Ford Mustang, le retour d'une vraie rivalité
Un peu plus de quarante ans nous séparent du jour où la rivalité Mustang/Camaro a débuté. Dès lors, ces bolides sont devenus les deux plus importantes icônes du muscle car américain, avec tout ce que ça comporte. Mais si Ford a réussi à maintenir le succès de la Mustang sans jamais même qu’il se fane, il en a été tout autrement pour Chevrolet. Disparue il y a cinq ans, la Camaro aura laissé depuis ce temps le champ libre à notre cheval sauvage. Mais voilà, d’ici quelques mois, Chevrolet nous la ramènera, modernisée et mieux adaptée au marché actuel. Et là, tout sera possible…
Mais il faut admettre que pour inquiéter les dirigeants de Ford, la Camaro se devra d’être très agressive. Car si le succès de la Mustang est toujours aussi exceptionnel, et ce, malgré l’impopularité des voitures sport, c’est parce qu’elle répond tout simplement aux besoins et aux désirs d’une certaine clientèle, mais aussi à son budget.
La clé ? L’attitude !
Si la Mustang fait le bonheur d’innombrables admirateurs, c’est aussi qu’elle dégage quelque chose. Sa forte personnalité fait en sorte que plusieurs se sentent vivre plus ardemment juste en la regardant. Et cette émotion, ce sentiment incroyable que l’on ressent au vrombissement du V8, aucune autre voiture comparable n’est en mesure de l’offrir. Alors, imaginez ce que vous pouvez ressentir lorsque vos deux mains sont solidement accrochées au volant pendant que l’accélérateur effleure la moquette ! C’est l’extase et du même coup, la disparition momentanée de tous vos tracas… Oh, je vous dirais bien sûr que le degré de passion varie selon la version choisie, mais même un modèle à moteur V6 est aujourd’hui en mesure de faire vivre de bonnes émotions à son conducteur. Après tout, ce V6 nous propose exactement la même puissance (210 chevaux) que la Mustang GT qui nous était offerte en 1994. Et comme ce moteur se marie aussi bien à la boîte manuelle qu’à l’automatique, que sa consommation est raisonnable et que le prix d’achat l’est encore plus, on ne peut que comprendre pourquoi tant d’acheteurs se procurent la bête.
Bon, je vous dirais tout de même qu’il est compréhensible que pour bien des gens, le mot « Mustang » ne puisse rimer avec autre chose que « V8 ». Car c’est eux, les vrais amateurs, qui affectionnent leur bolide, qui l’astiquent, qui le trimbalent dans les rencontres de clubs et les expositions, et qui les font parfois même performer sur des circuits d’accélération. Depuis maintenant quatre ans, ces maniaques peuvent compter sur un V8 à 24 soupapes qui développe 300 chevaux, soit tout ce qu’il faut de puissance pour faire taire belle-maman si elle piaille un peu trop fort sur votre banquette arrière ! Et si ce n’est pas assez (c’est qu’elle est vraiment coriace votre belle-mère !), vous pourrez toujours ouvrir votre porte-feuille un peu plus grand et vous offrir l’une des rares Shelby GT500, que l’on reconnaît par un museau plus agressif, des bandes décoratrices et des jantes exclusives. Ici, pas moins de 500 chevaux s’extirpent du V8 à compresseur de 5,4 litres qui permet un sprint de 0 à 100 km/h en un peu plus de quatre secondes ! Oui, c’est une vraie imprimante à contraventions !
Sur la route, la Mustang est nettement plus civilisée qu’avant. Mais attention, elle ne perd rien de la saveur d’antan. Son essieu rigide est toujours présent, son train arrière fait encore preuve d’instabilité et on peut s’adonner au plaisir du show de boucane sans difficulté ! Toutefois, tout amateur de Mustang vous le dira, la nouvelle cuvée est dotée d’un solide châssis qui permet une conduite carrément plus dynamique. On peut donc entamer un virage un peu plus témérairement, tout en comptant sur une stabilité routière finalement digne de ce nom. D’ailleurs, la direction qui transmet de bonnes sensations fait du très bon boulot, certainement mieux que sur la génération précédente. Seul le freinage, qui gagnerait à bénéficier d’un système de répartition de la force de freinage, déçoit légèrement. À bord, les défauts majeurs de la Mustang se résument à une qualité d’assemblage encore variable qui explique la présence de ces quelques craquements et bruits de caisse (plus présents sur la décapotable). On pourrait aussi reprocher à la version décapotable d’être dotée d’une capote aux crochets manuels capricieux et d’un mécanisme automatique qui semble vouloir flancher à tout moment. Pour le reste, on nous propose de bons baquets avant et une planche de bord agréable à l’œil, inspirée du passé, qui s’accompagne d’un éclairage dont la couleur peut-être modifiée au gré du conducteur. Et comme il se doit, le cheval sauvage orne toujours le centre du volant, vous rappelant que vous êtes en train de dompter la bête !
Moins de 25 000 $ !
Difficile à croire, mais sans options, il est possible d’obtenir une Mustang à moins de 25 000 $. Et si vous êtes attiré par la décapotable, c’est à peine plus de 28 000 $ qu’il vous faudra débourser. On vous propose d’ailleurs ce cabriolet à coût moins élevé que celui d’une PT Cruiser ou d’une New Beetle ! On pourrait donc reprocher bien des choses à la Mustang avant de commencer à qualifier ses vices d’impardonnables. Il reste maintenant à savoir si Chevrolet, avec sa Camaro 2009, saura s’ajuster de manière à réellement recréer cette rivalité d’antan, à la façon Canadiens/Nordique.
Feu vert
Voiture culte
Prix alléchant
Plaisir de conduire assuré
Puissance hallucinante (GT et GT500)
Bon châssis
Feu rouge
Quelques bruits et craquements à bord
Mécanisme de la capote à revoir (décapotable)
Train arrière sautillant
Voiture trois saisons