Lincoln MKX, Aviator, prise 2 !
Après la constatation de l’échec de l’Aviator, Lincoln avait prévu remettre ça en proposant un tout nouveau véhicule portant la même nomenclature, mais à la conception entièrement nouvelle. Mais voilà, cet Aviator qui nous avait été présenté en tant que concept en janvier 2005 nous est finalement apparu l’an dernier, portant le nom de MKX. Et force est d’admettre qu’à défaut d’être très original, cette appellation permet d’une part d’associer une fois de plus les lettres « MK » (pour Mark) à la marque, mais aussi au véhicule de mieux s’identifier face à une concurrence appelée XC, X5, RX, FX, SRX et MDX !
Élégant, moderne et stylisé, le MKX est un véhicule esthétiquement très réussi et qui porte bien le fait qu’il soit cloné à partir d’un autre véhicule. Car bien sûr, il ne faut pas être devin pour constater qu’il dérive du Ford Edge, ce qui au passage, n’a rien de dérangeant. À ce niveau, l’exercice est mieux réussi qu’avec sa petite sœur MKZ, dérivée de la Fusion. Ici, la grille de calandre qui donnera probablement du fil a retorde aux « astiqueurs », parvient à symboliser luxe et grâce avec grande efficacité. Le surplus de chrome et la partie arrière visiblement très moderne permettent également de le distinguer du Edge, ainsi que de tous les autres VUS du marché. Et c’est sans doute en raison de son allure séduisante que le MKX est le seul Lincoln à pouvoir se vanter de ne pas être autant victime de l’image de la marque qui, avouons-le, a déjà été plus à la mode. En effet, ce véhicule fait entrer une nouvelle clientèle chez les concessionnaires, un peu comme ce fût le cas avec le Buick Rendezvous il y a quelques années.
À bord, un superbe travail a été effectué pour rendre cet habitacle luxueux et encore plus attrayant. Tout d’abord, mentionnons le magnifique éclairage d’ambiance et de la planche de bord qui, le soir venu, nous donne l’impression de conduire un véhicule deux fois plus cher. Les élégantes boiseries et les diverses appliques métalliques sont aussi de très bon goût et rendent honneur aux sept lettres qui ornent la planche de bord. Plus moelleux que ceux du Edge, les sièges fournissent un excellent confort, tout en mettant l’accent sur le soutien latéral. Devant comme derrière, l’espace est généreux, mais vous constaterez toutefois l’absence d’une troisième banquette, une caractéristique de plus en plus commune dans cette catégorie. Côté luxe, Lincoln propose une panoplie de caractéristiques appréciables, comme les sièges avant chauffants et ventilés, la banquette arrière rabattable au moyen d’un simple bouton, la chaîne audio THX, le système de navigation à écran tactile et le toit panoramique presque entièrement vitré. Et même si certains de ces éléments sont offerts en option, on parvient à obtenir un MKX « full au bouchon » pour moins de 50 000 $. Pas mal n’est-ce pas ?
Un seul moteur, le bon !
Ici, pas de vétuste V6 de 4,0 litres issu de l’Explorer ou de V8 assoiffé. On nous propose que le plus récent V6 issu des coffres de Ford, soit un Duratec de 3,5 litres multisoupapes, produisant 265 chevaux et 250 lb-pi de couple. Performant et plus souple que le 3,0 litres du même nom, ce moteur est bien en verve et parfaitement adapté au véhicule. Sa consommation d’essence tournant autour de 14 litres aux 100 kilomètres déçoit légèrement, mais est loin d’être aussi alarmante que celle qui affligeait le défunt Aviator. On accouple le moteur à une boîte automatique à six rapports qui pour sa part, gagnerait à être un tantinet moins paresseuse. Voilà sans doute pourquoi Ford n’a pas cru bon de la doter d’un mode manuel ! Néanmoins, cette dernière est étagée correctement et assure des passages de vitesse en douceur.
Première constatation en prenant la route, le MKX est encore mieux insonorisé que son petit frère (le Edge), qui jouit aussi d’une bonne réputation en la matière. La suspension confortable et bien calibrée garantit une conduite saine et prévisible, ainsi qu’une prise de roulis modérée en virage. Comparativement au Lexus RX350, son principal rival, le système de contrôle de stabilité est plus efficace parce que plus permissif. Par exemple, lorsque vient le temps de grimper une côte glacée ou de sortir d’un banc de neige, il ne faut pas composer avec un système qui vous freine inutilement.
Malheureusement, derrière ce splendide volant se cache une direction qui affiche une légère imprécision au centre et qui gagnerait à offrir un meilleur cercle de braquage, car les manœuvres serrées sont souvent complexes. Cette dernière est également responsable du manque d’agrément ressenti derrière le volant, puisqu’elle ne transmet pas une bonne sensation de la route.
Une concurrence féroce, mais plus chère !
Pour se faire une place dans cette catégorie dominée par les produits importés, Lincoln se devait de proposer à la clientèle une formule attrayante, tant en matière de produit que de prix. Et c’est là la beauté de la chose, puisqu’après avoir fait connaissance avec le MKX et découvert qu’il est étonnant, vous constaterez que son prix est on ne peut plus concurrentiel. À équipement comparable, cela signifie donc que vous économiserez environ 7 000 $ par rapport à une Lexus ou une Acura, et je ne vous parle pas des véhicules européens! Bien sûr, la valeur de revente risque de ne pas être aussi élevée que chez Lexus, qui jouit d’une réputation presque surfaite, mais cette économie ne vaut-elle pas la peine de réfléchir ? Bref, le MKX mérite de laisser de côté ses préjugés face à la marque et de s’y attarder avec plus d’attention. Et parions que parmi ceux qui oseront franchir les portes du concessionnaire, un bon nombre ressortiront avec un contrat dans la main !
Feu vert
Silhouette élégante
Présentation intérieure soignée
Habitacle très confortable
Insonorisation poussée
Comportement équilibré
Feu rouge
Boîte automatique paresseuse
Direction peu communicative
Cinq places seulement
Consommation légèrement trop élevée