Cadillac Coupé CTS 2010, une belle américaine
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La division Cadillac de GM ne cesse de connaître des succès. En effet, sa berline CTS est l'une des « Caddy » les plus vendues dans l'histoire de la marque tandis que le nouveau multisegment SRX dévoilé l'an dernier jouit également d'une très grande popularité. Comme c'est la politique de mise lorsqu'un modèle connaît du succès, le CTS voit donc le nombre de ses versions augmenter. Il est donc offert en berline et en version familiale Sport Wagon depuis quelque temps tandis que le Coupé arrive sur le marché en tant que modèle 2011. Pour l'instant, la berline et la familiale sont également vendus en version V. Cette édition plus sportive se caractérise par la présence d’un moteur V8 6,2 litres suralimenté produisant 556 chevaux !
Le Coupé a été initialement dévoilé dans le cadre du Salon de l'auto de Détroit en 2008 et sa commercialisation était prévue pour l'année suivante. Les problèmes financiers du constructeur ont retardé son arrivée sur le marché. Mais, cette fois c'est la bonne, et cette élégante voiture est disponible depuis le début du mois d'août sur notre marché. Il est également intéressant de souligner qu'il s'agit du premier coupé à être offert par la division Cadillac depuis l'abandon du Coupé Eldorado en 2002. Mais il n'y a aucune ressemblance ou similitude entre ces deux modèles. L'Eldorado proposait une silhouette vraiment banale tandis que ses performances et ses prestations n'étaient pas tellement intéressantes.
Le look d'abord
L’un des éléments qui explique en partie les succès de la CTS est certainement sa silhouette. Celle-ci a été inspirée des avions furtifs de l'armée de l'air des États-Unis. Avec ses angles aigus, sa silhouette sans compromis, ses feux arrière verticaux mis en évidence et cette partie avant si caractéristique avec ses phares de route verticaux et sa grille de calandre chromée, il est difficile de ne pas la remarquer. À cela s'ajoute bien entendu ces petits extracteurs d’air placés à la partie supérieure arrière des ailes avant.
Dans le jargon corporatif, on appelle cette philosophie de conception « Art et science » qui est exclusive à Cadillac. Pour ce qui est du Coupé, les stylistes ne se sont pas contentés d'amputer la berline de ses portières arrière. On a effectué plusieurs changements de style, notamment en utilisant un pare-brise à angle plus prononcé, 62,3 degrés, tandis que la lunette arrière est quasiment horizontale. Ce qui lui confère une silhouette vraiment unique. Il faut souligner que l'empattement de la version deux portes est similaire à celle de la berline, mais la hauteur et la longueur ont été réduites de 51 mm. Par contre, la voie arrière à été élargie afin de lui fournir cette silhouette cintrée tant appréciée les stylistes de la compagnie. Dans leur vocabulaire, on parle de taille de type bouteille de Coca-Cola.
Parmi les autres éléments propres à ce modèle, il faut mentionner la présence d'un échappement central doté de deux embouts en forme de dièdre et d'un petit aileron monté sur le couvercle du coffre qui sert également de feux de freinage élevé. Finalement, cette voiture ne possède pas de poignées de portes. Comme c'est le cas avec la Corvette de Chevrolet, ce sont des petits boutons placés à l'intérieur de la partie supérieure de la portière qui permettent d'ouvrir celle-ci à l'aide d'un système électrique. Une fois dans l'habitacle, pour ouvrir la portière, il suffit d'appuyer sur un bouton monté sur la poignée intérieure. Cette silhouette est du genre « on aime ou on déteste », mais force est d'admettre que lors de notre essai, la plupart des commentaires recueillis étaient beaucoup plus positifs qu'autre chose.
Une authentique 2+2
Dans la majorité des cas, les coupés nous proposent des places arrière plus ou moins confortables et certainement exiguës. Toutefois, la majorité des constructeurs tente de nous faire accroire qu'il y a de l'espace à l'arrière. Chez Cadillac, on est plus honnête en désignant ce véhicule comme étant un 2+2. Tout d'abord, les places avant sont fort généreuses et les sièges offrent un confort apprécié. Soulignons au passage qu’ils sont chauffés et climatisés selon les exigences de la saison.
