Land Rover LR2, passe-partout de luxe
Le Freelander n’était pas un mauvais véhicule, mais il souffrait du « problème des trop » : trop lourd, trop cher, trop peu puissant, trop peu fiable et sa silhouette avait des allures des années 80. La direction de Land Rover a commencé la révision complète de ses produits avec le Discovery qui est devenu le LR3. Et lorsque le cadet de la famille a été modifié, il est devenu le LR2 sur notre marché. Plus moderne et plus élégant, ce modèle possède les qualités inhérentes à tout Land Rover, notamment d’excellentes qualités en conduite hors route.
D’ailleurs, quand ce modèle a été présenté à la presse, l’itinéraire comprenait une randonnée de 650 km qui nous a permis d’affronter des conditions routières très variées ainsi que des sections hors route. Mais en plus, nous avons eu la chance de terminer ce test sur les célèbres dunes de Pismo Beach, un endroit que je connais bien pour y avoir fait du VTT. Nous étions en mesure de voir ce que le Land Rover LR2 avait dans le ventre !
Bas prix !
Un prix de détail suggéré de 44 900 $, ne place pas le LR2 dans la catégorie des aubaines... C’est d’ailleurs ce tarif assez élevé qui l’a empêché de faire partie de notre match comparatif des VUS compacts. Mais chez ce constructeur, il s’agit vraiment d’un véhicule d’entrée de gamme. À ce prix, ses concurrents sont des modèles comme l’Acura RDX et la BMW X3. Mais le LR2 se distingue par ses gènes qui proviennent des véhicules de cette marque reconnus pour leurs capacités à affronter des conditions difficiles et parfois extrêmes. C’est bien connu, il y a des Land Rover partout sur la planète et ils ont fait leurs preuves. Ils sont reconnus comme étant des véhicules pouvant tout affronter. Certes, la fiabilité n’est pas toujours présente, mais quand vient le moment de passer sur un gros rocher ou dans une énorme mare de boue, rares sont ceux qui ont autant de compétence.
La silhouette sympathique du Land Rover plaira autant aux femmes qu’aux hommes. Tout est bien harmonisé à l’extérieur pour lui conférer une allure de robustesse tout en demeurant élégant et actuel. Il y a un curieux mélange de lignes fluides se combinant aux formes ciselées des parois latérales. Chaque partie de la carrosserie semble se lier à une autre comme des blocs Legos. Tout cela donne une impression de mouvement. Mais c’est surtout à l’intérieur que les gens vont l’apprécier. Sur le modèle que j’ai testé, j’ai eu droit à une sellerie en cuir de très bonne qualité et à une habitabilité plus que généreuse. Lors de l’essai dans les dunes, j’étais accompagné par un expert de Land Rover qui mesurait 1,95 m et il restait pas mal d’espace au-dessus de sa tête ! La visibilité est très bonne, mais pas au chapitre des commandes qui sont difficiles à consulter durant la conduite. Pour ce qui est des places arrière, j’ai été surpris du bon dégagement pour les jambes et comme les sièges arrière sont plus hauts, on obtient une très bonne visibilité vers l’avant.
Le LR2 jouit d’un tout nouveau moteur 6 cylindres en ligne de 3,2 litres qui génère 230 chevaux. En fait, il est identique à celui qu’on retrouve dans la Volvo S80 et il est joint à une transmission automatique à 6 rapports dotée d’un mode manumatique qui vous permet de passer les rapports manuellement. Cette boîte de vitesses, la seule disponible d’ailleurs, comporte aussi un mode « Sport » afin d’obtenir de meilleures performances. J’ai constaté la différence de conduite que procure le mode « Sport » sur un chemin de 100 km qui serpentait les montagnes du désert. Les reprises en sortie de virage étaient nettement plus vives, car le couple maximal est obtenu à un régime moins élevé. On exploite alors mieux le potentiel de ce moteur six cylindres. Sur la grand-route, il nous laisse un peu sur notre appétit. Notamment lors des dépassements, alors qu’il est parfois un peu juste.
