Volkswagen Jetta, elle se compare enfin aux autres!
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Dans sa quête en vue de devenir le plus important fabricant d’automobiles au monde d’ici 2018, Volkswagen doit prendre des mesures dès maintenant, question de positionner certains de ses produits de façon optimale.
Cette stratégie implique de s’implanter solidement sur le marché américain. Un marché où la Jetta a toujours connu beaucoup de succès contrairement à l’Europe où c’est la Golf qui connaît la gloire. Volkswagen commence donc à préparer le terrain en dévoilant une nouvelle Jetta. Au-delà d’une nouvelle voiture, c’est son positionnement au sein de la gamme Volkswagen qui marque un nouveau début.
Jusqu’à présent, la Jetta était une Golf avec un coffre et, hiérarchiquement, se trouvait ainsi une petite coche au-dessus de sa génitrice. Désormais, autant en termes de dimensions que de prix, la Jetta devient le modèle d’entrée de gamme de Volkswagen.
Plus imposante qu’avant, la Jetta fait maintenant jeu égal avec les ténors que sont les Honda Civic, Mazda3, Mitsubishi Lancer , Toyota Corolla et, souhaitons-le, la nouvelle Chevrolet Cruze et la future Ford Focus. Au chapitre du prix, l’ancienne génération de la Jetta se détaillait, au minimum, bien au-delà de 20 000$. Désormais, il est possible d’obtenir une Jetta pour 15 875$, un prix défiant, encore une fois, les Civic et compagnie. Bien entendu, pour offrir une voiture sous les 16 000$, Volks a dû couper un peu… Oubliez le climatiseur, le verrouillage central et les sièges chauffants. Cependant, l’équipement demeure quand même intéressant : Banquette arrière rabattable 60/40, six coussins gonflables, vitres électriques et volant télescopique font partie de la dotation de base.
La Jetta 2011 débarquera vers la fin septembre avec des dénominations connues : Trendline, Trendline+, Comfortline, Sportline et Highline. Si une Trendline de base se détaille moins de 16 000$, l’augmentation des prix est assez rapide. Par exemple, ajoutez 1400$ pour l’automatique, 275$ pour l’ensemble Climatique (climatiseur et sièges avant chauffants) et un autre 300$ pour le chauffe-moteur, non inclus dans l’ensemble Climatique! On peut, finalement, se retrouver avec une Jetta Highline TDI de près de 30 000$. À ce moment, la Passat pourrait être une alternative de choix. Sauf que la Passat 2011 n’est plus offerte qu’en version CC. Il faudra attendre la prochaine génération de la Passat.
Tout ça, c’est bien beau mais qu’en est-il de la voiture?
Tout d’abord, comme c’est habituellement le cas chez les Allemands, on a joué la carte de la sobriété. À outrance sommes-nous tentés d’ajouter. Même si les feux arrière de la Jetta reprennent le design de ceux de la Audi A4 (après tout, Audi appartient à Volkswagen), on ne peut pas dire que la nouvelle berline se démarque dans la circulation. Par contre, ce style passe-partout présente un avantage non négligeable… il permet à la voiture de bien vieillir et elle n’aura pas l’air démodée dans cinq ans. La nouvelle Hyundai Sonata, par exemple, est, à mon humble avis, beaucoup plus jolie que la Jetta mais je ne suis pas convaincu qu’elle passera le test du temps avec autant de succès.
Si la carrosserie est sobre, voire austère, il en va de même pour l’habitacle. Quiconque a déjà conduit un produit Volkswagen retrouvera la même qualité de matériaux, le même assemblage sérieusement exécuté, la même disposition optimale des cadrans et de la plupart des commandes. Les habitacles gris et noir sont plutôt déprimants mais il est possible, sur certaines versions, d’obtenir des couleurs contrastantes du plus bel effet. Bref, on est en terrain connu et, encore une fois, ceux qui préfèrent les lignes éclatées sont mieux de regarder ailleurs.
La précédente Jetta se démarquait par un habitacle vaste et un immense coffre. Puisque la nouvelle venue a gagné quelque 7,3 centimètres, ce sont les gens prenant place à l’arrière qui bénéficient d’un dégagement supérieur aux jambes. Quant au coffre, il engouffre 440 litres, ce qui est énorme pour une berline, bien davantage que ce que proposent les Honda Civic et Mazda3. De plus, il est possible d’abaisser les dossiers de la banquette arrière.
