Honda FIT, bon sens ne saurait mentir
Même si la Honda Fit est toute nouvelle en Amérique, elle a déjà un bon bout de carrière derrière le pare-choc en Europe et au Japon. Appelée Jazz partout ailleurs dans le monde, la Fit est commercialisée depuis 2002. C’est donc dire qu’elle traîne sa bouille depuis six ans sans changements majeurs. C’est ce qui arrive quand une voiture est bien née ! Place à cette digne concurrente des Nissan Versa, Kia Rio5, Toyota Yaris et autres hatchbacks aux dimensions intérieures surprenantes.
La décision de Honda d’importer une sous-compacte se comprend facilement quand on regarde la Civic, autrefois minuscule mais qui a pris du galon et du poids au fil des années. Et le prix a suivi ! La Fit vient donc combler une lacune dans la gamme Honda. Cette petite voiture n’est proposée qu’en version hatchback cinq portes. À la base, on retrouve la DX, puis la LX et, enfin la Sport. Peu importe le modèle, un seul moteur loge sous le capot. Il s’agit d’un quatre cylindres de 1,5 litre développant 109 chevaux et 105 livres-pied de couple. Ce moteur n’a rien de l’éclair mais il assure des performances très correctes bien qu’il soit bruyant en accélération. Sa principale qualité demeure sa frugalité. Lors de notre période d’essai d’une version manuelle où nous avons souvent conduit avec quatre ou cinq adultes à bord dans des régions montagneuses, nous avons obtenu une moyenne de 8,6 litres aux cent kilomètres. Bien entendu, si la bagnole est chargée comme une mule, les accélérations sont moins… accélérées !
Trois transmissions, quinze rapports
Pour une voiture de cette catégorie, il est plutôt rare de retrouver un choix de trois transmissions. Toutes les versions proposent, de base, une manuelle à cinq rapports dont l’embrayage est fidèle à celui des autres produits Honda, c'est-à-dire mou. L’étagement s’avère par contre réussi même si un sixième rapport serait bienvenu à des vitesses d’autoroute. Le consommateur peut opter pour une automatique à cinq rapports, une première pour une sous-compacte. Même si le passage des rapports inférieurs est quelquefois saccadé, on ne peut pas reprocher grand-chose à cette transmission. La version Sport propose, en option, la même transmission mais agrémentée de palettes derrière le volant, question de rehausser le côté sportif. Mais on se lasse rapidement de jouer les pilotes de F1, surtout que la mécanique est loin d’être excitante !
Tout le monde s’entend pour dire qu’on n’achète pas une Fit pour ses qualités sportives. Malgré tout, cette petite Honda se débrouille très bien. À un châssis très rigide, les ingénieurs de Honda ont greffé des suspensions confortables. Bien que celle placée à l’arrière soit à essieu rigide, la tenue de route fait preuve de vivacité même si le sous-virage est présent. La caisse ne penche pas indûment et la direction se révèle précise. Les pneus de 15" de la version Sport ajoutent au plaisir de conduire tout en améliorant le confort. Notons, enfin, que le rayon de braquage est très court, un avantage indéniable en conduite urbaine. Au chapitre de la sécurité active (avant une collision), Honda propose les freins ABS, peu importe la version, mais l’antipatinage déclare forfait… peu importe la version. La sécurité passive (pendant et après un impact), fait appel à des coussins gonflables frontaux et latéraux ainsi que des rideaux latéraux, et ce, de série.
Habitacle ingénieux
Si on opte pour une Honda Fit, c’est principalement pour les qualités de son habitacle. Les sièges avant sont confortables, la visibilité sans reproches et le tableau de bord ergonomique et bien fini. Plusieurs personnes ont mentionné de l’absence d’appuie-bras, mais l’auteur de ces lignes s’est surtout offusqué de l’absence d’une jauge de température du moteur et de la sonorité très ordinaire de la chaîne audio… de la version LX qui comprend quatre haut-parleurs. Imaginez-vous que la version de base n’en offre que deux !
Mais attardons-nous davantage à la banquette arrière, trop dure pour des fesses et des dos normaux. Et je ne parle pas ici de la place centrale, à classer dans la catégorie velours de brique ! Le dégagement pour la tête ou les jambes est surprenant, mais il faut déplorer le fait que les vitres latérales ne s’abaissent qu’aux trois quarts. Je sais, ce n’est pas très important. Mais parlez-en aux propriétaires des versions de base qui ne sont pas dotées du climatiseur ! La Fit fait beaucoup parler d’elle grâce à son « Magic Seat » offert de série sur toutes les versions. En fait, la banquette arrière est modulable. On peut baisser les dossiers de façon 60/40 comme sur la plupart des voitures mais on peut aussi relever l’assise pour dégager un espace de rangement beaucoup plus haut. Il y a aussi la possibilité de former un lit de fortune en enlevant l’appuie-tête des sièges avant et en inclinant le dossier. Le fait que les ingénieurs aient réussi à loger le réservoir d’essence sous les sièges avant dégage beaucoup d’espace dans la partie arrière. Lorsque tous les sièges sont dans une position normale, le coffre peut loger 603 litres et quand les dossiers des places arrière sont baissés, cet espace augmente à 1186 litres. À noter que le cache-bagages n’est proposé qu’en option. Une option de près de 250,00 $...
La Honda Fit est taillée sur mesure pour le marché européen et québécois. Son prix et ses dimensions la placent en compétition directe avec la populaire Versa de Nissan. La version de base, si elle n’affiche pas un gros prix d’achat, se montre plutôt chétive du côté de l’équipement. Il faut alors environ 2 500 $ supplémentaires pour avoir droit, par exemple, à quatre haut-parleurs, aux serrures et aux rétroviseurs électriques ainsi qu’à la climatisation. Quant à la version Sport, elle se détaille près de 20 000 $, ce qui devient une aubaine plus dispendieuse !
Feu vert
Habitacle polyvalent, moteur frugal, mécanique fiable,
comportement routier honnête,
transmission automatique réussie
feu rouge
Version Sport dispendieuse, insonorisation déficiente,
phares peu puissants, banquette arrière dure,
piètres pneus de base