BMW X5, superbe évolution
Lancé l’an dernier, le X5 de deuxième génération a gagné en habitabilité et en polyvalence tout en rehaussant d’un cran son caractère sportif par rapport au premier modèle qui a vu le jour en 2001. Si les deux premières considérations sont le résultat des souhaits recueillis auprès de la clientèle américaine, la dernière reflète bien encore et toujours la principale préoccupation de la marque.
Au premier coup d’œil, le X5 de deuxième génération ne paraît pas nécessairement plus grand que son prédécesseur et la signature visuelle du plus récent véhicule sport utilitaire de BMW conserve un lien évident avec l’ancien modèle. Les apparences sont parfois trompeuses, car le nouveau X5 fait près de 15 centimètres de plus en longueur, tout en étant plus large, ce qui lui permet maintenant de proposer une troisième rangée de sièges en option. Les concepteurs ont également choisi de garder le hayon arrière s’ouvrant en deux parties, la clientèle américaine préférant cette disposition qui permet au X5 d’être l’hôte de tail-gate parties, populaires aux États-Unis. Pour ce qui est de l’efficacité aérodynamique, précisons que le X5 est très évolué malgré sa forte taille puisque le modèle à moteur six cylindres en ligne offre un coefficient de pénétration dans l’air de 0,34 alors que le modèle à moteur V8 est légèrement moins performant avec un coefficient de 0,35.
Transformation totale
La filiation avec le X5 de première génération est donc assurée par l’évolution des lignes adoptées en 2001 à la naissance du modèle, mais sous cette carrosserie au profil connu se cache un véhicule entièrement transformé. Ainsi, le châssis est plus rigide dans une proportion de 15 pour cent en ce qui concerne sa résistance à la flexion, et les ingénieurs ont choisi de nouvelles configurations pour les éléments de suspension. Notre véhicule d’essai ajoutait le groupe d’options Dynamic Handling Package qui comprend la direction active à démultiplication variable, de même que le contrôle électronique des amortisseurs et des barres antiroulis, ce qui lui permettait d’adopter un comportement routier résolument sportif avec un minimum de roulis en virage. En deux mots, on se serait crû à bord d’une berline de Série 5, voire même d’une sportive, tellement le X5 s’accrochait à la route même à des vitesses très élevées en virage. Règle générale, ce type de performance en tenue de route s’accompagne souvent d’une trop grande fermeté des suspensions lors de la conduite sur routes dégradées, mais ce n’était pas le cas avec le X5 qui a également fait preuve d’un excellent niveau de confort en conduite normale. Cette option coûte 4 700 dollars et je la recommande chaudement, surtout aux acheteurs du modèle avec moteur V8 qui sont parfois portés sur la performance.
Motorisations évoluées et boîte à six rapports
Le moteur V8 de 4,8 litres qui équipait le modèle le plus performant de la génération précédente a été retenu pour le modèle actuel, alors que le six cylindres en ligne de 3,0 litres réalisé en aluminium ainsi qu’en magnésium provient de la berline de Série 3. Ces deux moteurs sont jumelés au dispositif de traction intégrale permanent xDrive par l’entremise d’une nouvelle boîte automatique à six rapports qui est plus rapide de l’ordre de 50 pour cent et dont le levier à commande électronique a été emprunté à la M5 et à la M6. Il est donc possible de déplacer le levier latéralement pour commander soi-même la sélection des rapports d’un mouvement vers l’avant ou l’arrière, ou encore de le laisser en place et de laisser la boîte faire le travail à elle seule, ce que j’ai choisi presque tout le temps, l’efficacité étant vraiment remarquable. Comme c’est souvent le cas lors d’une refonte complète, le poids est également en hausse, mais la consommation est demeurée raisonnable pour un véhicule de cette catégorie, le V8 de 350 chevaux livrant une consommation moyenne de 16,0 litres aux 100 kilomètres, soit un litre de moins que l’Audi Q7 dotée du moteur V8 de puissance égale, ce qui a été une agréable surprise. Parmi les bémols, on peut noter un prix élevé de même que le coût des options qui augmente rapidement la facture d’un véhicule bien équipé. De ce côté, BMW continue sur sa lancée alors que certaines marques concurrentes choisissent plutôt d’offrir un contenu élargi en ce qui concerne la dotation de série, réduisant ainsi le choix des options au minimum pour l’acheteur.
Par ailleurs, BMW lancera en 2008 un tout nouveau modèle dérivé du X5 actuel qui s’appellera X6 et dont la vocation sera encore plus sportive. La ligne de toit sera plus basse et dynamique, l’optionnelle troisième rangée de sièges ne sera pas au catalogue et l’espace habitable sera plus limité particulièrement en ce qui a trait au dégagement pour la tête aux places arrière. Les motorisations seront empruntées au X5 actuel et donneront vie au X6 qui permettra ainsi à BMW de proposer une déclinaison plus performante et plus radicale de son sport-utilitaire afin de livrer une concurrence directe aux plus performants des véhicules de la catégorie, comme le Porsche Cayenne ou le Range Rover Sport, entre autres. Pour l’heure, le X5 présente une superbe évolution de la lignée chez BMW, et demeure l’un des meilleurs choix pour l’amateur de performances qui choisit de conduire un sport-utilitaire pour ses qualités pratiques mais qui ne veut pas sacrifier l’agrément de conduite.
Feu vert
Rouage intégral efficace, moteur V8 performant,
direction précise, volume intérieur
Feu rouge
Prix élevés, coût des options,
système iDrive perfectible,
espace limité aux places de la 3e rangée