Audi Q4 e-tron : des acheteurs déçus, une action collective demandée
Plusieurs dizaines de propriétaires québécois d’un Audi Q4 e-tron fulminent alors que leurs véhicules électriques ont des problèmes récurrents de démarrage, de recharge et de géolocalisation.
Depuis qu’ils ont acquis leurs véhicules, les ennuis mécaniques et les visites au concessionnaire se sont multipliés. Le Journal de Montréal a parlé avec cinq propriétaires qui vivent un stress constant lorsqu’ils se retrouvent derrière le volant de leurs véhicules de luxe.
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« À chaque endroit où je me stationne, je vérifie toujours l’espace en avant et en arrière de mon véhicule en cas où je devrais me faire remorquer, explique Amir Houshmand qui a eu des problèmes avec le système électrique. Il y a toujours de la joie qui accompagne l’achat d’un nouveau véhicule. Là, il n'y en a plus. Je suis toujours stressé. »
Un sentiment partagé par Shawn Erridge dont le véhicule a eu des pièces à remplacer avant même sa prise de possession. Son concessionnaire a dû changer une batterie et une pièce du système de climatisation avant qu’il puisse le conduire la première fois.
« Deux semaines après sa sortie du garage, ma voiture ne partait pas et j’ai eu besoin de me faire remorquer, raconte-t-il. Ils ont dû remplacer une autre pièce et j’ai été privé de mon véhicule pendant six semaines. Au service, un employé d’expérience m’a dit qu’il n’a jamais vu un véhicule avec autant de problèmes durant sa carrière. »
Comble de malheur, malgré de nombreuses communications avec Audi Canada, il doit compléter sa location de quatre ans.
« J’ai mentionné que je ne me sentais pas en sécurité parce que le véhicule peut tomber en panne n’importe où et n’importe quand, ajoute M. Erridge. Et ce n’est pas un cas isolé. Depuis le début, je regrette mon achat. »
Question de vie ou de mort
Pour sa part, Amélie Tessier a gardé son véhicule seulement quelques mois en raison des nombreux problèmes dont elle était victime.
Par exemple, son pistolet de recharge est demeuré coincé dans son véhicule à trois reprises. Elle a même dû le faire remorquer afin de trouver une solution chez le concessionnaire. « J’ai un enfant asthmatique et s’il fait une crise pendant la nuit, on doit se diriger rapidement à l’hôpital. Si tu ne peux pas utiliser ton véhicule pour te rendre, ça peut mettre la vie des gens en danger. »
Du côté d’Audi Canada, le porte-parole n’a pas voulu commenter les problèmes du Q4 lorsque le Journal de Montréal l’a contacté à quelques reprises. Il s’est contenté de dire que les dossiers étaient évalués de façon individuelle. « Nous remplissons nos obligations envers nos clients, a mentionné Cort Nielsen. C’est la même chose pour tous nos modèles. »
« On a tous contacté Audi Canada pour parler de nos problèmes, précise Daniel Perez, un autre propriétaire d’un Audi Q4. Cependant, personne n’a eu de réponse et c’est déplorable. On dirait qu’ils savaient que le modèle avait des problèmes avant de nous les vendre. »
Par chance, la majorité des concessionnaires Audi au Québec a tenté d’aider les propriétaires en multipliant les réparations pour remettre les véhicules en état de rouler jusqu’au prochain pépin.
Vers un recours de collectif ?
Depuis quelques semaines, la résistance s’organise sur les réseaux sociaux. M. Perez a lancé l’idée d’intenter un recours collectif à l’endroit du constructeur allemand sur une page Facebook qui regroupe près de 2000 abonnés.
« Je suis rendu à plus de 70 personnes qui sont prêtes à se joindre au mouvement, souligne-t-il. J’ai une lettre qui est prête à envoyer à un bureau d’avocats spécialisés dans ce type de cause. Avant de poursuivre ma démarche, j’ai voulu sonder l’intérêt auprès des personnes du groupe Facebook. J’ai confiance qu’on va atteindre le cap des 100 personnes dans les prochaines semaines. »