Cadillac SRX, et pourquoi pas ?
Peut-être aurez-vous brièvement aperçu au cours des dernières années ce VUS Cadillac, que plusieurs décrivent comme un croisement entre une STS et une Chrysler Pacifica. Le SRX, c’est comme ça qu’il se nomme, circule effectivement sur nos routes depuis maintenant quatre ans. Et même s’il se vend deux fois plus que son grand frère, L’Escalade, il grandit dans l’ombre de ce dernier depuis son introduction. Mais attention, deux fois plus ne veut pas nécessairement dire beaucoup ! Seulement 1 589 SRX ont trouvé preneur au Canada l’an dernier…
Ça, c’est à peine 30 % des ventes du Lexus RX, le meneur de cette catégorie. Il se positionne également loin derrière un bon nombre de rivaux européens, notamment les BMW X5, M-Benz Classe M et Volvo XC90. Serait-ce parce que le SRX n’est pas compétitif ? Pas du tout. Ce véhicule est loin d’être désuet, et devrait techniquement connaître beaucoup plus de succès. Cependant, il est affecté par un certain nombre de facteurs qui nuisent assurément à ses ventes. D’abord, il est clair que l’image encore péjorative de la marque Cadillac joue contre lui. D’accord, la plus prestigieuse marque de GM n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était il y a tout juste dix ans. Chez GM, on a d’ailleurs a travaillé fort pour se défaire de cette image, mais dans la tête de plusieurs, Cadillac est toujours synonyme de kétaine. Et si certains refusent de s’identifier à cette marque, c’est peut-être parce qu’on commercialise aussi ce mastodonte appelé Escalade, un véhicule politically incorrect, et que l’on associe parfois à une clientèle peu recommandable ! Faites le test : dites à votre entourage que vous conduisez un VUS Cadillac et croyez-moi, ils ne penseront certainement pas au SRX !
Bref, le SRX est en quelque sorte victime de l’image Cadillac, et de son grand frère. Mais il faut également dire que le SRX n’a pas la même force de frappe au niveau esthétique qu’un BMW X5 ou qu’un Lexus RX. Son style qui s’apparente davantage à celui de véhicule multisegment contribue à le faire passer inaperçu. Cela ne l’empêche pas d’être à la fois élégant et original, mais pour faire tourner les têtes, on a déjà vu mieux. Pourtant, les retouches qui lui ont été apportées l’an dernier renforcent sa personnalité, alors que le style très typé de sa partie avant aide à lui donner une bonne force de caractère. Malgré tout, il passe incognito. Et comme la plupart des acheteurs de ce type de véhicule aiment être vus au volant, ce choix en matière de design n’était peut-être pas la solution.
De grandes améliorations
Jusqu’en 2006, le SRX décevait par une qualité d’assemblage déplorable. Les plastiques bon marché abondaient et des craquements de toute sorte émanaient à la seule exposition de ces plastiques au soleil. Qui plus est, le tableau de bord directionnel proposait une allure plutôt nintendo, que plusieurs détestaient profondément. Pour ces raisons, les ingénieurs de Cadillac ont ressorti à la fois leur planche à dessin et le catalogue de leurs fournisseurs pour nous offrir un poste de conduite beaucoup plus digne d’un tel véhicule. Désormais, la planche de bord propose une console centrale plus élégante et encore plus ergonomique, et la qualité des matériaux a changé du tout au tout. Aujourd’hui, boiseries, chromes et accents métalliques se partageant la vedette avec sobriété dans un habitacle où il fait mieux vivre. À bord, on constate également que les sièges, enveloppants et juste assez fermes, procurent un confort princier tant à l’avant qu’à la rangée médiane. En revanche, la troisième banquette optionnelle n’a rien de confortable, l’espace étant affreusement limité et les coussins étant rembourrés au minimum.
Deux fabuleux moteurs
Cadillac propose comme motorisation le meilleur de son savoir-faire. En premier lieu, et c’est de loin le plus populaire des deux, on retrouve le désormais bien connu V6 de 3,6 litres multisoupapes, que GM utilise à profusion. Développant 260 chevaux, il est souple, étonnamment nerveux et passablement performant. Bien sûr, il doit traîner une lourde carcasse ce qui handicape ses capacités, mais le résultat est tout de même honorable. Jumelé à une boîte automatique à cinq rapports, il exige environ 13 litres de carburant aux 100 kilomètres, ce qui est normal pour ce type de configuration. L’autre solution est le fameux V8 Northstar, bien connu chez Cadillac, qui dans sa dernière refonte, parvient à produire 320 chevaux. Là, les performances sont franchement étonnantes, mais la consommation est conséquente...
Fermement suspendu, le SRX propose une conduite très dynamique. Le roulis est minime, la stabilité est exceptionnelle et le confort, même s’il n’égale pas celui de son grand frère, est honorable. Le SRX est également pourvu d’une direction qui se charge de transmettre au conducteur une bonne sensation de la route. L’agrément de conduite est donc un élément bien présent avec le SRX, ce qui n’est pas le cas du plus populaire des VUS intermédiaires de luxe (Lexus RX). Qu’il soit propulsé ou doté de la traction intégrale, le SRX est plus agile qu’on pourrait le croire. Sur la route, la seule chose décevante demeure les nombreux craquements, qui ne proviennent pas du châssis mais des sièges et du toit ouvrant.
Maintenant, doit-on considérer un SRX au même titre que les meneurs de la catégorie ? Ma réponse, c’est pourquoi pas ! Bon, il n’a pas la valeur de revente d’un Lexus ou d’un BMW, mais il est agréable à conduire, différent de tout ce qui roule, très bien motorisé et aujourd’hui, drôlement mieux fignolé. Sa ligne demeure une question de goût mais personnellement, j’aime bien. Qui plus est, avec les constantes promotions de GM, on peut offrir en location un SRX V6 à des mensualités très concurrentielles. Alors, oserez-vous franchir les portes d’un concessionnaire Cadillac ?
Feu vert
Habitacle accueillant
Excellent comportement routier
Sièges très confortables
Excellents groupes motopropulseurs
Feu rouge
Quelques bruits et craquements à bord
Image péjorative de la marque
Troisième banquette symbolique
Prix et consommation élevés (V8)