Hyundai Accent, bousculée par la concurrence
Pendant longtemps, l’Accent aura été l’enfant chéri des Québécois. Dominant les ventes du segment de la voiture sous-compacte, elle a grandi et maturé au fil des ans pour devenir l’an dernier un produit de qualité très respectable. Le hic, c’est qu’au moment de la refonte en 2006, Toyota renouvelait aussi sa Yaris. Puis, en 2007, il a fallu que la petite Hyundai accueille dans son clan des modèles comme la Honda Fit, la Nissan Versa et même la Volkswagen Golf City, qui connaissent tous, on le sait, un franc succès. Et bien sûr, c’est l’Accent qui en souffre…
Rassurez-vous, cela n’enlève cependant rien à l’Accent. La concurrence aujourd’hui plus féroce damne évidemment le pion à cette coréenne, mais ne l’empêche pas de bien faire les choses et d’être ce qu’elle a toujours été, c’est-à-dire un produit offrant beaucoup pour peu. En 2008, l’Accent continue donc son petit bonhomme de chemin sans grands changements. Une version SR à saveur sportive a bel et bien été introduite en cours d’année 2007, mais entre vous et moi, ce n’est pas elle qui changera les choses. En effet, que l’on se vêtisse chez Moores ou chez Sports Experts, ça ne change rien à notre condition physique !
À quand la cinq portes ?
Malgré des résultats de ventes se situant en deçà des attentes, Hyundai persiste à ne produire que deux configurations de l’Accent. On nous propose donc comme de coutume un modèle à trois portes et une berline à trois volumes. Or, nous savons que dans ce segment, la figure dominante demeure la configuration à cinq portières. À preuve, toutes les autres rivales de l’Accent offrent un tel modèle, souvent comme seule solution. Chez Hyundai, il semble que la brève apparition en 2005 du modèle Accent5, qui n’a pas été un succès (parce que le modèle était désuet), a découragé les planificateurs de produits. Puis, nous dit-on chez Hyundai, il faut aussi considérer le fait que la filiale sœur Kia, propose une Rio à cinq portières, directement dérivée de l’Accent. Mais quoi qu’en disent les têtes pensantes de Hyundai, je suis d’avis qu’un troisième modèle à cinq portières contribuerait grandement à mousser les ventes.
Les deux modèles présentés répondent néanmoins aux exigences de beaucoup d’acheteurs. La petite hatchback, très cute, s’adresse à une clientèle plus jeune alors que la berline, aussi très jolie, se veut souvent un choix rationnel pour une clientèle au budget serré. Dans les deux cas, on nous propose un habitacle dont les avantages sont innombrables. D’abord, l’espace est généreux, les sièges sont confortables et la qualité d’assemblage et de finition est sans reproche. Une fois à bord, on constate que l’apparence générale est fort réussie et que les commodités sont nombreuses, surtout pour une voiture de cette trempe. Par exemple, même si vous optez pour le modèle de base, vous avez droit au siège du conducteur réglable en hauteur, avec support lombaire ajustable et accoudoir rabattable. Les compartiments de rangement sont également nombreux et bien positionnés. Et si vous êtes de ceux qui commandent généralement le modèle tout garni, sachez que pour quelques milliers de dollars de plus, l’Accent peut être livrée avec un toit ouvrant, le climatiseur, un groupe électrique complet, et même des sièges avant chauffants! En ce qui concerne la chaîne audio, vous obtiendrez de série un lecteur CD avec capacité de lecture MP3/WMA. Cependant, la qualité sonore est digne de celle d’un réveille-matin acheté à rabais au marché aux puces! Dommage…
Côté motorisation, l’Accent abrite un petit quatre cylindres de 1,6 litre, proposant 110 chevaux. Ce n’est pas le plus raffiné, le plus souple ni le plus puissant, mais ce moteur fournit un rendement et des performances très acceptables. Chose certaine, il fait drôlement mieux que le moteur du trio Aveo/Wave/Swift, de même cylindrée et de même origine. Ne serait-ce qu’au niveau de la consommation de carburant, vous économiserez en moyenne de 15 à 20 % par rapport à l’Aveo.... J’ai personnellement obtenu une moyenne de consommation de 7,12 et 7,28 litres aux 100 kilomètres, respectivement avec une boîte manuelle et une automatique. Avouez que c’est respectable!
Gare aux pneus !
Sur la route, l’Accent est une voiture qui étonne d’abord par son confort. Il est surprenant de constater à quel point cette voiture aux dimensions lilliputiennes sait se comporter comme une grande. Elle n’est pas aussi nerveuse qu’une Honda Fit ni aussi dynamique qu’une Golf City, mais sa position de conduite, sa stabilité routière et sa maniabilité sont franchement dignes de mention. En revanche, il me faut admettre que les pneus qui l’équipent sont à peine mieux que celui qui chausse la roue de secours. Ce sont de véritables savonnettes qui réduisent l’agrément de conduite et les capacités de la voiture, qui s’usent en un temps record et qui ne procurent aucune adhérence, que ce soit sur une surface humide, chaude ou enneigée... Pour votre propre sécurité, veuillez considérer un remplacement de pneus dès l’achat. Un p’tit truc en passant, si vous avez l’intention de louer votre voiture, changez vos pneus dès le départ et remettez votre Accent à la fin du terme avec ces horribles Khumo. Ce que vous auriez de toute façon déboursé à la fin du terme, vous n’aurez donc qu’à le débourser au début.
Il est vrai qu’aujourd’hui, le choix de sous-compactes est plus grand. Je favorise personnellement l’Accent au trio Aveo/Wave/Swift et même à la Yaris, qui fait payer très cher son logo et qui est nettement moins confortable. Maintenant, les autres rivales nouvellement arrivées ont toutes un petit quelque chose de plus. Mais la facture est conséquente. Et puis, comme Hyundai (avec Kia) est le seul manufacturier à garantir ses voitures pendant cinq ans, je considère que pour ce qu’on paie, l’Accent demeure toujours un excellent choix.
Feu vert
Prix alléchant
Bouille sympathique
Confort étonnant
Garantie rassurante
Équipement généreux
Feu rouge
Pneumatiques dangereux
Pas de version cinq portes
Qualité de la radio délirante
Compétition plus féroce