Ford Transit Connect 2010, nouveauté discrète
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Le constructeur Ford a réussi à éviter la faillite et s'est redressé seul, sans l'aide du gouvernement et de nos dollars. Plusieurs diront que le fabricant à l'ovale bleu avait vu venir les mauvais jours et s'était préparé. D'autres avanceront que les dirigeants avaient été plus alertes sur la vivacité du marché et avaient mieux géré la crise qui s'annonçait. Toutefois, une des raisons qui a mené Ford à la réussite est sans contredit sa gamme de modèles. Un nombre de voitures limité, des modèles vedettes qui répondent à de vrais besoins et de nouveaux véhicules prometteurs. Bref, Ford s'est bien géré avant la crise.
Et justement pour amener un vent de fraicheur dans ses concessions, Ford a puisé dans le coffre à jouets de sa filiale européenne. Ce n'est pas la première fois que Ford tente le coup et dans la plupart des cas, le pari est risqué. En amenant le Transit Connect sur notre continent, les dirigeants ont voulu combler un marché inexploité jusqu'à maintenant, soit celui des petits fourgons commerciaux. L'Econoline de Ford profite d'une bonne notoriété mais certains le trouvent trop volumineux. Avec la disparition du Windstar (ou Freestar), Ford n'avait plus d'alternative à son fourgon. Véhicule commercial par excellence chez nos voisins européens, l'idée d'importer le Transit Connect ne faisait que du bon sens. Et la frénésie entourant sa venue était bien réelle, surtout de la part des journalistes canadiens.
Mais voilà qu'après sa deuxième année sur notre continent, la présence du Transit Connect sur nos routes est aussi rare qu'une bouteille de Dow dans les étagères du supermarché. Sommes-nous en présence d'un si mauvais véhicule? Que se passe-t-il?
Transit Connect 101
Dès son apparition dans les salons canadiens, le Transit Connect ne s'est fait que des admirateurs. On vantait son gabarit réduit, sa ligne audacieuse et son impressionnante contenance. Ford avait également réussi à proposer un véhicule offrant une hauteur de chargement appréciable avec des portes coulissantes pleine hauteur. À l'arrière, deux portes batantes, également pleine hauteur, permettent d'accéder à un plancher bas et plat. Contrairement au Dodge Sprinter, on ne peut pas circuler debout dans la soute à bagages.
À l'avant, c'est une console de bord simple qui est proposée, avec une finition digne d'une voiture de tourisme. Les matériaux ne font pas bon marché et la présentation est fort réussie. La position de conduite est parfaite et les sièges proposent un excellent soutien. Au volant, on a l'impression de conduire un tout autre véhicule tellement on se sens à l'aise. Les nombreux rangements permettent de s'éparpiller et de classer la paperasse ou les menus colis. La tablette de rangement au-dessus du pare-brise est particulièrement invitante mais il faut éviter d'y placer de lourds objets.
En conduite, le Transit Connect se comporte pratiquement comme une voiture. La visibilité vers l'avant est parfaite et la position de conduite basse rend les manoeuvres urbaines faciles. Sur les versions sans vitres latérales arrière, l'utilisation des rétroviseurs extérieurs est primordiale et celui à l'intérieur donne une vue arrière obstruée par le pilier central des portières. Le Transit Connect est également livrable en version « tourisme » avec des vitres latérales arrière et une banquette à trois places. Il va s'en dire que l'espace cargo se trouve alors considérablement réduit. En situation urbaine, le Transit Connect s'avère le véhicule de livraison par excellence. Son faible rayon de braquage le rend agile et son gabarit réduit lui permet de se faufiler pratiquement derrière n'importe quel commerce de la rue Ste-Catherine.
Sur la route, on retrouve le comportement d'une berline. Moyennement chargé, le Transit Connect livre de bonnes prestations. Les accélérations s'avèrent raisonnables et le freinage assez puissant. Le roulis est présent et selon la nature du chargement, il peut augmenter en amplitude assez rapidement. Heureusement, le Transit Connect est muni du AdvanceTrac et du système anti renversement de Ford. La direction est assistée convenablement et très agréable à utiliser. Une fois chargé à pleine capacité, le Transit Connect reste docile et permet d'effectuer un travail honnête, à condition de respecter ses limites. Les accélérations sont très lentes et les reprises le sont tout autant. On pensera également à planifier son freinage quelques mètres avant et les courbes se prendront évidemment à vitesse réduite malgré le système anti renversement.
Dans les faits
Le Transit Connect se voulait une révélation sur le marché mais il semble que sa diffusion ne rencontre pas le même enthousiasme. Selon plusieurs professionnels rencontrés, le véhicule serait d'une dimension parfaite pour la conduite urbaine mais n'offre pas une soute assez vaste pour tout l'attirail qui doit être transporté. Autant les électriciens que les plombiers préfèrent le Dodge Sprinter qui est manifestement plus long et plus haut. De même, du côté des plus importants services de courrier, on tend à garder le format actuel des véhicules de livraison. Cependant, Postes Canada a récemment fait l'acquisition de plusieurs Transit Connect, ce qui donnera une meilleur idée du potentiel du petit véhicule commercial de Ford.
Rien ne permet de balayer du revers de la main le Transit Connect. Sa construction est solide, son gabarit intéressant en ville et sa qualité de fabrication ne laisse aucunement à désirer. Comme il s'agit cependant d'un véhicule venant d'Europe, il serait intéressant de voir comment il se comportera après avoir passé quelques hivers en sol canadien. Le mécanisme d'ouverture des portes latérales et du capot nous fait croire qu'ils seront suceptibles de rencontrer quelques problèmes.