Audi A6/S6, parce que le plaisir, c'est l'fun !
Dans cette ère d’économie d’essence et de respect de l’environnement, les voitures les moindrement sportives ou luxueuses sont à l’index. Mais il restera toujours des gens pour qui la conduite d’une automobile relève plus de l’émotion que du transport. C’est pour eux que des marques comme Audi, BMW, Mercedes-Benz et même Cadillac existent. Et il doit y avoir beaucoup d’émotions chez les consommateurs puisque les voitures de luxe se vendent comme des billets pour un spectacle de Genesis!
Audi compte sur plusieurs voitures luxueuses. Parmi celles-ci, on retrouve la très réussie et exclusive Audi A6. Et comme si ce n’était pas assez, il fallait que le constructeur allemand en remette avec une version encore plus réussie et exclusive, la S6. Cette dernière bénéficie d’un V10 (rien de moins) de 5,2 litres développant la bagatelle de 435 chevaux et 398 livres-pied de couple. Ce qui est suffisant pour emmener cette masse de plus de 2 000 kilos de 0 à 100 km/h en 6,0 secondes à peine. Et il faut moins de quatre secondes pour passer de 80 à 120 km/h… Le tout de façon très coulée puisque la voiture n’est pas aussi pointue qu’une Audi RS4, par exemple. Le luxe et la performance dans une robe des plus discrètes. Pour les initiés qui savent reconnaître une voiture d’exception et qui ont les quelque 105 000 $ requis à son achat, la S6 ne peut décevoir. Dommage qu’elle ne soit livrable qu’en version berline.
Et les A6 « ordinaires » ?
Outre la S6, la gamme A6 se décline en versions berline et familiale, appelée, allez savoir pourquoi, Avant. Deux moteurs leur sont dévolus. On retrouve tout d’abord un V6 de 3,2 litres de 255 chevaux, proposé pour les deux modèles et un V8 de 4,2 litres qui développe 350 chevaux et qui est offert dans la berline uniquement. Ce qui est un peu bizarre puisqu’une familiale est censée transporter des charges plus lourdes qu’une berline. ATK, comme disent les jeunes clavardeurs. Ces deux pièces d’orfèvre sont associées à une transmission automatique Tiptronic à six rapports. Autant la berline que la familiale sont munies du célèbre et très performant rouage intégral Quattro.
Même si les performances du V8 s’avèrent extrêmement relevées et que sa consommation n’est pas si exagérée qu’on pourrait le croire (avec un pied droit qui n’est pas connecté directement sur l’ouïe, car la sonorité de ce V8 a une incidence directe sur la consommation…), le V6 se tire malgré tout très bien d’affaire. Marié à la boîte automatique Tiptronic, ce moteur ne manque jamais de souffle. Cette transmission possède d’ailleurs un mode Sport qui n’est pas de la frime. Si le moteur tourne à peine à 1 950 tours/minute à cent kilomètres-heure, il se place en mode « envoye clenche » dès qu’on place le levier de vitesse sur le mode Sport. Le régime augmente aussitôt à 2 400 tours/minute ! Lors de décélérations, le niveau de compression est aussi plus affirmé. Ce mode Sport s’avère très agréable à utiliser grâce aux palettes qui tournent avec le volant.
Un excellent moteur et une transmission à l’avenant ne seraient rien si le reste ne suivait pas. La A6 possède un châssis d’une solidité confirmée auquel on a attaché des suspensions un brin sèches mais superbement équilibrées. Cette voiture, située entre la A4 et la A8 affiche un comportement sous-vireur (l’avant cherche à continuer tout droit) mais n’allez pas croire que ce soit dramatique ! Le système Quattro aide les pneus (des Pirelli Sotto Zero d’hiver dans le cas de notre voiture d’essai) à toujours conserver le contact avec le bitume. Un bref galop à des vitesses pouvant épuiser un radar sur une route passablement dégradée nous a prouvé que la stabilité n’était rien de moins que fantastique.
Bonjour. On vous écoute…
Audi est depuis longtemps reconnu pour la qualité d’assemblage des habitacles de ses voitures. La A6 ne fait pas exception et, pour trouver des défauts, il faudrait être animateur dans une station de radio… Par contre, la couleur caramel des sièges ne cadrait pas tellement avec le gris de la carrosserie et l’anthracite de l’habitacle. Lesdits sièges s’avèrent très confortables, de même que ceux situés à l’arrière. Seule la personne assise au centre aux prises avec un tunnel d’arbre de transmission imposant et un dossier très dur fera la baboune...
Le coffre montre de bonnes dimensions même si l’ouverture est passablement petite. Bien entendu, la familiale n’affiche pas ce problème. Le hayon de cette dernière n’ouvre pas très haut mais l’espace de chargement est fonctionnel. De plus, plusieurs personnes trouvent que cette familiale possède un charme fou. Le très beau tableau de bord, à l’ergonomie étudiée, s’illumine de rouge la nuit venue. La console centrale présente un gros bouton, appelé MMI (Multi Media Interface). Peu importe votre niveau de tolérance aux caprices de la technologie, l’animateur de radio en vous ressortira à un moment ou à un autre…
La Audi A6 vient jouer dans les plates-bandes de la Mercedes-Benz Classe E et de la BMW Série 5. Elle ne propose pas de moteur diesel comme la première et il lui manque encore un zest de sportivité pour prétendre attaquer la seconde. Mais en fait d’équilibre général, la A6 est dure à battre d’autant plus que ses prix sont, comme on dit au Québec, « dedans » même s’ils débutent à presque 65 000 $. Le V8 4,2 litres coûte à peu près 7 000 $ supplémentaires et, à moins de conditions particulières, il n’est pas vraiment nécessaire. Quant à la S6, même si elle se détaille au-delà des 100 000 dollars, nous croyons qu’elle vaut chaque sou qu’elle commande.
Feu vert
Version S6 coup de coeur, comportement routier de haut niveau,
qualité de finition irréprochable, performances relevées,
châssis hyper rigide
Feu rouge
Moteur V8 plus ou moins utile, suspensions un peu sèches,
système MMI trop complexe, portières lourdes,
coûts d'entretien démoniaques