puisque, telle une écolière frustrée, elle tirait des bouts d’efface et des trombones, la marque allemande n’e s’est pas trop inquiétée. Lexus ne présente plus sa sportive comme une anti-BMW. Et c’est tant mieux puisque la IS peut vivre sa vie, les complexes en moins ! La IS est, sans contredit, la plus sportive des Lexus. Ses lignes sont tendues là où il le faut et relevées aux bons endroits. Elles font preuve de plus d’équilibre que dans les modèles de la série GS, par exemple. Sans se démarquer de façon criarde, cette carrosserie reflète le bon goût des dessinateurs de Lexus tout en respectant les spécificités de la marque.
On a attribué deux moteurs à la IS. Le premier, un V6 de 2,5 litres développe 204 chevaux et 185 livres-pied de couple. Il est associé à la IS250 et à la IS250 AWD, cette dernière possédant le rouage intégral. Si les données techniques ci-haut mentionnées semblent anémiques, il n’en est pourtant rien, surtout en version propulsion. La relative légèreté de l’ensemble en fait une voiture agréable à piloter, particulièrement avec la transmission manuelle à six rapports. L’automatique ne s’est jamais montrée des plus enthousiastes, et ce, sur plusieurs IS testées. La version intégrale n’ajoute que 56 kilos mais paraît beaucoup plus lourde. Les accélérations entre 0 et 100 km/h sont handicapées d’environ une seconde. Par contre, l’AWD apporte un élément de sécurité non négligeable dans notre climat. Ce rouage ne s’accommode que de la transmission automatique.
3,5 à la rescousse
L’autre moteur propose une écurie des plus dynamiques. En effet, le V6 de 3,5 litres abandonne ses 306 chevaux à qui veut bien les exploiter. Dire que les accélérations et reprises sont exaltantes tient de l’euphémisme! Quelques tests d’accélérations par temps froid (-10 degrés Celcius) ont montré une moyenne de 6,8 secondes tandis que le 80-120 était expédié en 4,6 secondes. De plus, malgré le froid et nos tests, nous avons obtenu une moyenne de 10,8 litres aux cent kilomètres ! Bravo !
Au chapitre du comportement routier, les différentes IS se comportent avec dignité. Le châssis est fort rigide et les suspensions, toujours un peu sèches, surtout en version 350, exécutent un excellent boulot. Au niveau des paramètres électroniques de sécurité active, cependant, la IS perd des plumes. Le contrôle de traction, par exemple, entre en action beaucoup trop rapidement avec, en plus, un bip plus stressant que sécuritaire. Le système de stabilité latérale, lui, intervient avec une diligence et une autorité jamais vue depuis les Frères Maristes. Il est possible de débrancher le contrôle de traction mais, à ce moment, il devient impératif d’y aller mollo sur l’accélérateur, surtout avec une IS350 sur une chaussée glacée, même chaussée de bons pneus à neige. Je me suis enlisé dans deux centimètres de slotch en voulant quitter un espace de stationnement dans une rue en montée. Si le contrôle de traction était opérant, le moteur coupait, carrément. Si j’enlevais ledit contrôle de traction, les pneus patinaient au moindre coup d’accélérateur. Après quelques mots choisis dans le petit catéchisme et l’aide d’un passant qui se réjouissait de dépanner un « riche » dans sa Lexus, j’ai réussi à quitter l’endroit maudit.
Coincée
Si la IS ne semble pas faite pour le côté nordique de notre climat, il en va tout autrement l’été. La IS350, surtout, avec la belle sonorité de son V6, incite au péché routier. Cependant, la IS cherche un peu son public, coincée entre une Mercedes-Benz Classe C plus confortable et des Audi A4 et, surtout, BMW série 3 définitivement plus acérées.
Comme sur toute Lexus qui se respecte, la qualité de la finition et des matériaux, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur est irréprochable. La liste de l’équipement standard est assez longue, mais comment expliquer que les versions IS250 et IS250 AWD n’aient même pas droit à des sièges avant chauffants (au demeurant très confortables), alors que la IS350 propose, de série, des sièges en cuir chauffants… et ventilés ? Si l’espace habitable se révèle une belle surprise, les occupants des places arrière risquent de ne pas approuver… Principalement les plus grands qui auront le coco à fleur de plafond. Le dossier des sièges arrière ne s’abaisse pas pour agrandir le coffre. On retrouve seulement une trappe à skis ou à 2x4 si vous êtes bricoleur. Le seuil du coffre est un peu trop élevé et l’ouverture se fait toute petite, une triste manie qui semble vouloir se répandre dans l’industrie automobile.
La Lexus IS, malgré quelques imperfections qui, espérons-le, seront un jour corrigées, a tous les attributs pour faire une belle carrière. Mais elle doit encore s’incliner devant les allemandes. Ces dernières, par contre, ne lui arrivent pas à la cheville au chapitre de la fiabilité !
Feu vert
Lignes joliment réussies, moteur V6 performant,
fiabilité attachante, comportement routier sain,
qualité de fabrication indéniable
Feu rouge
Moteur 2,5 manque de tonus, boîte automatique lente,
contrôles de sécurité active trop intrusifs, coffre peu logeable,
suspensions un peu sèches