Mercedes-Benz Classe C, un caractère à part
Avec la succession de nouvelles Mercedes-Benz au cours des deux dernières années, il serait facile de conclure que la nouvelle Classe C n’est qu’une simple version plus compacte de la berline de Classe E qui serait à son tour un dérivé de la Classe S, en plus petit. C’est une façon de voir les choses, mais il est important de souligner que chacune de ces berlines possède une personnalité qui lui est propre. Et la dernière arrivée ne se débrouille pas trop mal merci !
Il est vrai que la version précédente a joui d’une grande popularité. Elle a même été la Mercedes-Benz la plus vendue de l’histoire. Mais il suffisait de prendre le volant après avoir roulé avec une S ou une E pour réaliser à quel point des changements s’imposaient. En outre, ce modèle était confronté sur le marché à une Série 3 de BMW renouvelée depuis peu, tandis que l’Audi A4 avait également bénéficié d’une révision esthétique et mécanique en 2004. Mais contrairement à Audi qui a révisé son A4 il y a trois ans assez tièdement, à Stuttgart, on a mis le paquet sur la petite dernière. Pas question de se contenter de rafraîchir la silhouette et le tableau de bord afin de l’harmoniser avec les autres. La refonte a été complète et il faut admettre que le travail n’a pas été bâclé. Et cette fois, elle fait plus qu’offrir les qualités traditionnelles de la marque à prix plus abordable. La nouvelle Classe C nous est non seulement réussie sur le plan esthétique, mais son agrément de conduite a remarquablement progressé.
De la suite dans les idées
BMW a joué les iconoclastes en adoptant une silhouette déhanchée sur ses axes, avec des bourrelets servant à délimiter les surfaces pour rompre le moule, soulignait Chris Bangle, le père de cette hérésie visuelle selon certains. Chez Mercedes-Benz, on a préféré l’approche évolutive se déclinant des nouvelles versions des Classe S et E. La silhouette propose une allure plus sportive que précédemment avec une partie passablement inclinée vers l'avant tandis que la section arrière plus élevée reprend cette forme en coin typique des autos à vocation sportive. La signature visuelle de cette voiture est cette ligne latérale en relief qui débute aux roues avant pour ensuite s’élever progressivement vers l’arrière afin de terminer au niveau du feu arrière. Bref, une foule de petits détails qui concilient élégance et sportivité. Et cette Classe C 2008 ne possède pas de déflecteur intégré au coffre comme c'est souvent le cas. Les aérodynamiciens ont préféré canaliser l’air vers les feux arrière et l’expulser par l’intermédiaire d’orifices pratiqués dans la lentille de ces mêmes feux. Cela élimine la turbulence et améliore le coefficient de traînée qui est de 0,27, le meilleur de la catégorie. Soulignons au passage qu’un coefficient de pénétration dasns l’air de .30 était jugé exceptionnel il n’y a pas si longtemps.
Détail d’importance, les deux modèles qui seront offerts sur le marché canadien posséderont une grille de calandre différente l’une de l’autre. La version plus sportive arborera l’étoile d’argent dans sa calandre même, tout comme ce fut le cas avec la première SL en 1954. L’autre modèle aura une grille de calandre différente et l’étoile d’argent sera sur le capot. C’est un détail vous me direz, mais c’est un détail qui en dit long sur les intentions des concepteurs. L’habitacle est plus spacieux puisque la largeur et l’empattement ont été augmentés. Mais le plus important est le design intérieur. Ce n’est pas flyé comme dans une Alfa Romeo ou d’un chic certain comme chez Audi, mais il s’en dégage une impression d’équilibre, de modernité et d’efficacité. L’écran du système de navigation se replie discrètement derrière un panneau mobile, les cadrans indicateurs sont cerclés d’aluminium brossé et leur affichage est électroluminescent. Enfin, le volant à quatre branches de nos modèles d'essais était à des années-lumière des anciens volants de type autobus utilisés pendant si longtemps chez ce constructeur. Les sièges sont fermes mais confortables et les gens de tout gabarit y trouveront place avec confort. Non seulement le support latéral de ces sièges est-il impressionnant, mais la course du siège devrait accommoder facilement les personnes de grande taille.
