Acura RDX, en avance
Le marché des utilitaires sport de milieu de gamme promet d’être de plus en plus convoité s’il faut en croire Acura. C’est pour cette raison que la marque de prestige de Honda a dévoilé, il y a quelques mois, le RDX. En fait, ce véhicule n’est pas tout à fait inconnu des amateurs puisqu’un premier concept de ce RDX avait été dévoilé au Salon de l’auto de Detroit en… 2002 ! Une version rafraîchie est apparue au même salon en 2005, puis le modèle définitif était présenté cette année, toujours à Detroit. S’il avait fallu que ce véhicule ne soit jamais mis en production, les poules auraient arboré le dentier !
Esthétiquement, le RDX ne peut nier ses gènes Acura. La grille avant, surtout, ressemble à celle du MDX. Il est évident que le RDX sera comparé au MDX. Ce dernier, qui sera entièrement revu au courant de l’année, s’adresse à un public plus âgé. Il est aussi plus imposant, physiquement parlant. Mieux, aucune pièce du RDX ne provient du MDX ! Et puis, le MDX actuel peut se permettre d’aller jouer dans quelques pouces de boue sans perdre la face tandis que le RDX, équipé du rouage intégral de la RL mais amélioré, le SH-AWD, ne peut affronter que quelques centimètres de neige.... Ce type de rouage intégral sert surtout à faire passer la puissance du moteur aux roues et créer ainsi une meilleure tenue de route. Aucun modèle traction (roues avant motrices) ne sera proposé. Le RDX peut remorquer jusqu’à 1 500 lb (680 kilos)
Petit turbo ira loin
Il est un peu surprenant de constater qu’Acura ait choisi un quatre cylindres pour son RDX. Mais attention, un quatre cylindres turbocompressé ! Le très moderne 2,3 litres développe 240 chevaux et 260 livres-pied de couple. Il est associé à une transmission automatique à cinq rapports avec possibilité de changer manuellement les rapports en utilisant les palettes de type F1 situées derrière le volant. Les accélérations ne sont pas foudroyantes mais elles s’avèrent très correctes. La puissance arrive linéairement et on ne dénote pas de temps de réponse du turbo. La transmission fonctionne avec transparence et, en mode manuel, offre même la possibilité de passer rapidement deux rapports à la fois, ce qui est très rare. La direction a beau être bien dosée, on ne retrouve pas le feeling sportif d’un BMW X3, par exemple, un des concurrents directs du RDX. Les suspensions, accrochées à un châssis très rigide qui servira de base aux futures créations d’Acura, sont calibrées pour un maximum de confort et de conduite sportive.
Or, sur les routes très sinueuses des alentours de San Francisco où Acura a présenté son RDX à la presse, plusieurs personnes ont souffert du mal des transports, dont votre humble serviteur à qui cela n’était jamais arrivé... Tant qu’on ne pourra faire un essai plus prolongé du RDX, nous nous contenterons de mettre la faute sur les routes. Emporté par les qualités dynamiques de notre véhicule et aussi, sans doute, pour constater le niveau de rejets dans mon œsophage, mon collègue du jour m’a donné des sueurs froides en abordant une courbe beaucoup trop rapidement. Les systèmes de contrôle de traction et de stabilité (qui, heureusement, n’était pas déconnectés à ce moment), ainsi que le SH-AWD et les freins se sont mis de la partie pour nous garder sur l’asphalte. Chapeau Acura ! En plus, le tout s’est effectué dans la discrétion la plus totale.
Un habitacle raffiné
Qui dit Acura dit confort et le RDX ne fait pas exception à la règle. Les occupants ont droit à un habitacle des plus silencieux et des plus fonctionnels. Les sièges, confortables, retiennent bien le pilote et son passager en virage rapide (j’en sais quelque chose…) Ceux qui hébergent les passagers arrière sont garnis d’un cuir très glissant, mais l’espace réservé aux jambes demeure suffisant même si le siège avant est reculé au maximum. Le tableau de bord reprend des éléments de la RL, ce qui est tout à son honneur. Notre véhicule d’essai possédait le système de navigation par GPS optionnel. L’écran est grand, le système assez facile à comprendre mais je préfère encore les versions qui ne sont pas munies de ce système. En effet, la présence du Navig, comme ils disent chez Acura, repousse l’écran LCD du système audio (au demeurant d’une excellente sonorité) et du chauffage dans une petite bande placée en retrait sur le dessus du tableau de bord et très difficile à consulter. Puisque le RDX est un véhicule moderne s’adressant à des gens jeunes et actifs, les espaces de rangement sont nombreux. Mais c’est surtout la console centrale qui impressionne avec ses 18 litres d’espace de rangement. C’est quasiment autant qu’une New Beetle cabriolet !
L’espace de chargement arrière n’est sans doute pas des plus spacieux mais son aménagement s’avère sans faille. Le cache-bagages peut devenir une tablette ou faire partie du plancher puisqu’il est recouvert d’une moquette sur un côté et de plastique sur l’autre. Les dossiers des sièges arrière s’abaissent pour former un fond plat. Par contre, comme c’est trop souvent le cas, la vitre ne s’ouvre pas séparément du hayon. Cette porte arrière n’ouvre pas très haut et les personnes plus grandes que la normale pourraient l’apprendre douloureusement... Chaque lancement d’un produit Acura nous fait dire que l’entreprise a réussi à améliorer ce qui était déjà pratiquement parfait. Encore une fois, Acura ne déçoit pas. Si les prix sont justes et que la fiabilité est au rendez-vous (ce qui ne devrait pas être un problème), le RDX a toutes les raisons du monde de réussir sa carrière.
feu vert
Comportement routier très sain
Qualité de construction évidente
Habitacle confortable
Console centrale immense
feu rouge
Moteur performant...mais pas assez
Rouage intégral de salon
Écran de navigation (voir texte)
Aucun modèle traction