Hyundai Tucson, nouvelle vision
Hyundai nous avait tous prévenu : d’ici cinq ans, la compagnie veut se placer au 5e rang des fabricants automobiles au monde. Pour y arriver, on a tout simplement décidé de renouveler certains modèles moins populaires (même si on peut mettre en doute le choix de l’Azera), ou de créer de nouvelles entités pour devenir les chefs de file dans certains créneaux. C’est exactement cette philosophie qui a contribué à la création du Tucson, un petit VUS appelé à remplacer le Santa Fe et qui s’est déjà taillé une solide réputation.
Il faut dire que, dès le départ, Hyundai a frappé fort en offrant son petit utilitaire d’entrée de gamme pour un prix avoisinant les 20 000 $ pour le modèle de base. Une offensive remarquée dans un créneau où les premiers de classe ont plutôt l’habitude de se vendre aux environs de 30 000 $, comme c’est le cas du Rav4 de Toyota ou du CRV de Honda.
Urbain d’abord
Ce n’est pas parce qu’on se vend dans la catégories des SUV que l’on en est un. De ce point de vue, le Tucson ne fait pas exception à la règle. Testé à quelques reprises sur des sentiers en mauvais état, il se défend bien, mais pas mieux ni plus mal que la plupart de ses compétiteurs. Vous vous en doutiez bien, il ne sera pas capable d’en prendre beaucoup sur des routes vraiment difficiles, même s’il réussit à tirer son épingle du jeu si le pilote a un bon coup de volant. Son rouage intégral permet de transférer jusqu’à 50 pour cent du couple aux roues avant. Le transfert se fait automatiquement et de façon assez transparente, mais peut aussi s’effectuer manuellement grâce à un bouton au tableau de bord.
Dans une zone plus urbaine, le Tucson possède assez de qualités pour être remarqué. Sa suspension travaille sans anicroche, et sa direction assez vive permet des trajectoires plus serrées telles que l’on en retrouve normalement en ville. Si vous en doutez, circulez en plein centre-ville montréalais sur l’heure de pointe, et vous comprendrez.
À plus grande vitesse, il répond bien en terme de puissance malgré des reprises parfois laborieuses, surtout quand on circule au volant d’une version équipée d’un moteur quatre cylindres. Non seulement est-il un peu chiche en performance, mais il s’avère un peu trop bruyant, obligeant les passagers à hausser légèrement le ton. Heureusement, cette situation se corrige si l’on fait plutôt appel à la version six cylindres, beaucoup plus puissante, nettement plus silencieuse mais, notez-le bien, surtout beaucoup plus gourmande.
Le moteur V6 offre une puissance adéquate pour le véhicule, malgré son poids un peu plus élevé. Son couple intéressant lui procure une réaction rapide dans toutes les situations sans oublier que la boîte automatique exploite bien la puissance disponible. Ceux qui veulent un peu plus de contrôle apprécieront le mode Shiftronic qui permet de passer manuellement les rapports. En revanche, si vous décidez d’y aller tout de même pour le moteur quatre cylindres, oubliez l’automatique et ruez-vous sur la boite manuelle à cinq rapports qui vous permettra de tirer le maximum de votre bolide.
Il ne faut pas oublier non plus que le Tucson est disponible à la fois en version intégrale et en traction avant. Les modèles mettant à profit l’intégrale utilisent offrent un système envoyant 99 pour cent de la motricité aux roues avant sur chaussée sèche. Si les conditions routières se détériorent ou si une des roues patine, le système pourra transférer jusqu’à 50 pour cent de la puissance disponible aux roues arrière. De plus, une commande logée sur le tableau de bord vous permettra de verrouiller la traction intégrale en mode 50/50, jusqu’à une vitesse maximale de 35 kilomètres à l’heure.
Une riposte bien armée
Le Tucson, c’est la riposte coréenne aux meneurs du marché du petit utilitaire que sont le Toyota Rav4, le Honda CR-V et le Nissan X-Trail. On concède bien quelques chevaux aux populaires japonaises que sont les Honda CR-V et Toyota Rav4, et un peu d’équipement de série, mais on prend largement les devants avec le prix. Quant au Nissan X-Trail, il n’est pas véritablement dans la course, souffrant d’une bien moins bonne finition et d’une moins grande qualité mécanique que le Hyundai.
À l’intérieur, on retrouve une finition bien réussie, mais sans grande sophistication. Le tableau de bord est sobre, les instruments faciles à consulter, mais leur esthétisme ne suscite pas grand enthousiasme. La partie centrale du tableau de bord réunit les commandes de climatisation et celles du système de sonorisation. Au volant, le Tucson propose une position de conduite légèrement surélevée, et facile à adapter peu importe la taille du conducteur. Les sièges offrent un bon support et s’avèrent bien confortables même si les rembourrages arrière surtout semblent moins bien garnis. La banquette est cependant de type 60/40. Elle peut accueillir aisément deux adultes qui ne s’y sentiront pas à l’étroit. Une troisième personne peut toujours prendre place, à condition que la randonnée soit de bien courte durée puisque la partie centrale de la banquette est dure et sans support. Cette même banquette se rabat à plat pour plus d’espace en cas de besoin, tout comme le siège du passager qui peut également être rabattu vers l’avant, histoire de pouvoir transporter de longs objets.
La popularité du Tucson à sa première année est exceptionnelle. Et si le passé est garant de l’avenir, surveillez le fabricant coréen au cours des prochains mois. Il risque fort de remplir sa promesse et de finir au 5e rang des constructeurs d’ici peu.
Feu vert
Prix d’achat raisonnable
Bon rouage intégral
Finition sans objection
Espace de chargement intéressant
Feu rouge
Moteur V6 assoiffé
Puissance un peu juste (4 cyl.)
Banquette arrière peu confortable
Silhouette proche du Santa Fe