Revue 2024 : une année de rebondissements marquée par les véhicules électriques

Le domaine de l’automobile a été fertile en rebondissements au cours de la dernière année. L’annonce surprise de la suspension temporaire des incitatifs gouvernementaux, les hauts et les bas du prix de l’essence et la tentative de percée des véhicules chinois sur le marché canadien ont retenu l’attention.

Tout ce qui a touché les véhicules électriques de près ou de loin a débouché sur des sujets polarisants. La suspension temporaire des incitatifs gouvernementaux a pris les concessionnaires et les consommateurs par surprise. Une chose est sûre, ceux qui veulent acheter un véhicule électrique ou une borne de recharge dans des conditions financières optimales devront faire vite. 

Depuis quelques jours, la subvention est passée de 7000 à 4000 $. Puis, elle sera à 0 $ à compter du 1er février. L'enveloppe du programme Roulez vert s'est vidée rapidement après l'annonce de la fin des incitatifs en mars. Plus de 114 000 demandes d'aide financière pour des véhicules, soit près du double de celles de 2023, ont été autorisées en 2024. Pour l'année 2024-25, incluant l'aide financière pour les bornes de recharge, c'est plus de 650 millions $ qui ont été remis aux Québécois qui ont effectué le virage électrique. 

Par exemple, la SAAQ a immatriculé plus de 40 000 véhicules neufs à émission zéro en juillet, en août et en septembre. C'est plus que dans tout le reste du Canada. On peut s'attendre à des chiffres similaires pour le dernier trimestre de 2024.

Au 1er octobre dernier, on comptait plus de 335 000 propriétaires, selon les données de l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ). On rappelle que le gouvernement vise un total de 2 millions de véhicules à zéro émission pour 2030. Avec la folie des derniers mois de la dernière année, il y aura plus de 400 000 véhicules électriques au Québec. 

« On se demande ce qui va se passer à compter du 1er février 2025, mentionne le PDG de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec, Ian P. Sam Yue Chi. C’est un élément préoccupant pour nous. »

« À court terme, il y a de la réjouissance, mais à long terme, il y a beaucoup d’anxiété. Avec ce qu’on voit en Californie [ralentissement des ventes], pourquoi ça serait différent au Québec? »

Même si les taux d’intérêt sont très bas, les prix des véhicules électriques demeurent un obstacle pour plusieurs foyers québécois qui ont un budget serré.

Avec la réduction et la suspension des subventions, est-ce que les clients vont continuer d’affluer dans les concessionnaires dans les prochaines semaines? C’est la question à 64 000 $ qui circule dans le domaine de l’automobile depuis quelques semaines.

Le fantôme chinois

Voyant que les ventes sont intéressantes au Québec et au Canada, les compagnies chinoises de véhicules électriques ont tenté une percée au Canada, mais elles ont été frappées par une surtaxe de 100% comme aux États-Unis.

Si les autos de marque BYD réussissaient à être vendues au Québec, les autres constructeurs se retrouveraient dans une position inconfortable. BYD se targue de vendre des voitures électriques, de toutes les gammes, à des prix très compétitifs.

Photo: Antoine Joubert

Ce serait une bonne nouvelle pour les consommateurs qui mentionnent régulièrement que les véhicules branchables sont trop chers pour leurs moyens. Cependant, les concessionnaires auraient de la difficulté à suivre la parade en raison des prix offerts par les BYD de ce monde.

Il faut se demander pendant combien de temps le Canada pourra résister aux offensives de BYD et des autres constructeurs. Un bras de fer qui est loin d’être terminé.

Des hausses sur tous les plans

Les automobilistes québécois ont vécu des hausses sur plusieurs plans. On l’a notamment constaté à propos des assurances et des coûts d’entretien et de réparation dans les garages.

Ces derniers en ont aussi bavé avec l’augmentation de leurs frais fixes, comme le coût des loyers.

« Ce fut une année de défis », indique Guillaume Martin, qui est président de l’Association des spécialistes de pneu et mécanique du Québec (ASPMQ).

