Audi A4, cocktail de classe
Chaque fois que j’y pense, chaque fois que je revois les images de mon essai routier, je ressens le même, un mélange de plaisir et d’appréhension. Ce n’est pourtant pas que la A4 soit une voiture si performante, ni qu’elle soit si exceptionnelle, mais elle a un je ne sais quoi qui la rend difficile à égaler. Je l’ai trimballée sur les routes, des plus sinueuses aux plus accidentées, je l’ai même amenée sur le très technique circuit de Mécaglisse, et je n’ai tout simplement pas pu la prendre en défaut. La présente A4 est vraiment la plus achevée de son histoire. Remodelée un peu l’année dernière, on lui avait surtout refait le « visage », implantant au passage la nouvelle calandre chromée descendant jusque sous le pare-chocs. Le style est dorénavant plus raffiné et plus distinctif. Cette année, on retrouve toujours, dans sa déclinaison berline, la même A4 qui a permis à Audi de retrouver l’admiration des amateurs.
L’ère de la modernité
Malgré tout, l’année 2007 est une étape importante dans le développement de la gamme puisqu’elle permettra de ramener au catalogue une A4 cabriolet redessinée et basée sur la berline, alors qu’auparavant on se servait de la plate-forme de l’ancienne génération. Sur cette nouvelle base, la version cabriolet sera donc à la hauteur du reste de la famille. La vie à bord d’une A4 n’a rien de difficile. Le côté sobre, voire un peu trop noir, de l’aménagement de l’habitacle, ne rend pas votre premier contact particulièrement jojo, mais on s’attache rapidement au confort des sièges et à la position de conduite sans défaut de cette voiture. La qualité des matériaux et l’opulence qui se dégage de l’ensemble, peu importe la déclinaison d’ailleurs, impressionnent. Il faut dire aussi que la qualité de finition de la Audi n’est rien de moins qu’exemplaire. À l’intérieur, toutes les composantes s’emboîtent avec aisance, ne laissant aucune place à l’improvisation. Même à l’extérieur, tous les joints de carrosserie, mesurés en micromètres, se sont avérés d’une précision chirurgicale.
Une année en deuxième vitesse
Pour la famille A4, l’année 2007 marque une nette évolution vers les véritables voitures de performance. Bien sûr, la A4 berline continue de compter sur son moteur turbo de 2,0 litres de 200 chevaux qui avait fait fureur l’an dernier avec son évolution de puissance. On peut aussi obtenir la version à moteur V6 3,2 litres, dont notre modèle d’essai était muni. Cette fois, pas d’hésitation, le pied devient lourd dès que l’on sent toute la puissance gronder sous le capot. Difficile en fait de résister à la tentation. Ce sont aussi ces mêmes moteurs qui équipent la version cabriolet de la A4. Pour ceux désirant un peu plus de puissance, il y a la S4, offerte en version berline ou cabriolet, et équipée d’un V8 de 340 chevaux et du rouage intégral toujours efficace de Audi.
Mais là ou le vrai sens du mot performance sera exprimé, c’est dans la toute nouvelle version RS4 de la famille. Développée par GmbH, la division performance du constructeur d’Ingolstadt, la RS4 marie à la fois les rugissements sportifs et la conduite quotidienne. Son moteur à injection directe, dérivé de celui qui équipait la R8 gagnante aux 24 Heures du Mans pendant cinq années consécutives, développe 420 chevaux et propose toute sa palette de puissance sous les 7000 tours-minute. On l’a cependant réduit en dimension de façon à alléger la structure. Il est, bien entendu, jumelé aussi au rouage Quattro de Audi, une traction intégrale capable de répartir à 60-40 le couple de la voiture lorsque la situation l’exige. La rapidité, et la limpidité de l’intervention ont amené cette technologie en tête du palmarès des rouages intégraux actuellement disponibles. On a raffiné un peu la technologie pour la RS4, qui utilise encore un différentiel Torsen à répartition asymétrique. Le danger, chez Audi, c’est de se perdre dans les multiples choix offerts. Une fois la version déterminée, le moteur sélectionné, on pourra toujours opter pour une transmission manuelle à six rapports pour la A4 berline et cabriolet. Des rapports courts, parfois un peu difficiles à engager, ne rendent pas cette boîte tout à fait conviviale. On peut en revanche choisir la transmission à rapports continuellement variables qui constitue un véritable bijou du genre. Enfin, selon les modèles, on pourra aussi arrêter son choix une classique transmission automatique à six rapports.
Évidemment, ces mêmes transmissions subissent d’importantes modifications lorsque montées sur les versions sportives. Dans la RS4 par exemple, la transmission manuelle à six vitesses offre des rapports ultracourts et très précis, susceptibles de mieux contrôler toute la puissance du germanique bolide.Rares seront les chanceux qui auront l’occasion de se glisser derrière le volant de la plus sportive RS4. Il faudra donc se contenter de la A4 plus standard certes, mais dont les performances ne feront pas rougir de honte le constructeur allemand. Même en entrée de gamme, on a réussi à conserver une conduite digne des grandes routières. Au volant, on ressent le moindre changement de la route, et la direction, même sollicitée avec vivacité, reste toujours aussi précise et directe. Qu’elle soit cabriolet ou berline, sportive ou plus sage, la A4 a certainement retrouvé sa fougue et sa classe. Un cocktail idéal pour une berline de luxe qui s’assume.
feu vert
Transmission Tiptronic vive
Système Quattro légendaire
Calandre proéminente
Tenue de route exemplaire
Sièges confortables
feu rouge
Habitacle sombre
Fiabilité toujours douteuse
Places arrière sans envergure
Embrayage rétif