Mazda 6, toujours en piste
Avec nous depuis 2003, la Mazda 6 entre dans sa 6e année de production. Bien qu’elle ait profité de nombreux changements techniques et esthétiques depuis, elle affiche sensiblement la même silhouette qu’à ses débuts. Comme elle aura été la bougie d’allumage du redressement de Mazda et qu’elle se vend toujours bien, il aurait été futile à ce stade-ci de remodeler le véhicule. Mais il faudra faire attention parce que dans un milieu aussi compétitif que celui des berlines intermédiaires sport, il est important de garder l’intérêt des acheteurs en offrant un peu de nouveauté.
Et dans le but de stimuler les ventes de son modèle intermédiaire, Mazda a décidé cette année de… mettre fin à la production des versions familiale et Speed6. Les raisons de leur retrait sont nébuleuses, mais parions qu’un ménage s’effectue au sein du modèle afin de mettre la table pour une refonte prochaine. Les acheteurs auront donc le choix cette année entre la berline et la version sport (variante hatchback de la 6). Pour les motorisations, chacune des versions pourra être recevoir un 4 cylindres ou un V6. Les prix restent pratiquement inchangés alors qu’il sera possible de se procurer une 6 sous les 25 000 dollars. Au chapitre des nouveautés pour 2008, rien d’extraordinaire si ce n’est l’ajout et le retrait de couleurs extérieures et la présence de série du moniteur de pression des pneus sur les modèles équipés de jantes de 17 et 18 pouces.
Encore dans le coup
Notre récent essai routier nous aura permis de constater à quel point la 6 vieillit bien malgré son âge. Le design de la ligne extérieure plaît encore énormément alors que les bas de caisse, les jantes, les feux et la calandre projettent toujours une image sportive et agressive. La version GT à moteur V6 est assurément la plus agréable à l’œil avec ses jantes de 18 pouces et son béquet arrière. C’est celle qui affirme davantage le caractère sportif et dynamique de la voiture. Toutefois, ceux qui opteront pour la version de base hériteront tout de même d’un modèle indémodable et fiable en choisissant la GS à moteur 4 cylindres. L’aménagement intérieur de notre version d’essai présente également un résultat impressionnant puisque malgré un design datant du début des années 2000, tout semble avoir été si bien pensé que cet intérieur pourrait faire encore l’envie de bien des constructeurs. Au volant de la voiture, on constate immédiatement l’insistance mise sur le caractère sportif avec de gros cadrans cerclés de chrome trônant au centre de la console Concept de cercles repris pour les buses de ventilation et les différentes commandes sur la console centrale. Une fois bien assis dans le siège du conducteur, on ne pourra passer sous silence l’impression de voiture de course avec le volant à trois branches et le pommeau de la transmission qui ne demandent qu’à être utilisés avec passion. Les sièges de cuir sont très confortables mais l’assise nous semble un peu trop haute, surtout pour les personnes de grande taille.
Dynamique mais déficiente
Bien que les concepteurs de la 6 aient mis l’accent sur une tenue de route sportive, les deux moteurs manquent malheureusement de puissance pour vraiment parler de comportement sportif. Vous aurez compris ici qu’on regrette déjà la version Speed. Pourtant, la 6 propose plusieurs éléments permettant d’exploiter ses qualités dynamiques. Une suspension calibrée en fonction de la tenue de route, la disponibilité d’une transmission 6 vitesses avec mode manuel et des pneus de 18 pouces en option, permettent de prendre la piste sans envier la concurrence. C’est plutôt au niveau de la motorisation que la voiture perd des plumes face à des concurrentes plus vitaminées. Mais avons-nous vraiment besoin de plus de puissance ? Disons seulement qu’il est plutôt rassurant pour un bon nombre de Nord-américains de savoir qu’ils disposent de plus de chevaux que leur voisin d’en face... Quoi qu’il en soit, c’est surtout en poussant la voiture que ce manque de puissance se fait sentir, car en conduite urbaine, la cavalerie disponible suffit à la tâche, autant pour le 4 cylindres que pour le V6. Et bien exploitée, la mécanique permet tout de même à la 6 de procurer aux occupants des sensations bien au-delà de ce que peut offrir la concurrence. Le roulis est pratiquement absent, la direction se veut précise, le freinage effectué par 4 freins à disque est puissant alors que le châssis rigide s’assure d’éliminer les bruits de caisse et l’effet de torsion en virage serré. La 6 sacrifie cependant un peu de confort et de douceur de roulement pour arriver à ces résultats. Si votre priorité est l’agrément de conduite, choisissez la GT à motorisation V6. Mais sachez que la suspension sera plus sèche et que les pneus de 18 pouces émettront plus de bruits de roulement. Par contre, à l’opposé, en optant pour une GS avec 4 cylindres, le confort sera meilleur et la douceur de roulement plus agréable.
Les dirigeants de Mazda, étant toujours à l’écoute de la clientèle et désirant conserve leur part de marché, ne nous surprendront certainement pas en nous murmurant à l’oreille qu’il y aura bientôt du nouveau pour la 6. Les rumeurs vont bon train et à ce qu’il paraît, la prochaine génération de la berline sera plus puissante et plus spacieuse que l’ancienne version. Si Mazda garde tous les éléments gagnants de l’actuelle version, la prochaine génération risque fort de mettre de la bisbille dans la catégorie des berlines intermédiaires sport. Mais en attendant, la version actuelle de la 6 est toujours dans le coup et toujours parmi les meilleures de l’industrie.
Feu vert
Comportement solide et sportif, présentations extérieure et
intérieure réussies, freinage puissant,
finition de qualité, prix intéressants
Feu rouge
Manque de puissance, transmission rugueuse,
volume de l'habitacle, retrait de la version Speed