Du côté du prix à la pompe, les consommateurs ont encore vécu des soubresauts en faisant le plein de leurs voitures. En l’espace de quelques semaines, ils ont vu un écart de 40 sous pour un litre d’essence. Et on peut s’attendre à un scénario similaire en 2025.

Suspension des incitatifs gouvernementaux

C’est l’une des annonces majeures du gouvernement Legault à la fin de 2024. Cette nouvelle a pris tout le monde par surprise. À compter du 1er février, les incitatifs gouvernementaux seront suspendus pour une durée indéterminée. Un coup dur pour les consommateurs qui espéraient faire l'acquisition d'un véhicule électrique ou hybride ou d'une borne. Durant le mois de janvier, comme prévu, les clients pourront tout de même bénéficier d'une subvention de 4000 $, soit 3000 $ de moins qu'en décembre. Les incitatifs seront abolis pour 2027. Cette décision est survenue après une hausse marquée des ventes de véhicules électriques dans les six derniers mois de 2024. Plusieurs experts se demandent si la réduction et la suspension de la subvention provinciale auront un impact négatif en 2025. Il faut penser que ce sera le cas parce qu'on a noté des baisses de ventes considérables dans plusieurs provinces, États et pays de partout dans le monde.

Photo: Photo d’archives STEVENS LEBLANC

Le spectre des autos chinoises

La possibilité de voir des compagnies de véhicules électriques chinois débarquer sur le marché québécois a fait couler beaucoup d’encre. Parmi elles, il y a BYD, qui est un poids lourd dans ce secteur sur plusieurs continents. Le Canada et les États-Unis, notamment en imposant une surtaxe aux véhicules produits en Chine, font tout en leur pouvoir pour contrecarrer les plans des constructeurs. Et la raison est simple. Ils débarqueraient avec des véhicules électriques beaucoup moins chers que ceux des autres constructeurs qui sont déjà vendus aux consommateurs. On peut penser que ça sèmerait un certain chaos sur le marché.

Photo: AFP

Augmentation dans les garages

À l’instar de leur expérience dans les autres secteurs de l’économie, les consommateurs n’ont pas été épargnés lorsqu’ils se sont rendus au garage pour un changement de pneus, un changement d’huile et d’autres réparations. Encore une fois, les consommateurs ont vu leurs factures augmenter de quelques points de pourcentage. La majorité des garages n’a pas eu le choix de peser plus fort sur le crayon en raison de l’augmentation des frais fixes, des pièces et de la main-d’œuvre. L’huile à moteur a notamment connu une forte augmentation dans les deux dernières années.

Photo: Mathieu Boulay, Journal de Montréal

Des hauts et des bas pour l’essence

Les véhicules électriques ont beaucoup meublé l’actualité, mais le prix de l’essence a également fait les manchettes à quelques occasions. En avril, on se souvient que le prix était passé de 1,75 à près de 1,90 $ pour un litre d’ordinaire dans la région de Montréal au cours d’une nuit. Par la suite, les automobilistes ont eu un léger répit quelques semaines plus tard quand on a vu des prix inférieurs à 1,50 $ dans plusieurs régions du Québec. Les automobilistes peuvent s’attendre à un copier-coller de 2024 pour les 12 prochains mois.

Photo: Mario Beauregard/Agence QMI

Des assurances qui ont fait mal

Le coût des assurances a également fait sursauter plusieurs automobilistes dans la dernière année. Ils ont, entre autres, vu leurs assurances auto doubler et même tripler lors de leurs renouvellements. Les vols et l’augmentation importante des réclamations sont les principales causes de cette situation. Et il ne faut pas s’attendre à un répit, car les coûts de réparation, notamment en raison de la multiplication des pièces électroniques dans les voitures, vont continuer de faire grimper la facture des réclamations. Il faudra que les consommateurs continuent de magasiner leurs assurances sur une base annuelle.

Photo: Fotolia

À voir : La suspension des subventions provinciales pour VÉ cause la grogne chez les concessionnaires

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