Buick Regal 2010, un changement de style radical
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L’essai de la Buick Regal n’était pas l’une de mes priorités. Les traditionnelles voitures de papis sont loin de mes idéaux en ce qui a trait aux plaisirs de rouler. J’apprécie immensément plus le style de conduite que me procurent des voitures comme l’Acura TSX ou la Lexus IS. Cependant, dès les premiers kilomètres au volant de la nouvelle Regal, je dois avouer que j’ai été agréablement surpris et même étonné.
Nouveauté nouvelle?
Si vous avez consulté les différents médias automobiles ces derniers mois, vous aurez surement constaté la quantité incroyable d’articles traitant du renouveau de la General Motors. En effet, la plus importante compagnie automobile au monde (en tout cas elle l’a déjà été…) a changé de cap et s’est décidé à offrir des produits répondant aux besoins des consommateurs. Mais ce n’est pas en les créant (processus beaucoup trop long!) mais bien en les important des autres filiales que les objectifs ont pu être atteints. Dans le cas de la nouvelle Regal, on s’est donc largement basé sur l’Opel Insigna, la voiture de l’année en Europe.
Belle ligne
Évidemment, la signature visuelle de Buick s’est donc considérablement améliorée. Le design plutôt traditionnel des anciennes Buick de l’époque (LeSabre, Century, Park Avenue et ancienne Regal) fait maintenant place à des lignes fluides, galbées et savamment étudiée. Les porte-à-faux ont été raccourcis et les ailes se sont légèrement évasées vers l’extérieur. Le capot est plongeant alors que la partie arrière présente un coffre plus élevé, ce qui oblige une lunette résolument plus inclinée et plus étroite. La ceinture de caisse étant également plus haute, il a fallu diminuer la surface vitrée en hauteur. Autre signe des temps, les pneus ne sont plus aussi « moelleux » qu’auparavant puisque la Regal est maintenant chaussée de jantes de 18 ou de 19 pouces, selon le modèle choisi. Mais bref, seul le nom de Regal rappelle le passé puisqu’en pratique, c’est une toute nouvelle voiture qui porte dorénavant ce nom.
On ne peut également pas comparer l’intérieur de la nouvelle Regal avec ce que l’ancien modèle offrait. Rien n’a été repris, tout est nouveau. La présentation est jeune et dynamique avec des matériaux qui s’apparentent plus à ceux que l’on retrouve dans les berlines japonaises ou allemandes. On a donc laissé tomber le tape-à-l’œil. Toutes les textures et les reliefs se marient admirablement bien entre eux et le résultat est agréable. Seul le plastique noir mat de la console centrale agace, quoique l’on s’y habitue. La finition est d’ailleurs excellente et la présentation très réussie.
Plus concis
Une fois assis derrière le volant, on oubli totalement que c’est une Buick que l’on conduit. La voiture laisse facilement paraître ses origines européennes. Est-ce une bonne chose? Ne devrait-on pas plutôt y respirer l’ADN américain? Mais bon, outre ce détail, la voiture est complètement dans le coup pour concurrencer les berlines européennes et asiatiques présentement sur le marché. On prend donc place dans des sièges très confortables et qui enveloppent adéquatement le conducteur. On retrouve même de bons soutiens latéraux, concept pratiquement inexistant sur les sièges des Buick des anciennes générations. La prise du volant est excellente avec un large boudin qui insuffle un agréable sentiment de sportivité à la voiture, autre concept inconnu des Buick du temps.
Ergonomie européenne
Comme la Regal reprend le style européen dans son intégralité, on constate que la plupart, si ce n’est la totalité, des commandes sont de petites dimensions. Pas tellement pratique lorsque l’on conduit avec des grosses mitaines faites de laine de mouton! De plus, la poignée intérieure de la portière n’offre pas une bien grande prise pour la main et les commandes des glaces électriques qui y sont logées nécessitent une légère contorsion du bras pour les accéder. Néanmoins, la disposition des autres commandes et leur facilité d’utilisation rendent compte d’une bonne ergonomie. Ah non! C’est vrai, la commande pour verrouiller les portières se trouve eh haut de la console centrale. Quelle drôle d’idée puisqu’une fois à l’extérieur de la voiture, il faut s’y replonger pour atteindre le bouton (je sais, il y a la télécommande!). Mis à part la forme de l’accoudoir central, tout est bien disposé. Ah oui, j’allais oublier le frein de stationnement électrique qui est activé par un bouton situé entre les sièges avant. Donc parfaitement bien placé pour qu’un enfant de 10 ans l’active en pleine circulation… Surveillez vos enfants!
Très confortable
Avec le nouveau style que véhiculent les récents modèles de Buick, on peut désormais faire un essai routier un peu plus complet. Et surprise, le terme « comportement sportif » fait désormais partie du jargon littéraire lorsqu’il est question de qualifier les prestations de cette Buick. Évidemment, les origines de la voiture y sont pour beaucoup mais lorsque les gens entendent « Buick » et « sportif » dans une même phrase, ils ne peuvent s’empêcher de demander une confirmation. Ce qui a toujours caractérisé les Buick reste cependant, c’est-à-dire une tenue de route très confortable et extrêmement silencieuse. Le niveau d’insonorisation est excellent et les bruits de vent sont totalement inexistants. À vitesse d’autoroute, le compte-tours se tient à un niveau très bas, ce qui se traduit par une motorisation très discrète. Il est donc facilement possible de tenir une conversation à voix basse entre les occupants des places avant et ceux prenant place à l’arrière.
Et dynamique en plus
Sans trop s’attarder sur le comportement sportif de la voiture, disons seulement qu’il est maintenant possible de conduire dynamiquement une Buick. Le modèle à motorisation turbo est d’ailleurs bien nanti pour offrir des prestations résolument sportives. Les suspensions sont assez fermes pour offrir une bonne tenue de route et contrôlent admirablement bien le roulis et le tangage en situation de freinage. La présence de pneus de 18 pouces aide à cette belle tenue de route, imaginez ce que font les pneus de 19 pouces du modèle turbo! La direction est précise et juste assez assistée, ce qui permet d’obtenir un comportement dynamique et non aseptisé. Seule la suspension arrière semble un peu molle lorsque des occupants prennent place à l’arrière. La chaussée nous donne quelques fois l’impression que l’arrière de la voiture rebondit un peu trop.
La motorisation qui équipe le modèle de base CXL n’offre que 182 chevaux mais s’avèrent bien suffisants dans la plupart des cas. En livrée turbo, les 38 chevaux additionnels permettent plus de dynamisme mais c'est surtout le couple de 258 lb/pi qui vitamine la Regal. Dans les deux cas, la transmission à 6 rapports se veut efficace et discrète. La consommation du 4 cylindres de base s’est située à près de 11 l/100 km au combiné. Sur autoroute, elle se chiffre à tout près de 7,1 litres / 100 km, ce qui s’avère de très bonnes cotes pour une voiture de ce gabarit.
Les traditionnels adeptes de la marque seront probablement déçus du changement de cap des produits offerts chez Buick. Ils découvriront toutefois un véhicule très bien conçu. Et comme la société change, il fallait bien innover et faire baisser la moyenne d’âge des acheteurs de cette marque. Le produit offert permettra sans aucun doute de rencontrer ces objectifs. La Regal peut maintenant concurrencer la plupart des berlines de sa catégorie sans gêne. Reste à savoir si la clientèle se pointera.