Acura CSX, la grande question
Depuis que la division Acura a décidé de remplacer l’Integra par un modèle ayant un prix plus abordable et par conséquent de plus grande diffusion, les discussions ont toujours été passablement animées. D’une part, parce que ce modèle, baptisé EL, était étroitement dérivé de la Honda Civic. D’autre part, parce que plusieurs s’opposaient à payer quelques milliers de dollars de plus pour le prestige du porte-clé et du logo Acura. Cela n’a pas empêché la 1,7 EL de se vendre à profusion. Avec l’arrivée de la nouvelle Civic l’an dernier, la CSX est apparue quelques mois plus tard.
Cette fois, le changement d’appellation est devenu obligatoire en raison de la nouvelle politique d’Acura d’identifier tous les modèles par des lettres. Et vous admettrez avec moi que CSX fait plus chic que 1,7 EL qui dévoile à tous la faible cylindrée de son moteur. Mais si le nom est différent, la recette demeure toujours la même : la plus petite des Acura est fortement dérivée de la Civic.
La silhouette ! Quelle silhouette ?
Les responsables des affaires publiques de Acura/Honda ont beau insister et défendre avec véhémence l’originalité de la CSX, quand on la regarde, il est impossible de ne pas voir la ressemblance entre ces deux modèles, surtout au chapitre de la ceinture de caisse, du profil de la ligne du toit et les passages de roue. Et si ces emprunts vous offusquent, consolez-vous car cette voiture ne manque pas d’élégance. En plus, les stylistes ont adapté la calandre de la RSX et dessiné des feux arrière qui sont exclusifs à la CSX. Même la NSX a servi d’inspiration puisque l’inclinaison du pare-brise à 21 degrés est presque identique à ce que nous proposait la défunte sportive qui devrait renaître dans un avenir assez rapproché. Cette fois, cet emprunt à la voiture de sport a des retombées pratiques car le coefficient de pénétration dans l’air étant moins élevé, cela permet d’économiser du carburant. Tous ces changements et retouches donnent à cette Acura une allure tout de même assez personnelle. Et n’allez pas insinuer à un propriétaire de CSX que sa voiture ressemble à une Honda Civic, car tout comme moi, vous aurez droit à un interminable sermon quant à l’exclusivité de la silhouette de cette Acura !
Si les stylistes ont été en mesure de tarabiscoter l’extérieur pour obtenir un peu plus de rapprochement avec les autres modèles Acura, leur tâche a été rendue pratiquement impossible dans l’habitacle puisque le tableau de bord est celui de la Civic. La présentation de ce dernier est vraiment unique avec ses cadrans indicateurs superposés et un vallonnement sur la partie supérieure droite de la planche de bord. Même le volant est plus ou moins similaire. Par contre, la liste d’équipements de série est plus complète. Il est aussi possible d’équiper la CSX d’un système de navigation par satellite, d’un groupe audio plus performant, d’une sellerie de cuir et d’un toit ouvrant. La facture sera épicée, mais vous aurez le même luxe qu’une voiture se vendant beaucoup plus cher.
La différence
On aura beau analyser les formes de la carrosserie, le nombre d’accessoires de série, le prix demandé, tout cela est plus ou moins utile puisque, à mon avis, c’est le moteur qui fait la différence. En effet, comme la CSX emprunte pratiquement tous ses éléments à différentes voitures de production chez Honda, il n’est pas surprenant que cette politique ait été également adoptée pour le groupe propulseur. Cette fois, la nouvelle CSX hérite du moteur quatre cylindres de 2,0 litres i-VTEC de la RSX . Il l a été modifié pour l’occasion afin de répondre aux besoins d’utilisations des propriétaires de berline. La puissance est toujours de
155 chevaux et de 139 livres pied de couple, mais la plage maximale du couple a été modifiée pour obtenir un meilleur rendement à mi-régime. Ce qui assure une plus grande souplesse d’utilisation, notamment en conduite urbaine. Cette année, nous avons droit à une CSX plus sportive. En effet, en cours d’année nous retrouverons la type S au catalogue. Voilà qui devrait donner des ailes à cette berline compacte.
Ce moteur est juste ce qu’il faut pour permettre à cette berline d’offrir des performances quasiment sportives et un agrément de conduite supérieur à la moyenne pour la catégorie. Il faut également souligner que le roulis en virage est mieux contrôlé que sur la Civic. Comme il fallait s’y attendre, la transmission manuelle à cinq vitesses est impeccable en raison de son étagement et de la précision de la course du levier de vitesse. Comme tous les moteurs VTEC de ce constructeur, le niveau sonore se modifie lorsque le système de calage variable des soupapes est enclenché. Celles et ceux qui opteront pour la boîte automatique à cinq vitesses ne seront pas déçus, car cette dernière se démarque par des passages de rapports rapides et précis. La présence également de palets derrière le volant permet de profiter du passage des rapports en mode manumatique.
Il suffit de rouler quelques kilomètres au volant d’une CSX pour réaliser que cette dernière en offre plus que la berline Civic en fait d’agrément de conduite, de performances et de qualité de suspension. Ce n’est pas aussi bien qu’une Honda Si, mais c’est un bon compromis entre le confort, la tenue de route et l’agrément de conduite. Et puisque la berline Si de Honda ne sera pas importée au Canada, la CSX est une bonne option. Et, sans vouloir porter ombrage aux produits Honda, vous bénéficiez en plus du prestige de la marque Acura.
Denis Duquet
feu vert
Moteur performant
Mécanique éprouvée
Boîte manuelle bien étagée
Bonne tenue de route
Finition soignée
feu rouge
Prix relativement élevé
Trop similaire à la Honda Civic
Volant peu élégant
Pneumatiques moyenson