Lexus GX470, l'art de la transformation
Il est de bon ton de nos jours d’offrir un véhicule dans chaque catégorie. C’est du moins la politique adoptée par la division Lexus qui nous inonde de versions de toutes sortes. Et puisque la famille ne comptait pas de véhicules 4X4 dans la catégorie intermédiaire, le GX 470 a été commercialisé pour la première fois en 2005. Compte tenu du marché tout de même assez limité dans ce créneau, il aurait été prohibitif de développer un modèle unique. Une fois de plus, c’est Toyota qui fournit les éléments de base.
Et il est fascinant de constater comment un produit essentiellement utilitaire et relativement drabe parvient à se déguiser en modèle Lexus et à exiger un prix de beaucoup supérieur en utilisant bien des composantes similaires. C’est un art dans lequel Lexus est passé maître.
Différences
Il est difficile pour les concepteurs de démarquer deux modèles lorsque l’un sert de plate-forme à l’autre. Je ne parle pas des composantes mécaniques et de la suspension, mais bien de la présentation extérieure. Trop de similitudes et vous passez à côté de l’objectif. D’autant plus que les clients potentiels vont alors se tourner vers la version plus économique au lieu d’acheter un clone endimanché. Dans le cas du GX470, il se différencie juste assez pour ne pas tomber dans ce piège. Dans le cas qui nous concerne, la grille de calandre typique à Lexus avec ses barres chromées transversales sert de différence majeure à l’avant tandis que le pare-choc comprend deux prises d’air à chaque extrémité au lieu de la grande ouverture du Toyota 4Runner. Par contre, les garnitures de caisse et les passages de roue en relief sont pratiquement similaires. Malgré tout, au premier coup d’œil, les deux diffèrent l’une de l’autre puisque l’équilibre visuel de la Lexus est modifié en raison d’une hauteur inférieure et d’une largeur supérieure. C’est l’histoire de quelques millimètres dans les deux cas, mais cela produit ce petit style à part que les gens semblent apprécier. Autre différence, le large pilier C du 4Runner a été fortement modifié sur la Lexus tandis que la section arrière est presque identique dans les deux cas.
Là où les stylistes se reprennent, c’est au niveau de l’habitacle alors que les cuirs fins propres à toute Lexus, les cadrans électroluminescents et les nombreuses appliques en bois fournissent le cachet luxueux qui séduit les inconditionnels de cette marque. Les sièges avant sont confortables, mais leur support latéral laisse à désirer, mais l’habitabilité est bonne pour les deux premières rangées. Par contre, le GX470 est livré d’office avec une troisième rangée qui est d’un usage assez limité puisque l’espace disponible est à peine adéquat pour de jeunes enfants. Comme sur plusieurs autres modèles de cette marque, le système audio Mark Levinson est supérieur à la moyenne. Il faut cependant s’y retrouver à travers cette panoplie de boutons placés sous l’écran de navigation. Et soulignons au passage que les commandes de la climatisation nécessitent un certain temps avant de pouvoir régler le tout selon nos besoins. Enfin, je n'ai pas encore maîtrisé toutes les subtilités des commandes vocales.
Essieu rigide ?
J’ai titré ce paragraphe ainsi afin d’attirer votre attention sur le fait que ce véhicule d’environ 70 000 $ est pourvu d’un essieu arrière rigide, tout comme le 4Runner. Sachez qu’il aurait fallu investir de fortes sommes pour transformer la suspension arrière du GX470 et qu’il est capable d’excursions hors route assez intimidantes puisque cette configuration demeure toujours celle privilégiée par les vrais amateurs de 4X4.
En outre, l’électronique embarquée qui optimise le potentiel hors route de ce Lexus n’est pas piquée des vers avec un différentiel central que l’on peut verrouiller et qui est également de type autobloquant. Le tout est relié à l’incontournable moteur V8 de 4,7 litres dont les 275 chevaux sont transmis aux quatre roues motrices par le biais d’une transmission automatique à cinq rapports. Cette énumération ne serait pas complète si je ne mentionnais pas le système de stabilité latérale, un autre de contrôle de descente de pente et enfin celui qui facilite le démarrage sur un plan incliné. Somme toute, il faut vraiment être un nul pour rester pris ! Autre détail, ce véhicule est un authentique 4X4 alors que le couple est réparti aux roues avant et arrière. Il ne s’agit pas d’un système sur demande qui ne se transforme en rouage intégral que lorsqu’il y a perte d’adhérence. Il s’agit d’une intégrale en tout temps.
Sur la route, le comportement routier a été réglé essentiellement en faveur du confort. La suspension pneumatique compense passablement l’essieu arrière rigide et la suspension active réglable contribue également au confort. Par contre, le centre de gravité de ce véhicule de 2150 kg est élevé et sa direction relativement imprécise. Le bon jugement et l’essentielle prudence devraient inciter le conducteur à s’en tenir aux limites de vitesse affichées et à se laisser bercer par le système audio Mark Levinson. C’est plus sage que de tenter de doubler cette Mercedes-Benz AMG qui vous nargue... Attendez que les conditions de la route se détériorent, vous aurez votre revanche !
Feu vert
4x4 efficace, habitacle luxueux,
fiabilité éprouvée, châssis solide,
équipement complet
Feu rouge
Consommation élevée,
moteur gourmand,
prix prohibitif, troisième rangée peu utile