Musée J. Armand Bombardier: L'automobile sur la neige

Aujourd’hui, tous les « vieux » le confirment, on n’a plus les hivers qu’on avait! Avec le passage du temps et la fascination de l’Humain pour le grandiose, les tempêtes de neige d’antan sont devenues des cataclysmes, les froids faisaient tellement descendre le mercure qu’il fallait le ramasser au sol et la débrouillardise de certaines personnes pour dompter les éléments est encore inégalée.

Si on peut mettre en doute les deux premiers éléments (quoique, oui, les hivers d’autrefois étaient, généralement, plus durs que ceux d’aujourd’hui), on ne peut qu’être d’accord avec le dernier. L’Homme a inventé les mitaines, le patin, le ski, la pelle, la souffleuse à neige (Sicard) et, bien sûr, la motoneige. Et la motoneige, c’est l’affaire de Joseph-Armand Bombardier, né à Valcourt en 1907. Valcourt, pour vous situer, est à six kilomètres de Racine et à 9 de Lawrenceville… Et c’est sans aucun doute dans cette région située à l’ouest de Sherbrooke, en Estrie donc, que la neige a été inventée. Il y en a tellement!

Des horloges pour débuter

Bombardier nait durant l’éclosion de l’automobile dans une région isolée durement touchée par des hivers infernaux et bien avant une loi du gouvernement obligeant les municipalités à effectuer le déneigement de leurs routes à la fin des années 1940. Possédant le don de la mécanique, le jeune Bombardier se sert de pièces d’horlogerie pour fabriquer des jouets.

Un jour, il inventera la motoneige. Mais avant, il lui aura fallu comprendre, par une série d’essais et d’erreurs, la façon de se déplacer sur la neige, tantôt dure, tantôt folle, quelquefois mouillée, toujours blanche. C’est ainsi qu’il a fini par mettre les chenilles sous le moteur du véhicule… et qu’il fallait que ce moteur soit situé à l’arrière. Ses premières Ford Modèle T modifiées (avec chenilles à l’arrière) allaient donc à l’encontre de ce qu’il allait préconiser quelques années plus tard. Ses premières créations sont vendues à des médecins ou des professionnels de la région.

C’est tout d’abord par le biais du transport en commun que Bombardier se démarque. Combien de ses B7 et B12 ont transporté des élèves à l’école du rang! À la fin des années 1940, comme on l’a vu, le gouvernement du Québec oblige les municipalités à déneiger leurs routes, ce qui fait dramatiquement chuter la production des fameux « sno-mobile » B7 et B12. Bombardier prouve alors que le génie n’est pas tant dans le produit que l’on crée que dans ce qu’on en fait… Il imagine une façon d’adapter ses chenilles sur des tracteurs… et c’est le succès.

Voir l'avenir

Après les tracteurs, Joseph-Armand Bombardier imagine le Muskeg, un engin spécialement conçu pour le travail en forêt ou dans les tourbières. Ce véhicule industriel est le premier à être muni de barbotins (dents) tout caoutchouc et de chenilles sans fin. Mais le Valcourtois voit plus loin encore. Il imagine ses chenilles adaptées à un véhicule plus petit et qui pourrait servir à des fins personnelles. C’est, vous l’avez deviné, le très populaire Ski-Doo! Ce n’était sans doute pas le premier véhicule pour particuliers à rouler sur la neige mais ce fut sans aucun doute le premier à être créé uniquement à cette fin.

Le premier prototype roule en 1958. Dès l’année suivante, la production débute. Et c’est le début d’une grande aventure. En 1973, on célèbre la production de la millionième motoneige. Le deuxième million arrive en 1994. En 2002, c’est la révolution! Bombardier adopte, pour son Ski-Doo, un châssis tubulaire, à la façon d’une motocyclette. La position de conduite est placée 30,5 cm plus avant et la rigidité en torsion est grandement améliorée. La motoneige ressemble désormais davantage à une moto.

Et le musée, lui?

Quant au musée, il offre la possibilité au visiteur de plonger dans le passé d'un homme visionnaire mais aussi dans celui du Québec, surtout dans la première partie, consacrée à Joseph-Armand Bombardier et à ses premières créations. La deuxième section du musée, intitulée l'Exposition internationale sur la motoneige, est en place depuis déjà plusieurs années et est dédiée à la motoneige. Les amateurs qui y découvriront avec plaisir des modèles qui ont meublé leur jeunesse. Le musée présente plusieurs véhicules #1, c'est à dire qu'il s'agit du premier à être sorti de la production. Il est donc facile de voir l'évolution de la motoneige au fil du temps. Enfin, la dernière partie, la plus récente, montre les changements et améliorations apportés au système barbotin-chenille pensé par Bombardier. Il ne faut pas oublier, non plus, de visiter le petit garage, là ou tout à commencé. Pour plus de renseignements: www.museebombardier.com

Les portes du monde s’ouvrent

Aujourd’hui, Bombardier est présent dans une quarantaine de pays et œuvre autant dans le transport sur rails que dans l’aéronautique.  Les produits récréatifs font désormais partie d’une autre entreprise créée en juin 2004, BRP (Bombardier Recreative Products). Les marques Ski-Doo, Sea-Doo, Can-Am (Spyder), Evinrude, Johnson et Rotax font partie de son catalogue. Le siège social de BRP est toujours situé à Valcourt, un joli petit village de l’Estrie qui fait honneur au Québec partout dans le monde!

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