Subaru Tribeca, il vaut le détour
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
On ne peut pas dire que le Tribeca de Subaru soit un véhicule très couru. On en voit peu sur nos routes et c’est normal puisqu’il s’agit du modèle le moins vendu de la gamme d’un manufacturier marginal!
Il faut dire que Subaru n’a rien fait pour aider sa cause, surtout lors de ses débuts en 2006. Tout d’abord, le Tribeca souffrait d’une partie avant franchement laide (il s’agit d’un commentaire tout à fait personnel que je partage volontiers!) et d’une fourchette de prix pour le moins élitiste. Tant qu’à signer un gros chèque pour un VUS, se sont dit plusieurs acheteurs potentiels, aussi bien le faire pour un véhicule connu! D’autant plus que le rouage intégral symétrique, qui fait si bien se démarquer Subaru de la concurrence, n’offre pas la même distinction dans un créneau où les AWD sont légion. Il faut dire que le prix d’un Tribeca 2010 est le même qu’en 2006…
Il y a deux ans, Subaru revoyait l’esthétisme de son Tribeca et si ce dernier ne se distingue pas particulièrement, il a au moins le mérite de ne plus se distinguer maladroitement! Même les rondeurs de la partie arrière ont été gommées. Quant à l’habitacle, on a conservé le design qui prévalait et c’est tant mieux. Certains déplorent que la console centrale prenne trop d’espace mais, au moins, le tableau de bord est fonctionnel et différent… mais cette fois-ci, c’est un compliment!
Le vent dans les poils
Les matériaux sont de belle facture et bien assemblés et tous les boutons et commandes tombent sous la main. Même si je n’ai pas jugé les sièges avant trop confortables, je n’ai pas eu de difficulté à trouver une bonne position de conduite… malgré la colonne de direction qui n’est pas télescopique, une omission inadmissible dans un véhicule de plus de 40 000$. Le système de climatisation et moi avons eu de sérieuses prises de bec puisque les buses de ventilation ne se ferment pas complètement. Et comme la course de ses palettes de direction du jet n’est pas suffisamment grande, j’avais toujours un courant d’air frais sur la main droite. Ou sur la jambe droite. Ou dans la figure. Bref, nous ne sommes pas devenus des amis. Heureusement, le système audio Harman Kardon des versions Limited et Optimum a su m’amadouer.
La seconde rangée de sièges ne m’est pas apparue plus confortable que les sièges avant mais l’espace n’est pas compté, surtout si la personne assise devant a la bonne idée d’avancer son siège. Comme tout bon VUS intermédiaire qui se respecte, le Tribeca offre une troisième rangée de sièges, difficile d’accès et qui permet à ses occupants de développer une tendre relation avec leurs genoux puisqu’ils les ont constamment dans la figure. Au moins, lorsque les dossiers sont baissés, le coffre devient fort grand. Son seuil de chargement est bas et, sous le tapis, on retrouve de précieux bacs de rangement. Déplorons toutefois l’absence d’un cache-bagages (qui ne semble même pas offert en option) et d’une bande de caoutchouc sur le dessus du pare-chocs, ce qui lui éviterait d’inévitables égratignures.
Alors, parlez-moi de votre problème de consommation...
Fidèle à la tradition Subaru, le Tribeca possède un moteur à plat (boxer). Dans le cas qui nous intéresse, ce six cylindres de 3,6 litres fait 256 chevaux et 247 livres-pied de couple. Je sais que ça n’a aucune importance mais Subaru coiffe ses moteurs de couvercles qui sont parmi les plus beaux de l’industrie. Quoiqu’il en soit, ce moteur est suffisamment puissant pour les besoins de base mais je serais curieux de voir son rendement dans les côtes de Charlevoix avec sept adultes à bord et leurs bagages… Sa puissance serait sans doute très, très limite. Durant notre semaine d’essai, ce six cylindres a englouti pas moins de 13,8 litres/100 km, alors que Subaru annonce une consommation de 9,4 sur la route et 13,1 en ville. La transmission est une automatique à cinq rapports (un peu chiche quand la plupart des concurrents offrent maintenant des boîtes à six rapports…) avec un mode manuel dont on se lasse rapidement. Son fonctionnement en mode automatique se veut dans la bonne moyenne. Cette boîte de vitesse est infiniment mieux programmée que celle de la génération précédente qui donnait toujours l’impression d’être en état d’ébriété avancé. Même si nous n’avons pas pu en faire l’essai durant une tempête hivernal, nous sommes en droit de considérer le fonctionnement du rouage intégral du Tribeca conforme à son excellente réputation.
La conduite d’un Tribeca est tout à fait dans les normes de la catégorie. Pas sportif pour deux sous malgré son appartenance à la catégorie des véhicules utilitaires sport, ce Subaru propose une conduite très douce, feutrée même. L’habitacle est confortable et silencieux et les gros rétroviseurs extérieurs aident aux manœuvres de recul. J’ai trouvé l’accélérateur difficile à moduler au début mais je m’y suis fait rapidement. La direction affiche une précision toute véhuëssienne, c'est-à-dire qu’elle n’est ni brillante, ni poche et qu’elle offre un retour d’informations partiel. En virage serré, le roulis est évident on comprend vite que s’énerver au volant d’un Tribeca revient à faire délibérément tomber un verre de vin rouge sur l’habit blanc d’un mafioso, c'est-à-dire suicidaire.
Le Subaru Tribeca est loin d’être un vilain véhicule. Ses caractéristiques techniques ne lui permettent toutefois pas de se mesurer aux valeurs établies du créneau tandis que son prix est assez élevé. De plus, il y a fort à parier que bien des gens n’ont jamais entendu parler de ce VUS. Nous recommandons cependant le Tribeca… aux amateurs de Subaru!