Acier, aluminium et laser
De nos jours, la légèreté fait loi ou presque dans le développement de nouveaux modèles. Par contre, les ingénieurs affectés au développement d’un nouveau produit doivent aussi concevoir un véhicule rigide offrant encore plus de sécurité qu’auparavant. Ces objectifs ne permettent pas de militer pour un matériau en particulier. Pour eux, il s’agit d’utiliser le bon produit au bon endroit. Par exemple, cette nouvelle berline est dotée d’une carrosserie en acier ultrarigide qui est également plus léger. Ce qui explique d’ailleurs pourquoi la caisse de la nouvelle C est plus légère de 8 kg que le modèle antérieur. Par contre, l’aluminium n’est pas ignoré puisque les ailes avant sont de ce métal qui est utilisé à plusieurs autres endroits de la voiture. En outre, les techniciens ont développé un nouveau système de soudure au laser qui assure précision et rigidité.
Sur le plan technique, la suspension avant est de type MacPherson, mais fait appel à des bras multiples inférieurs afin d’optimiser le contrôle et réduire les vibrations. La direction à pignon et crémaillère est montée plus vers l’avant et son boîtier ancré plus solidement. En 1983, la nouvelle Classe C de l’époque était la première voiture de cette marque à utiliser une suspension arrière à bras multiples. Celle-ci a été adoptée par la suite sur toutes les autres berlines Mercedes-Benz. Cette fois, les ingénieurs ont poursuivi le raffinement de son design en révisant les points d’ancrage, le positionnement des barres ainsi que la rigidité des éléments cinétiques.
Mais l’élément clé de cette suspension est le nouveau système « Agility » qui permet aux amortisseurs d’offrir une fermeté variable en fonction de la vitesse et des conditions de conduite. Purement mécanique, ce système est très efficace. Et il l’est plus avec l’option « Advanced Agility » qui permet de passer du mode « Confort » au mode « Sport » au simple toucher d’un bouton. Cette fois, les réglages sont électroniques. Deux moteurs sont initialement destinés pour le marché canadien. Le premier est le V6 de 3,0 litres d’une puissance de 231 chevaux alors que la C350 sera propulsée par un autre moteur V6. La cylindrée de ce dernier est de 3,5 litres et sa puissance de 272 chevaux. Il est couplé à une boîte manumatique à sept rapports. Les deux moteurs offrent une consommation de 9,4 litres aux 100 km.
Oubliez le passé !
La majorité des acheteurs de la Classe C ont rarement acheté cette voiture pour sa sportivité. Les raisons qui justifiaient leur achat reposaient sur la solidité, la sécurité et le comportement routier équilibré de ce modèle. Mais c’était hier. Aujourd’hui, la nouvelle C est une voiture dont les qualités dynamiques sont à souligner avec insistance. Même la version « ordinaire » dépasse de beaucoup tout ce que sa devancière pouvait nous offrir en fait d’agrément de conduite et de performances. Malgré tout, pour plusieurs, cette Mercedes-Benz demeurera un achat de raison, car elle possède en mieux les qualités de base propres à tous les véhicules de la marque. Mais la nouvelle suspension « Agility » a considérablement transformé le comportement routier. La tenue de route est non seulement meilleure, mais le feedback de la direction et les sensations d’ensemble sont nettement plus affûtés. Cette nouvelle génération est beaucoup plus agréable à conduire. Mais ce n’est pas fini, puisqu’il existe des versions encore plus intéressantes et excitantes.
En effet, une C350 équipée du système « Advanced Agility » est vraiment dans une classe à part. En mode « Confort », la voiture se comporte comme une C350 ordinaire, ce qui est déjà bien. Mais appuyez sur la touche « Sport » située en bas des contrôles de climatisation et vous vous retrouvez au volant d’une voiture encore plus plaisante à piloter. La direction est plus rapide, la suspension se raffermit et vous transmet les informations de la route plus rapidement tandis que la tenue en virage est supérieure. Cette fois, l’épithète sport n’est pas usurpée. Bien entendu, les freins sont puissants et progressifs. En conclusion, les qualités dynamiques la nouvelle Classe C ont beaucoup progressé en raison de cette nouvelle suspension qui fait toute la différence.
Mais Mercedes-Benz nous réserve une autre belle surprise en cours d’année avec l’arrivée de la C63 AMG et de son spectaculaire moteur V8 de 6,2 litres. Un collègue américain a eu l’occasion d’essayer un modèle de préproduction sur le légendaire circuit du Nürburgring et je lui avais demandé de me transmettre ses impressions afin de mieux vous informer. Son courriel ne contenait que deux lignes ! Sur la première, on pouvait lire : « Wow ! » et sur la seconde : « Meilleure qu’une M3, sans problème ! » Voilà, difficile d’en rajouter.
Feu vert
Agrément de conduite relevé, silhouette élégante,
plate-forme ultra rigide, moteurs bien adaptés,
éventuelle C63 AMG
Feu rouge
Certaines versions onéreuses, suspension fermeselon modèle,
silhouette austère d'après certains,
fiabilité inconnue