À l’arrière, on retrouve deux sièges baquets qui offrent un bon dégagement pour les jambes pour autant que les passagers avant collaborent. Il est assez facile de prendre place à bord en raison de boutons placés sur le dossier des sièges avant qui permettent à ceux-ci de coulisser vers l'avant afin de nous donner plus d'espace. Par contre, les personnes de grande taille vont se heurter la tête au plafond, c'est garanti. Les dossiers des places arrière se replient vers l'avant, afin d'augmenter la capacité du coffre. Par contre, l'ouverture est relativement étroite dans le but d'obtenir une carrosserie plus rigide.
Le tableau de bord est semblable à ceux des autres modèles CTS. La finition est excellente, l'utilisation de pièces chromées est pertinente tandis que les commandes sont faciles d'accès et de manipulation. Une bonne note pour l’écran d'affichage de type grille-pain qui se remise à la verticale dans le tableau de bord tout en laissant un espace pour afficher certaines informations, notamment les réglages du climatiseur et ceux de la radio. Comme c'est le cas maintenant chez plusieurs modèles de ce constructeur, la qualité des matériaux et de l'assemblage est bonne.
Une grand tourisme
Malgré son allure nous laissant croire qu'il s'agit d’une voiture d'enfer prête à dévorer la route, cette Cadillac deux portes est davantage une voiture de grand tourisme. Pour la version ultra sportive, il faudra attendre le modèle V et ses 556 chevaux.
Ceci dit, il ne faut pas conclure pour autant que la version régulière se traîne sur la route et propose des performances peu inspirantes. Son moteur V6 de 3,6 litres à injection directe produit 304 chevaux, ce qui est quand même plus qu'acceptable. Il peut être commandé de série avec une boîte manuelle à six rapports. Cadillac offre en option une boîte automatique à six rapports dotée d’un mode manuel et de commandes de changement de vitesse montées derrière le volant. Certains ont critiqué cette disposition, soulignant que des palettes seraient plus pratiques. C'est selon les goûts de chacun, mais celles-ci nous ont donné satisfaction. Il faut également souligner que ce moteur et cette transmission sont dotés du système d'harmonisation du régime moteur lorsqu'on rétrograde. Elle possède également un mode de sport. Pour ce faire, il suffit de pousser le levier de vitesses vers la droite afin de le placer en mode manuel. À ce moment, les passages des rapports sont modifiés afin d'offrir de meilleures performances. Il faut préciser qu'il n'est pas obligatoire de passer les rapports de façon manuelle pour pouvoir bénéficier du mode sport. Cette propulsion peut également être commandée avec une transmission intégrale. La boîte automatique est alors obligatoire.
Notre version d'essai était équipée du groupe Sport avec des pneus d’été de 19 pouces, ce qui aide au confort, à la tenue de route tout en améliorant le silence de roulement.
Sur la route, la voiture est passablement agile pour une automobile de ce gabarit. Comme c'est le cas avec les directions assistées de ce constructeur, l'assistance est un peu trop généreuse à basse vitesse, mais les choses se replacent à des vitesses plus élevées. Et même si sa vocation n'est pas d'être une voiture ultra sportive, nous avons bouclé le traditionnel 0-100 km/h en 6,3 secondes, ce qui n'est pas à dédaigner. Et les freins sont passablement puissants alors que la distance de freinage à été vraiment courte avec une distance d'arrêt de 38 mètres. Impressionnant quand l'on songe il s'agit d'un véhicule pesant deux tonnes. En la conduisant, on apprécie le confort et l'insonorisation tout en bénéficiant d'un excellent système audio. Lorsque la route devient plus sinueuse, nous avons noté un léger sous-virage tandis que le train arrière semblait vouloir se déhancher. Mais il faudra pousser vraiment très fort pour en arriver à cette situation.
Somme toute, si vous appréciez la silhouette originale de cette voiture, vous allez aimer son habitacle cossu tandis que ses performances sont plus qu’adéquates. Toutefois, en comparaison de ses concurrentes germaniques, il manque ce petit quelque chose, cette petite coche au-dessus en fait de tenue de route et de conduite, mais c'est quand même assez mince en fait de différence. Par contre, comparé à certaines japonaises, notamment l’Infiniti G37 Coupé, l'américaine possède un léger avantage, notamment un habitacle spacieux.
Ce modèle sera moins populaire que la berline, mais il a sa place sur le marché et il faut donner crédit à la division Cadillac de ne pas avoir cédé à l’idée de vouloir copier les autres. Cette belle américaine ne manque certainement pas d’originalité.