Toyota Sienna, les parfaits
Je suis persuadé que certains d’entre vous ont déjà eu comme voisin ou comme ami une personne parfaite en tout point. Boulot payant, horaire très variable, gazon toujours fraîchement coupé, voitures bien propres et j’en passe, bref, vous saisissez le type ! Pourtant, ces personnes sont la plupart du temps tellement bien organisées et prévoyantes qu’elles deviennent malheureusement un peu trop prévisibles, voire plates à vivre. Même si tout le monde rêve d’avoir des voisins exemplaires, il est quelques fois bien d’en avoir d’autres, un peu plus extravertis, pour mettre de l’action dans le quartier.
Parallèlement, dans le cas des fourgonnettes, il est bien difficile pour les constructeurs de se démarquer du lot. Sept passagers, deux portes coulissantes, un système de divertissement DVD et des sièges arrière se rabattant dans le plancher sont des caractéristiques standards dans ce créneau. Certaines fourgonnettes offriront alors des sièges médians se rabattant dans le plancher uniquement alors que d’autres proposeront des portes coulissantes incorporant des glaces pouvant s’abaisser. Que reste-t-il donc d’exclusif permettant de distinguer la Sienna ? Outre sa fiabilité et sa construction solide, seul son design attirera de potentiels acheteurs. Car il faut bien l’avouer, la Sienna 2008 a un aspect extérieur assez réussi et principalement en version XLE.
Liste d’épicerie
Arrivé chez le concessionnaire, le paternel aura tôt fait de s’informer des caractéristiques de la Sienna afin de la comparer aux autres modèles de la concurrence. Évidemment, tout ce qui est imaginable est disponible, pourvu que votre portefeuille vous le permette... Cependant, cela ne veut pas dire que tout est parfait. Sur notre voiture d’essai, le modèle CE, l’habitacle abonde de matières plastiques au fini trop « plastique ». Il faut également mentionner que les commandes de la radio sont beaucoup trop éloignées du conducteur pour un usage fréquent. Le rangement, très abondant à l’avant, se limite à quelques porte-gobelets aux places médianes et à l’arrière. Quant à la banquette arrière, elle est un peu simpliste et son rembourrage trop peu généreux... D’ailleurs, il ne faut pas passer sous silence la grande force nécessaire à la manipulation des sièges pour libérer l’espace de chargement. Notons finalement que le hayon arrière demande beaucoup de dégagement à l’ouverture et que lui aussi pourrait être moins lourd à manipuler.
Évidemment, la Sienna offre de nombreux avantages malgré ces quelques irritants. La présentation intérieure est très classique tout en affichant un design épuré. L’emplacement du levier de vitesse se veut agréable à l’utilisation et nous donne l’impression de conduire une petite européenne plutôt qu’une grosse fourgonnette.L’espace disponible pour les passagers s’avère très généreux autant pour ceux à l’avant que pour ceux des rangées arrière. Et pour prendre une petite bouffée d’air, sachez que les portes coulissantes ont des vitres qui s’abaissent, détail très anodin à première vue mais combien rassurant pour ceux souffrant de claustrophobie ! L’abondante fenestration nous octroie une visibilité sans reproche dans toutes les directions et les grands rétroviseurs permettront de faire marche arrière sans rien heurter.
Mécanique de moine
Voilà pour la partie « excitante » de l’essai, passons maintenant à la mécanique. Quelques mots suffisent pour la décrire : discrète, efficace et sans histoire. En fait, la plupart des produits Toyota sont affligés du même manque de passion à la conduite. Certes la mécanique est exemplaire, le produit est fiable mais pour l’excitation, on repassera. Mentionnons tout d’abord qu’il n’y a qu’un seul moteur, le V6 de 3,5 litres et qu’il se retrouve autant dans la version de base à 30 000 $ que dans celle haut de gamme à plus de 55 000 $. Les performances sont très honnêtes, sans plus. Les accélérations sont évidemment beaucoup plus longues et ardues avec 8 personnes à bord, mais resteront dans la moyenne des autres fourgonnettes. Poussée à fond en accélération, la Sienna est bruyante, même à vitesse de croisière sur l’autoroute. Si le silence est important pour vous, soyez rassuré, le modèle XLE est plus douillet à l’oreille. Les voyages seront également très appréciés grâce au confort de la suspension, cette dernière étant plutôt axée sur la douceur de roulement que sur les performances sportives. D’ailleurs, la direction suit la même ligne de pensée en proposant une assistance très… « assistée » ! Ce qui s’avère très pratique en conduite urbaine devient agaçant à vitesse plus élevée, ayant constamment besoin de corriger le cap pour maintenir la fourgonnette dans le droit chemin. Le solide châssis est sans reproche, les seuls bruits proviendront des sièges arrière qui laissent s’échapper quelques cliquetis ici et là. Malgré le fait qu’une fourgonnette n’ait pas été conçue afin de favoriser les performances, il est toujours agréable de pousser quelque peu la machine pour voir sa réaction. Dans le cas de la Sienna, le roulis s’est avéré tout de même limité en virage serré. Par contre, la mollesse de la direction se fait sentir en slalom alors que le derrière du véhicule a tendance à se dérober et passer devant. Néanmoins, le comportement est prévisible et l’usage quotidien de votre Sienna ne vous amènera heureusement pas sur un circuit fermé.
Le marché de la fourgonnette s’épuise, et la disparition de la Freestar chez Ford et l’abandon prochain des fourgonnettes de la General Motors le confirment. La Sienna est une fourgonnette honnête qui convient aux familles plus fortunées, car avec trois enfants, le foin si chèrement gagné est investi ailleurs...
Feu vert
Fiabilité légendaire, valeur de revente élevée,
comportement honnête, espace passager énorme,
style extérieur réussi
Feu rouge
Agrément de conduite mitigé, sièges arrière lourds,
finition trop plastique, moteur bruyant,
direction molle