Cadillac XLR/ V, la poursuite de la perfection
Lorsque la division Cadillac a dévoilé la XLR, elle voulait faire de ce roadster la voiture phare de la marque. Un peu comme le fait la Mercedes SL chez le constructeur allemand, ce modèle devait faire tourner les têtes par son élégance, faire soupirer les gens en raison de son luxe et combler son propriétaire par ses performances. Et on a mis le paquet en empruntant le châssis à la Corvette C6 et en faisant appel au légendaire moteur Northstar de Cadillac. Avec de tels éléments, on ne pouvait rater la cible !
Malheureusement, les premiers tours de roue n’ont pas permis de toucher la cible en plein centre. Une foule d’éléments se sont conjugués pour ralentir l’acceptation de ce roadster à toit rigide. Toutefois, au fil des années, les irritants ont été progressivement éliminés.
Des promesses
Je dois avouer que j’étais enthousiaste face à cette nouvelle venue. En tout premier, les stylistes n’avaient pas craint de jouer d’originalité en nous proposant une silhouette vraiment à part, inspirée par les avions furtifs de la US Air Force, comme les autres voitures Cadillac. C'est réussi dans l’ensemble, mais je continue à croire qu'il y manque ce petit quelque chose qui en ferait une voiture de légende. La première Corvette lancée en 1953 avait cette différence. La XLR est bien, elle est chic, mais ça manque un peu de chaleur. La même remarque s’applique au tableau de bord qui est sobre, élégant et pratique, mais on n’a pas l’impression d’avoir affaire à une voiture de luxe de diffusion limitée. Allez consulter la page de ce Guide consacrée à l’Aston Martin Vanquish ou encore à la Mercedes-Benz SL et vous comprendrez mieux mon point de vue. Je ne veux pas que cette Cadillac se transforme en voiture britannique ou allemande, mais un peu plus d’émotion ne ferait pas de tort. Il faut souligner par ailleurs la qualité des matériaux utilisés et une finition supérieure à la moyenne.
Parlant de qualité d’assemblage et de fiabilité, le toit rigide rétractable de la XLR a connu sa part d’ennuis, ce qui a fait dire à plusieurs que cette voiture était ratée. On pourrait modérer ses opinions ! Il est vrai que le toit était parfois récalcitrant, mais la pièce défectueuse a été remplacée. Comme tous les mécanismes de ce genre, il occupe malheureusement presque tout le coffre à une fois remisé dans ce dernier.
GT ou sportive
Selon les responsables de Cadillac, la XLR s’attaquait au top du top. En fait, on parlait à mots couverts de la Mercedes-Benz SL, l’étalon de la catégorie depuis des décennies. Comme cette dernière, la Caddy possédait un toit rigide rétractable, était propulsée par un moteur V8 et ses dimensions étaient plus ou moins identiques. Mais il faut plus que cela. Il faut être capable de soutenir la comparaison à presque tous les niveaux. Par exemple, le moteur V8 Northstar de 4,6 litres de la XLR produit 320 chevaux et est associé à une boîte automatique à six rapports. Ce qui est très bien. Mais, malheureusement pour Cadillac, le moteur le moins puissant offert sur la SL est un V8 de 5,5 litres d’une puissance de 382 chevaux relié à une transmission à sept rapports. Et la Cadillac XLR V, à caractère nettement plus sportif permet de compter sur les 442 chevaux de son moteur V8 suralimenté de 4,4 litres. Par contre, la SL la plus puissante peut compter sur un moteur V12 biturbo de 604 chevaux !
Cette comparaison n’a pas pour but de vous décourager d’acheter une XLR, mais de la situer par rapport à une concurrente qui se vend également beaucoup plus cher. En fait, des dizaines de milliers de dollars de plus. Malgré cette disparité de prix, la Cadillac propose un équipement de série qui est tout aussi complet et sophistiqué. Faisant appel à une plate-forme révisée de la Chevrolet Corvette et utilisant la suspension Magnaride à amortisseurs à action magnétique, cette élégante américaine n’est jamais prise au dépourvu lorsque la route devient sinueuse et que la vitesse augmente. Toutefois, en réglage normal, la caisse penche passablement tandis que la direction est un peu trop assistée. Dans cette livrée, elle accède sans problème dans la catégorie des voilures de Grand Tourisme de luxe.
Produite en petite série, la XLR V gratifie son pilote avec des temps d’accélération plus rapides et grâce à une suspension raffermie qui permet de tirer un meilleur parti de sa plate-forme. Si ce genre de détail vous impressionne, sachez que chaque moteur utilisé dans les modèles V est assemblé à la main par un artisan qui travaille dans un atelier ultramoderne, récemment ouvert par la division des groupes propulseurs de GM, un peu comme Mercedes-Benz le fait avec les moteurs montés chez AMG. Tous ces éléments se conjuguent pour nous assurer d’être au volant d’une voiture de qualité supérieure qui nous accorde également une pléthore d’aides électroniques au pilotage en plus de performances impressionnantes. En fait, peut-être que Cadillac aurait dû limiter la XLR à sa version V afin d’atteindre ses objectifs de prestige, de performances et d’exclusivité. Cela dit, il semble que bon nombre d’acheteurs sont très heureux de la XLR tout court.
Feu vert
Version V, design audacieux, plate-forme rigide,
équipement complet, matériaux de qualité
Feu rouge
Fiabilité toujours incertaine, coffre petit,
tableau de bord trop générique,
prestige du modèle à développer