Toyota Avalon, à grand coup de confort
La Toyota Avalon était méconnue. Il faudrait plutôt dire inconnue. Il y a trois ans, lors de sa refonte, les autorités de Toyota croyaient bien avoir enfin trouvé la clé du succès. Armée d’une silhouette plus moderne, d’une mécanique dynamique et d’un comportement routier plus affirmé, l’Avalon avait tout pour se faire connaître. Pourtant, encore aujourd’hui, nombre de personnes n’ont aucune espèce d’idée de ce qu’est une Avalon. Et vous savez de quoi retourne ce nom ? En fait, Avalon est le nom du château du légendaire Roi Arthur. Comme dirait l’autre, c’est assez fort merci ! Mais trêve d’historiette, découvrons ensemble ce qu’est l’Avalon, la voitrue.
Tout d’abord, précisons que notre essai portait sur le modèle XLS. Mais puisque c’est le seul offert par Toyota, nous n’en ferons pas un plat. La dotation de base de l’Avalon mérite notre respect. Pour un prix de détail d’à peine plus de 40 000 $, la plus grosse berline de Toyota possède des sièges avant chauffants et réglables en huit positions, la climatisation automatique à deux zones, un système audio à neuf haut-parleurs, un volant télescopique, un système d’accès sans clé, un ouvre porte de garage intégré, un toit ouvrant électrique, sans oublier les sept coussins gonflables (frontaux, latéraux, rideaux et un pour les genoux du conducteur !). Toyota a tout de même réussi à proposer quelques niveaux de présentation différents. Pour environ 2 500 $ supplémentaires, l’ensemble « haut de gamme » apporte un système audio JBL Synthesis à 12 haut-parleurs, des essuie-glaces activés par la pluie et un volant garni de cuir et de bois. Il y a aussi la possibilité d’opter pour l’ensemble « haut de gamme avec navigation » qui, moyennant à peu près 3 500 dollars de plus que l’option précédente, apporte, en surplus, le système de navigation par satellite et des commandes de radio sur le volant. Ce dernier élément fait paraître Toyota un peu chiche quand on sait que des modèles bien moins dispendieux offrent, sans frais, ces boutons au volant. Il est possible de commander quelques accessoires en option mais ces mêmes accessoires se retrouvent dans les groupes ci-haut mentionnés.
Verra-t-on une Avalon « tunée » un jour ?
La Toyota Avalon ne s’adresse pas aux jeunes. Jeunes d’âge bien entendu, car on peut être jeune à tout âge… Il ne faut cependant pas se cacher qu’avec des concurrentes comme la Buick Lucerne et la Ford Taurus (autrefois Five-Hundred), on ne risque pas de voir les « casquettes à l’envers » demander une soumission pour une Avalon !
La clientèle visée par cette dernière saura apprécier l’habitacle aussi silencieux qu’un coffre-fort fermé (je n’ai jamais testé de coffre-fort mais j’imagine…) et vaste comme une cathédrale, et la qualité des matériaux et de la finition n’ont rien à envier à des berlines allemandes haut de gamme. Le tableau de bord est joliment dessiné mais mon genou droit l’a trouvé trop protubérant lors de l’entrée à bord. Les jauges électroluminescentes sont toujours du plus bel effet, surtout la nuit. Les espaces de rangement sont bien disposés mais les porte-gobelets ne s’ajustent pas à la dimension des contenants... Donc, si vous avez un verre trop étroit ou une canette trop petite, ça vacillera constamment. Les sièges font preuve d’un grand confort (on aurait été surpris du contraire) mais quelques personnes se sont plaintes, non sans raison, d’avoir de la difficulté à trouver la position de conduite idéale. Malheureusement, pour une voiture dont je vantais l’équipement il y a à peine quelques lignes, on ne retrouve pas de mémoire pour les sièges avant. Les places arrière combleront les plus difficiles, ou les plus grands, puisqu’ils y trouveront de l’espace en masse. De plus, les dossiers s’inclinent, ce qui provoque presque immédiatement le sommeil. Même la place centrale est confortable! Cependant, il faut noter que les dossiers de ces sièges ne s’abaissent pas pour agrandir le coffre. On trouve simplement une trappe à skis. Par contre, ledit coffre est vaste tout comme son ouverture.
Rapide et économique
Il ne faudrait pas perdre de vue que l’Avalon possède un châssis, un moteur et diverses autres composantes mécaniques ! On ne retrouve qu’un seul moteur à la fiche technique de l’Avalon. Il s’agit d’un V6 de 3,5 litres utilisé à toutes les sauces chez Toyota/Lexus depuis quelques années. Ce V6 très moderne avec son calage variable intelligent des soupapes, son bloc en alu et son double arbre à cames fait 268 chevaux et 248 livres-pied de couple. Jamais il ne semble s’essouffler. Marié à une transmission automatique à cinq rapports avec mode manuel, ce moteur ne consomme que 10,6 litres aux cent kilomètres tout en offrant des performances très relevées. Cette transmission passe généralement ses rapports très doucement mais il arrive à l’occasion, et dans certains modèles seulement, qu’elle le fasse par à-coups.
Malgré des accélérations de dragster, la Toyota Avalon n’est pas sportive. Lorsqu’on appuie sur le champignon, l’effet de couple est bien senti. 268 chevaux pour une traction (roues avant motrices), c’est beaucoup, et en accélération, les roues cherchent à aller d’un bord comme de l’autre. Heureusement, le contrôle de la traction et celui de la stabilité latérale veillent au grain. Dire que lors de son lancement, l’Avalon ne proposait ces deux indispensables accessoires que sur la version la plus dispendieuse ! Le volant se prend bien en main même si d’aucuns trouvent son diamètre trop grand. Mais c’est davantage le manque de sensation combiné à une légèreté sans égale qui caractérise la direction. Le châssis, très rigide, qui a servi de base pour les récentes Toyota Camry et Lexus ES350 s’avère une réussite. On y a accroché des suspensions favorisant le confort. Ce qui veut dire qu’en virage pris le moindrement rapidement, on sent la caisse pencher. D’ailleurs, les sièges ne retiennent pas suffisamment dans les courbes pour jouer les cowboys. De plus, lors de grands vents, la tenue de cap n’est pas idéale. Quant aux freins, on ne peut pas les accuser de zèle... Ils peuvent effectuer un arrêt d’urgence mais ils s’avouent vite vaincus. L’ABS se fait discret mais apparaît beaucoup trop tôt sur une surface meuble.
Il est dommage que l’Avalon ne connaisse pas une diffusion plus grande. Il est évident qu’elle s’adresse à un public restreint mais qui sait apprécier chacune de ses qualités. Peut-être que le fait de porter l’écusson Toyota sur sa calandre au lieu de Lexus lui nuit. Dommage.
Feu vert
Fiabilité quasiment excessive, moteur doux et performant,
habitacle silencieux, confort irréprochable,
consommation raisonnable
Feu rouge
Suspensions guimmauve, sommeil assuré,
direction légère, groupes d'options dispendieux,
agrément de conduite laissé pour compte