Nissan Murano 2025 : mieux vaut tard que jamais
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Il aura fallu patienter dix ans avant qu’arrive finalement la quatrième génération du Murano, que la clientèle n’attendait plus. Un véhicule qui avait révolutionné le marché du multisegment en 2003, avec une approche stylistique originale et audacieuse, dans un format qui était à l’époque encore rare sur le marché. Depuis, de nombreux véhicules sont venus rivaliser avec lui, incluant le Ford Edge, récemment mis sur une tablette.
À ce propos, on constate depuis quelques années une baisse d’achalandage dans le créneau des multisegments à deux rangées de sièges, la clientèle favorisant aujourd’hui un produit comme le Ford Explorer plutôt que l’Edge. Or, Nissan travaillait depuis déjà bien longtemps au développement de ce Murano. Il l’a temporairement mis de côté pour renouveler d’abord le Pathfinder, tout en introduisant l’Ariya. Un véhicule un peu moins volumineux que le Murano, mais dont les lignes et l’espace habitacle s’en rapprochent sérieusement.
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Maintenant, si Nissan persiste avec le Murano, c’est parce qu’il croit à ce marché. Le constructeur est d’ailleurs bien conscient qu’à l’échelle nord-américaine, l’Ariya ne peut le remplacer, et que pour pallier la baisse des ventes de berlines intermédiaires, comme l’Altima et la Maxima, le Murano est tout indiqué. Il faut souligner que l’Altima vit sur du temps emprunté et que la Maxima, déjà retirée du marché, pourrait renaître sous forme de berline électrifiée.
Un autre dix ans?
Le Murano 2024, identique au modèle 2015, a beaucoup vieilli. Cela s’explique par des lignes chargées et tarabiscotées, qui ont difficilement passé l’épreuve du temps. Il est clair que l’idée initiale de Nissan n’était pas de vendre ce modèle sur une si longue période, mais en dépit de son âge, le produit a continué de connaître un certain succès. Pour cette nouvelle génération, le constructeur nippon use de sagesse et propose désormais des lignes plus sobres, lesquelles devraient mieux vieillir. La partie avant pourrait certes se démoder rapidement, mais il s’agit d’un élément facile à remodeler, histoire de prolonger la carrière du produit.
Le Murano 2025 ne déborde donc pas d’originalité et n’impressionne pas autant que le modèle initial lancé en fin d’année 2002. Toutefois, il a fière allure et se distingue par ses larges ailes, ses arches de roue ajoutant un certain muscle, ainsi que par ces traits croisés au niveau des vitres de custode. Un élément stylistique qui n’est pas sans rappeler l’actuel Hyundai Kona, mais néanmoins fort réussi.
À bord, vous aurez littéralement l’impression d’un Nissan Ariya. Avec un poste de conduite très semblable et qui ne diffère en fait que par la présence d’une imposante console centrale aux multiples espaces de rangement. Nissan délaisse d’ailleurs le levier de vitesses traditionnel au profit de bouton-poussoir, justement dans un souci d’optimisation de l’espace. S’y trouvent donc, comme dans l’Ariya, ces touches à effleurement avec rappel haptique pour les commandes de chauffage/climatisation, de même que ces deux écrans de 12,3 pouces, placés côte à côte, où certaines versions profitent d’un système d’opération par Google et d’une caméra à moniteur tridimensionnel. Sans surprise, Apple CarPlay et Android Auto y sont intégrés de série.
Avec un espace optimisé aux places arrière grâce à l’amincissement du dossier des sièges avant, l’habitacle est encore plus spacieux que par le passé. Voilà donc un véhicule polyvalent, bien qu’il perde quelques précieux litres au chapitre du volume utilitaire en raison d’un pavillon plus incliné vers l’arrière. Une présentation sobre doublée de matériaux de belle facture vient faire oublier l’aspect vieillot du précédent modèle.
V6 au rancart
Sans surprise, Nissan troque son V6 de 3,5 litres pour ce moteur 2,0 litres turbocompressé à technologie de taux de compression variable. En théorie, un système qui permet d’optimiser le rendement énergétique tout en maximisant la puissance, bien que les résultats ne soient guère concluants. Certes, la puissance est au rendez-vous, mais la consommation demeure plus élevée que celle d’un Mazda CX-70 à moteur à six cylindres en ligne, produisant 280 chevaux (contre 241 pour le Murano).
Aussi exploité sous le capot des Infiniti QX50/55/60, et prochainement appelé à faire le saut sous celui du Pathfinder, ce 2,0 litres VC-Turbo a toutefois l’avantage d’être ici jumelé à une boîte automatique à 9 rapports plutôt qu’à une CVT. Une boîte qui n’est guère impressionnante et qui engendre parfois des délais de réactivité, mais qui permet au Murano d’offrir une conduite plus agréable que le QX50, où l’effet d’élasticité est déplaisant.
Proposant le rouage intégral de série, le nouveau Murano fait aussi appel à une nouvelle direction à assistance électrique. Une déception pour ceux qui apprécient la conduite automobile, considérant le fait qu’elle soit à la fois lâche et peu communicative. Heureusement, la stabilité du véhicule a été améliorée par des voies élargies et par l’augmentation de la taille des jantes, qui peut aujourd’hui atteindre 21 pouces. Le confort, en dépit de jantes de plus grande taille, se voit lui aussi bonifié. Un résultat découlant d’une suspension bien calibrée, d’une insonorisation marquée et de sièges magnifiquement sculptés.
Avec une facture variant désormais entre 48 878 $ et 56 528 $, le Murano 2025 affiche un prix comparable à celui du Nissan Ariya, considérant les crédits actuellement en place. Et puisque Nissan y va de fortes promotions au Québec, tout laisse croire que les ventes de l’Ariya demeureront plus élevées. Cela dit, avec l’annonce de l’abolition temporaire des crédits provinciaux (dès février 2025), il se pourrait que la clientèle s’intéresse soudainement davantage au Murano. À condition, bien sûr, que les concessionnaires soient compétitifs au chapitre des modalités de financement et de location.
Exclusivement offert sur le marché nord-américain, le Murano constitue ainsi un produit sérieux et bien ficelé, beaucoup plus axé sur le confort et la polyvalence que sur la dynamique de conduite. Stable, sécuritaire et bien équipé, il n’est cependant pas très passionnant à conduire. Un peu à la façon du Nissan Rogue, mais dans un environnement plus riche et feutré.