Le LR2 est pourvu d’un cadre rigide et on le sent immédiatement dans les virages. Le bon travail des ingénieurs en matière de suspension a permis de minimiser le roulis en virage, tout en conservant un degré de fermeté qui est très loin d’être inconfortable. En fait, après quelque temps à le conduire, on perd l’impression de conduire un VUS tellement la suspension est bien adaptée pour toutes les conditions. La conduite est d’une étonnante précision pour un véhicule de la sorte et dans une enfilade de virages très sinueux, j’avais plein contrôle tout en maintenant une bonne cadence de conduite. Même sur les bosses, la suspension n’avait pas trop de rebonds, ce qui éliminait l’impression d’être assis sur un ballon de plage, comme certains de ses concurrents. Le confort est également rehaussé par une insonorisation de l’habitacle qui témoigne d’une finition et d’une attention au détail de haut niveau. D’ailleurs, pour votre information, ce nouveau modèle est assemblé dans une usine qui a obtenu les plus fortes notes en matière de qualité. C’est une nette amélioration si l’on compare avec les vieux Defender ou autres qui manquait tout simplement de rigueur concernant la fiabilité et la finition. Ces jours-là font partie du passé.
Passe-partout
Le LR2 respecte la tradition et a l’âme d’un explorateur avec un angle d’attaque de 31 degrés et une garde au sol de 210mm. Cela signifie que vous pouvez descendre une pente abrupte sans risquer trop de casse à la partie avant du véhicule. Mais l’aspect le plus impressionnant est sans aucun doute le système « Terrain Response » qui comporte 4 modes distincts de traction selon les conditions, dont les modes; pavement, sand, snow et mud. Cette transmission à quatre roues motrices permanente agit différemment d'après le mode choisi, car le système maximise l’adhérence en jouant sur le système antipatinage. Lors de notre essai dans des conditions hors route, j’ai pu aisément constater les différences, car le couple est déployé de sorte à maximiser la traction à bas régime.
Pour ce qui est des descentes très abruptes, vous pourrez les sécuriser grâce au contrôle de descente qui s’active automatiquement. Vous pouvez donc relâcher le frein et le Rover rampera tout simplement jusqu’en bas. Bien qu’il ne soit pas pourvu d’une boîte de transfert comportant une plage démultipliée Low, le système de traction est très efficace. On apprécie le fait de ne pas être obligé d’appuyer sur une commande supplémentaire pour bénéficier d’un maximum de traction et de couple à très bas régime en ascension ou quand vient le moment de passer sur un obstacle. Choisissez votre mode de traction à la volée et le LR2 saura tirer le maximum de la situation.
Espoir et désespoir
Sur une note positive, le LR2, ou Freelander 2 comme il est appelé dans d’autres pays, marque un grand pas pour ce fabricant, car il permet de rejoindre une clientèle qui a toujours désiré un Land Rover, mais sans jamais être capable de s’en payer un. Il fait très bonne figure sur la route, mais dans des conditions hors route, il fait presque classe à part dans sa catégorie. D’ailleurs, un match comparatif entre ce dernier et l’Acura RDX et la BMW X3 serait des plus intrigants... Parmi les bémols, il faut souligner qu’il manque un peu de souffle lors des dépassements tandis que ses commandes sont difficiles à consulter. Après tout, il faut être fidèle à la tradition ! En revanche, quand je me suis amusé sur les énormes dunes de Pismo Beach et que j’ai vu à quel point il était compétent dans le sable mou, je savais que j’avais affaire à un Land Rover pur et dur qui ferait rapidement oublier son prédécesseur.
Par contre, le spectre du manque de fiabilité vient toujours hanter les acheteurs potentiels... Pourtant, chaque communiqué du constructeur nous vante le fait que tous les modèles de la marque atteignent des cotes de fiabilité égales sinon supérieures à ce que les meilleures japonaises ou allemandes peuvent offrir. Néanmoins, lorsque les chroniqueurs automobiles se rencontrent et que la fiabilité ou l’absence de fiabilité est amenée sur le tapis, les histoires d’horreur impliquant les Land Rover fusent de toutes parts... Il y a ce journaliste qui roulait au volant d’une Range Rover de presse dans une pluie diluvienne alors que toutes les glaces se sont abaissées par elles-mêmes, inondant le conducteur et tout l’habitacle ! Et la dernière en liste, un journaliste de Montréal avait laissé une rutilante LR2 orange dans le stationnement de l’aéroport Pierre-Elliot Trudeau. À son retour de voyage, le véhicule a refusé de démarrer…Ah, au fait, on était en été et le temps était splendide ! What a pity !
Feu vert
Excellentes capacités hors-route,
très bonne finition, ligne distinctive,
habitacle spacieux
Feu rouge
Moteur pourrait être plus puissant, capacité de remorquage limitée,
est-ce que la fiabilité sera au rendez-vous?,
commandes parfois compliquées