Rien de nouveau sous le capot!
L’offre débute avec le quatre cylindres 2,0 litres qu’on retrouvait dans la Jetta City et dont les origines remontent sans doute au temps de Noé. Peut-être même de son grand-père… Ce moteur de 115 chevaux et 125 lb-pi n’est pas plus en verve qu’avant mais il est désormais fiable. Il est marié d’office avec une manuelle à cinq rapports ou, en option, avec une automatique à six rapports. Si vos besoins en termes de performance et de plaisir de conduire ne sont pas très élevés, ce moulin fera l’affaire.
La plupart des gens lui préféreront le cinq cylindres de 2,5 litres de 170 chevaux et 177 livres-pied de couple. Il ne fait pas de la Jetta une bombe mais son enthousiasme et sa consommation d’essence à peine plus élevée que celle du 2,0 litres devraient rallier la plupart des acheteurs. Ici aussi on a affaire à une boîte manuelle à cinq rapports et à une automatique à six.
Le troisième moteur proposé est bien connu des amateurs de Volkswagen du Québec où il jouit d’une grande popularité. Il s’agit du quatre cylindres turbodiesel de 2,0 litres (TDI pour les intimes) de 140 chevaux et, tenez-vous bien, de 236 livres-pied de couple obtenus dès 1750 tours/minute. Ce moteur, extraordinairement économe (il permet à la voiture d’avoir une autonomie d’au moins 1100 km!), s’avère LE moteur à privilégier. Cependant, il est passablement plus cher à l’achat et, nous devons l’avouer, un peu plus bruyant. Mais rassurez-vous, on est loin des diesel des années 70 et 80! Une transmission automatique et une manuelle, toutes deux à six rapports, sont proposées. Plus tard, Volkswagen proposera une version GLI, plus sportive et luxueuse, qui a toujours connu beaucoup de succès au Québec. Son 2,0 litres turbocompressé de 200 chevaux devrait être satisfaisant…
En terrain connu
Encore une fois, et au risque de nous répéter, nous sommes en présence d’un pur produit Volkswagen. La direction brille par sa précision et son retour d’informations et le châssis semble d’une solidité à toute épreuve. Par contre, j’ai trouvé les suspensions plus dures que dans la génération précédente. Il faut dire que la suspension arrière est à poutre semi-rigide alors que les Européens ont droit à des bras multiples, ce qu’aura la future GLi. Les freins de la version de base sont à tambours, un retour en arrière pour Volks qui devait bien couper quelque part pour en arriver à un prix abordable.
Même lancée trop rapidement dans les courbes, la nouvelle Jetta affiche un solide comportement routier, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de l’historique de la marque. Même si les différentes boîtes manuelles sont généralement irréprochables, nous leur préférons la transmission automatique DSG, surtout en conduite urbaine. Par contre, et c’est dommage, seule la TDI offre les palettes au volant, ce qui ajoute au plaisir de conduire. Lors du lancement international, toutes les Jetta essayées possédaient un accélérateur difficile à moduler, ce qui donnait quelquefois des départs un peu saccadés. Nous adressons un autre bémol au système de contrôle de la stabilité latérale et de la traction (ESC) qui ne peut être désactivé. Dans certaines situations, comme lorsque la voiture est enlisée dans une congère, la désactivation de ces systèmes peut être une bénédiction. L’impossibilité de désactiver ces systèmes semble malheureusement devenir la norme dans l’industrie. La Ford Fiesta, par exemple, n’offre pas, non plus, cette possibilité.
La stratégie de Volkswagen pour les années à venir ne concerne pas seulement la Jetta (on parle d’une version hybride pour 2012 ou 2013). On planche déjà sur la remplaçante de la Passat et sur la nouvelle New Beetle (s’appellera-t-elle la New New Beetle?) mais c’est surtout la mise en marche prochaine d’une toute nouvelle usine à Chattanooga au Tennessee qui devrait permettre à l’entreprise allemande de considérablement améliorer son sort en Amérique.